Quatrième chapitre de la nouvelle série documentaire de lavaca qui traite des expériences récentes de différentes coopératives argentines qui ont réussi à récupérer des entreprises abandonnées ou mises en faillite par les patrons. Voir ici tous les chapitres.

Chapitre 4

Que déclenche la récupération d’une entreprise ? La célébration de l’anniversaire de Gráfica Patricios reflète ce que ces processus impliquent pour la communauté : une école secondaire, un centre de santé, une station de radio communautaire, le soutien du syndicat du graphisme. On entend la voix de l’acteur Norman Briski, qui a accompagné les origines de la reprise et qui a joué une pièce de théâtre avec les travailleurs eux-mêmes.

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Transcription

Les choses qu’il faut faire pour travailler – Chapitre 4

Réception du drapeau de cérémonie avec Augustín González comme porte-drapeau. Milton Morán comme escorte.

Bonjour, comment allez-vous ?

… Quand nous avons occupé l’usine, 75 camarades sont restés ici et ces camarades sont restés 60 ou 70 jours. Facile. Quand ils ont vu qu’il n’y en avait plus, ils sont partis et certains ne sont plus revenus. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que 28 d’entre nous.

… Nous avons commencé par lutter contre le non-paiement des salaires, et cela a commencé à décliner, et nous avons commencé à voir ce qui se passait lorsque l’entreprise se vidait. Il y a eu des batailles très importantes que je veux souligner, parce que ce sont elles qui ont donné lieu plus tard à ce défi de l’entreprise entre les mains des travailleurs.

… Mais je ne suis pas allé jusqu’ici, parce que c’était lié ici…

… C’était une occupation avec tout ce que cela signifie pour la défendre. La police était sur le toit. Non, ce n’était pas les chats.

… Ils nous ont reproché une usurpation de propriété privée. Regardez le système judiciaire, n’est-ce pas ? En d’autres termes, ce n’était pas tant ce que le patron avait fait qui importait : l’abandon et la souffrance de la famille, mais le fait que nous avions alors usurpé l’entreprise ici. Et pourtant, nous avons aussi gagné cette bataille.

… L’amour des camarades, une amitié, c’est une amitié qui n’est pas facile à reproduire. Cela produit une force qui n’est pas seulement des idées, mais de la camaraderie et la défense des corps et de la communauté. Je veux dire… et aussi les amies. Je suis interpellé par les femmes qui venaient avec de la nourriture et qui se disputaient avec la police à l’extérieur pour pouvoir entrer.

Sous-titre : Norman Briski a accompagné la reprise et a créé la pièce de théâtre Maquinando, avec les travailleurs comme protagonistes.

… Vous voyez cette porte, la dernière ? De là tout est allé jusqu’en bas, où se trouvait la gestion commerciale. Et ça, c’est le secondaire. Le secondaire.

… Nous nous battons contre un système qui veut montrer qu’il y a un ordre et que nous ne pouvons pas le contester. Eh bien, ici, nous avons créé une communauté organisée.

… Et c’était une lutte joyeuse. Ce n’était pas une lutte malheureuse. Ce n’était pas une lutte intellectuelle, c’était une lutte joyeuse. Ceci est à nous et ne peut appartenir à personne d’autre.

… C’est où, tout à coup, les travailleurs font marcher l’entreprise. Pas besoin de patron, ni de chefs, ni de rien. Soudain, il y a des soins de santé, soudain il y a une merveilleuse école comme celle-ci, avec un critère d’éducation. Et soudain, il y a une station de radio qui se bat constamment pour une communication de qualité afin de montrer que les gens ont aussi le pouvoir de construire leur propre communication.

… Le militant Nilo Gambini, qui travaillait au sein du corps législatif, a joué un rôle de premier plan. Il m’a dit : Hey, pourquoi ne pas mettre une école ici ? Je suis rentré chez moi, j’ai réfléchi et je me suis dit : « Il a raison, nous devons construire une école ici. »

Sous-titre : École d’éducation no 2 « Travailleurs graphiques ». Coop. Graphique Patricios.

… Ce dont j’ai fait l’expérience, c’est l’importance du collectif et de la communauté pour résoudre et sauver les droits de tous.

… Parce que c’est une école qui est née de l’intérêt des travailleurs, des travailleurs qui avaient récupéré une entreprise, et qui dans leur tête considéraient l’éducation comme quelque chose de primordial.

Texte sur la pancarte : Pour une éducation qui nous enseigne à penser, pas à obéir.

… Bien, et ici c’est le CESAC (Centres de santé et d’action communautaires), c’est l’expérience réelle. C’est incroyable. Mais tout d’abord, ce n’est pas parce que Chacarita s’agrandit, c’est unique. Nous avons une école de 400 jeunes, 200 le matin, 200 l’après-midi. Il y a 400 jeunes.

Sous-titre : Sergio Ciancaglini est le journaliste de la Coopérative Lavaca qui a couvert la récupération de Gráfica Patricios en 2003.

Oui, nous avons la radio. Regardez les emplois indirects ou directs que nous avons générés. Et le CESAC. Pouvons-nous le voir une minute ? Oui.

Les cabinets dentaires sont là.

Sous-titre : Centres de santé et d’action communautaires (CESAC). Coop graphique Patricios.

… Je remercie la Gráfica d’avoir pensé à la santé du quartier, car l’idée est que le centre devienne une porte d’entrée vers la santé, non seulement pour le quartier, mais aussi pour les personnes qui viennent travailler dans le quartier.

… Et ça s’est transformé en salles de classe, tout ça. Nous passions devant… I y avait un secteur commercial incapable. Bien sûr, vous pouvez calculer que nous étions 400 travailleurs ici. Nous étions 400 travailleurs.

Donc, alors que je passais par-là, l’autre gars m’a mis une idée dans la tête : monter une école là. Et vous pouvez voir que parfois, vous avez besoin de quelqu’un pour ouvrir votre tête.

… Ici, dans cet espace, c’est comme les quatre pieds des droits. Droit à la santé, droit à la communication, droit à un travail décent, droit à l’éducation. C’est fondamental.

… Ce que nous préconisons, c’est que cet espace et d’autres que nous développons servent d’exemple pour changer la société.

 

Production intégrale de la Coopérative du travail Lavaca

 

Les 8 chapitres de la série « Les choses qu’il faut faire pour travailler » :

Chapitre 1 : Présentation

Chapitre 2 : La visite d’un président

Chapitre 3 : re-présentation du projet de loi pour la récupération des unités productives

Chapitre 4 : l’Expérience de la récupération de l’imprimerie Gráfica Patricios

Chapitre 5 : La récupération du journal Tiempo Argentino

Chapitre 6 : l’Expérience de la récupération de l’hôtel Bauen

Chapitre 7/8 : La récupération d’une usine des vis

Chapitre 8/8 : Une autre économie est possible, la création d’une monnaie alternative

 

Transcription et traduction : Evelyn Tischer

L’article original est accessible ici