Comment la pratique du vélo à plusieurs peut-elle créer du lien social ? Pourquoi militer en tant que cyclistes et comment ? Comment le vélo peut-il être un outil social et solidaire ?… Tant de questions qu’on aborde dans ce podcast participatif, fait par les intervenantes et pour toutes celles et ceux qui ont des trucs à dire. Dans “Salut, ça roule ?”, on explore des façons de faire différemment ensemble, des initiatives militantes, une culture commune à vélo.

Épisode 3 sur 4 : Aux ateliers vélo, on devient mécano !

Transcription

T’es à plat ? Ta chaîne saute ? Une roue voilée ? Pour réparer ton vélo tu as plusieurs options, tu le fais dans ton salon, tu l’amènes à réparer, ou bien tu peux le réparer toi-même dans un atelier d’autoréparation. Ces ateliers sont souvent des lieux participatifs, avec des structures internes qui varient du collectif, à l’association, en passant par un groupe de potes dans un squat. Ces lieux sont donc des supers spot pour apprendre à bidouiller ton vélo, mais aussi pour rencontrer des gens, apprendre à organiser des projets avec d’autres. Je suis allée y traîner et j’ai papoté avec des copain.es qui sont activ.es dans des ateliers à Paris, Lyon et même Turin. On les écoute nous parler de leurs expériences.

D’abord je suis allée à l’atelier Vélorution de Bastille à Paris, j’ai croisé deux bénévoles très sympa qui m’ont raconté l’histoire de l’atelier.

Je m’appelle Bertrand, je fais partie de l’atelier Vélorution (Vélorution ! – Atelier Vélorution Bastille) depuis une petite dizaine d’années. Je suis rentré ici en tant que bénévole et vraiment novice du vélo. Au fur et à mesure des années, j’ai gagné un petit peu en compétences, ce qui m’a permis d’aider d’autres personnes. Et puis j’ai fini aujourd’hui par être secrétaire en ayant occupé plusieurs postes dans l’administration de l’atelier. Alors c’est une association dans laquelle on peut rentrer assez facilement. Je pense qu’on est vraiment ouvert à tous. Pour une inscription de seulement 10 euros par an, tu viens aux heures d’ouverture, tu bricoles ce que tu as à bricoler, tu respectes les gens, les outils et le fonctionnement, le règlement intérieur et franchement, on va devenir copains.

Donc c’est un atelier d’auto-réparation ? Absolument. Tu peux expliquer ce que c’est ? Le principe de l’autoréparation, c’est que les gens viennent ici, profitent des lieux et de l’outillage qu’on a, font leur propre réparation grâce à nos conseils. On a des notices explicatives ici et là pour expliquer le fonctionnement des divers postes du vélo à savoir direction, transmission, etc. avec des schémas assez détaillés qui permettent vraiment pour les novices de comprendre les mécanismes qui sont à l’œuvre à l’intérieur de leur machine. Donc même quand ça, ça ne suffit pas, il y a des petits bénévoles éclairés, des bidouilleurs, etc. qui peuvent faire comprendre d’un point de vue vraiment… manuel aux personnes qui ne le seraient pas tellement comment ça marche, et voilà c’est de l’entraide.

Mais c’est avant tout aux personnes qui viennent réparer leur vélo, de réparer leur propre vélo. C’est le fondement de l’atelier, ça a toujours été comme ça en fait, c’est un mouvement politique qui est né justement pour un peu lutter contre le tout automobile, etc. Pour favoriser un peu les mobilités douces et aussi pour donner un petit peu de visibilité au vélo au travers de masses critiques. Ce principe d’autoréparation fait partie de l’ADN de l’association. Ça a toujours été comme ça. De toute façon, on n’a pas de salariés, on ne pourrait pas… Il paraît que tous les vélos de la terre, les gens qui sont un petit peu motivés, qui veulent continuer de rouler, viennent entretenir leur monture et on y va.

– Est-ce que tu penses que vous touchez un certain public ou est-ce que c’est assez large ?

– Alors, en termes de profil, justement, c’est bien que tu me poses la question parce qu’en dix ans d’expérience, j’ai vu des gens un petit peu fortunés, d’autres beaucoup moins fortunés. Toujours avec cette envie d’essayer de mettre les mains dans le cambouis, etc. Principalement des jeunes, donc je dirais que c’est une tranche d’âge de 14 ans. Il y a des mouvements comme la bike life qui viennent à 60 ans, mais principalement je dirais entre 20 ans des jeunes étudiants et 40 ans.

– Ça a évolué un peu ?

Non, il y a un petit peu plus avant, ou après en termes de tranche d’âge, le gros des gens qui viennent, c’est dans ces eaux-là. 20, 40, 45 ans et qui se déplacent à vélo et qui veulent éventuellement faire des voyages à vélo. Il y a de tout. Il y a des baroudeurs, il y a des architectes, des informaticiens, des plombiers. C’est assez vaste quand même. Principalement des gens qui ne veulent pas dépenser trop cher pour pouvoir se déplacer et qui veulent avoir la liberté d’aller où bon leur semble à n’importe quelle heure aussi. Quand tu n’es pas dépendant des transports publics, quand tu es un petit peu moins sujet à… la congestion du trafic en pouvant te faufiler de ci, de là ou en ayant des voies dédiées, à savoir les pistes cyclables, c’est quand même bien pratique le vélo et on a vu un essor assez fou ces dernières années, quand même quand on a commencé il n’y avait pas les pistes covid etc., c’est vrai qu’on continue encore de faire des améliorations alors que le truc, il a 130 ans.

C’est fou, ouais on va dire qu’on est un peu de gauche quand même, faut pas se mentir. Ouais, il y a aussi des gens qui viennent du 16ème, etc., avec un esprit un peu ouvert. Mais il y a vraiment toutes les idées. On peut avoir parfois des discussions politiques qui n’ont pas de rapport avec le vélo, mais qui peuvent prendre des heures, parce qu’on n’a pas les mêmes points de vue. Donc droite, gauche, principalement de gauche, on ne va pas se mentir, mais il y a un peu de tout. En fonction des origines sociales, plutôt populaires ou pas, j’ai vu de tout.

– Et après, au niveau des identités de genre des gens qui viennent, c’est aussi varié ?

Il y a principalement des garçons. Après, ce qu’il y a de bien, c’est qu’il y a une horaire spécialement femmes qui a été créé il y a… 3 ans ou 4 ans je ne sais plus, donc c’est un atelier qui est ouvert aux femmes intersexe, enfin c’est pas des termes que je connais vraiment par coeur mais je crois que c’est MINT*. Enfin pour les femmes ou les personnes qui ne se sentiraient pas nécessairement en sécurité ou à l’aise dans certaines situations, ils ont ce créneau horaire qui est de 2h30 où ils peuvent faire ce qu’ils veulent et ça marche tout aussi bien.

*L’acronyme MINT désigne les personnes femmes, intersexes, non-binaires et trans.

– Vous avez eu des retours là-dessus un peu ?

Ouais, ouais. En grosso modo, ça marche bien, j’ai envie de te dire. Pas de retour qui soit terrible. Il n’y a pas de problème. Les personnes qui gèrent ça ne le font pas trop mal. Et ça a l’air de plutôt bien marcher. Et ça existe dans d’autres ateliers d’ailleurs. C’est quelque chose qui commence à se développer de plus en plus.

– Est-ce que tu veux parler un peu de l’aspect travail collectif ?

Alors, ce qu’il y a de fou, c’est que, in fine, on finit quand même par passer pas mal de temps ici. Donc, il ne faut pas se mentir, la manutention, le fait de faire des récup’ de ci, de là, de faire des améliorations, de nourrir des projets. Par exemple, on a repris des masses critiques, etc., On s’est mis à bricoler des vélos, des tall bikes et aussi à faire des petites courses d’orientation dans Paris qu’on appelle des allées 4. Et tout ça, ça nécessitait quand même pas mal d’organisation. Donc on a fini par venir et se côtoyer à l’intérieur de l’atelier et aussi en dehors de l’atelier. Certes, on travaille, on fournit un service, un aiguillage quant à savoir comment fonctionne le vélo, etc. Mais au-delà de ça, tu finis par croiser des belles personnalités, des gens avec qui tu as envie de passer du temps, comme des collègues de boulot. Tu côtoies les gens, tu te dis « Ah bon, on a ces points communs, on peut devenir une espèce de famille. ».

– Mais ça reste d’un autre côté du travail collectif ?

Ouais, il y a des impératifs, on ne peut pas aller contre le fait qu’on a un local partagé, il faut essayer de garder des lieux propres, il faut faire du nettoyage, il faut penser aux autres, il y a des trucs administratifs qu’on doit faire, il y a de la compta, c’est des trucs qui sont importants et qu’il faut faire de façon carrée. Parce qu’au-delà de ça, les gens n’ont pas tous le même parcours de vie, etc. Il y en a qui viennent, qui partent. Il faut quand même pouvoir faire vivre l’idée, le projet et pouvoir le passer en bonne main sans que ce soit une galère à gérer.

– Au niveau de la structure même de l’association, comment fonctionnez-vous ? Est-ce que vous êtes sur une gestion horizontale ?

Il n’y a pas de chef. Je dirais que c’est tout à fait horizontal. Ça propose des idées de ci, de là. On essaye de voter. Il y en a qui essayent d’appliquer des trucs, qui voient que ça ne marche pas, qui se rangent à l’avis de l’autre. Enfin, un petit peu comme dans les jeux vidéo. Tu fais un truc, c’est die and retry et on essaye jusqu’à ce que ça marche.

– Et après, au niveau des autres ateliers, comment ça fonctionne ?

Alors, on a un truc qui s’appelle le Repar (Réseau Parisien des ateliers vélo participatifs et solidaires), que je qualifierais… C’est une entité qui permet à tous les ateliers d’autoréparation de Paris de discuter entre eux. On a des réunions entre nous pour faire encore d’autres projets autour du vélo. Et du coup, c’est… C’est quelque chose que je qualifierais de façon tout à fait personnelle comme un espèce de syndicat, on va dire, qui fait qu’on peut parler aux uns aux autres, aux autres acteurs du vélo, qui n’ont pas nécessairement le même fonctionnement que nous dans notre atelier à Vélorution. Et du coup, c’est bien parce qu’on se rend compte que des foufous du vélo, il y en a un peu partout et on partage tout cet amour de la petite reine.

Paris, c’est la capitale. On est quand même plutôt au centre de Paris, ça vous influence dans vos activités ?

On a de la chance, on est juste à côté de la place Bastille. Du coup, ça nous fait un rendez-vous de ouf pour mettre du monde, etc. Faire des masses critiques, c’est super pratique. Le lieu est vraiment sympa. Il est grand, il est fonctionnel. Belle ville aussi, on est bien à Paris quand même. On travaille dans une très très bonne humeur ici, on est content d’être là. Alors il faut savoir une chose, c’est quand même, quand tu tapes ateliers participatifs etc, on est dans les premières recherches Google.

Des gens qui ont cette idée, qui voudraient venir réparer leur vélo et qui pourraient avoir un atelier près de chez eux, regardent sur internet, voient où on est, et même s’ils sont à Boulogne ou à Valenciennes ou je ne sais pas quoi, peu importe, ils peuvent se déplacer jusqu’à Bastille du fait d’avoir trouvé ses premiers résultats Google. Après, des ateliers comme ça, il y en a un peu partout, plus ou moins à grande échelle, mais c’est une idée qui est partout, c’est génial.

Après j’ai discuté avec Yuri à l’entrée de l’atelier. Il m’a expliqué comment était né le projet.

– Je m’appelle Yuri, je suis membre de l’atelier depuis à peu près 13 ans. J’étais à l’ouverture, j’ai connu toutes les équipes et les époques de cet atelier. donc avec tous les problèmes que cela peut engendrer aussi. Je suis arrivé à cette association parce que, comme beaucoup de gens, j’étais assez jeune, je n’avais pas énormément d’argent et je me suis dit, tiens, ce serait sympa s’il y avait un lieu communautaire pour réparer son vélo, au lieu d’aller forcément chez un vélociste qui coûte très cher. Du coup, je me suis intéressé, j’ai regardé sur divers sites et je suis tombé sur l’atelier Vélorution Bastille, qui avait une cotisation très modique de 10€ l’année, qui n’a jamais changé et qui m’a permis de réparer mon vélo et surtout d’apprendre la mécanique, ce qui m’a servi dans les années suivantes puisque quelques années plus tard je suis devenu mécanicien cycle au sein d’une société.

Donc, en fait, j’ai appris beaucoup de mécanique et surtout de mécanique aussi très rudimentaire parce qu’avec des vélos anciens on rencontre beaucoup beaucoup de problèmes que nous n’avons pas avec des vélos neufs, enfin le vélo neuf presque c’est une facilité aujourd’hui avec des pièces ultra standardisées et tout, aujourd’hui t’as rodé un pas français, il y a assez peu de vélocistes où tu vas aller avec un vieux pas sur une pédale et il va te dire ah bah non j’ai pas forcément ce tarot et tout, que nous on va l’avoir et on va voir. Ce savoir-faire donc, c’est aussi pérenniser du savoir qui se perd progressivement sur d’anciennes bicyclettes on va dire, et aussi des savoir-faire comme utiliser un chalumeau quand on a des tiges de sel coincées ou prendre de la soude caustique. Bon, on essaye d’éviter la soude caustique parce que c’est pas très écolo et quand même on a des… On a quand même envie d’être écolo et d’exploiter au maximum les choses et sans polluer. Alors le loyer en fait nous c’est assez particulier.

L’ouverture de cet atelier a été faite par un coup de chance en fait, et des gens qui avaient… Comment expliquer ? Bon en fait en gros à la base ça a été un coup de com’ de la mairie. Ça a été un coup de com’ qui a été fait à la mairie puisque en fait à la base c’était un squat. Mais voilà effectivement c’est quand même très beau d’avoir un atelier solidaire comme ça entièrement bénévole parce qu’aujourd’hui on est vraiment le seul. En fait on a beaucoup d’ateliers qui font à peu près la même chose que nous. Aujourd’hui, nous sommes le seul autogéré où il n’y a pas d’histoire d’argent. S’il y a une histoire d’argent, on fait payer 10 euros à l’année, ça permet de renouveler les outils, les pieds d’atelier, ainsi que certaines fournitures que nous vendons, type patins de frein et tout.

Un bénévole enlève des rayons d’une jante, dans une permanence du Chat Perché, à Lyon, hiver 2024-25. (Crédit photo Jules Dubernet).

Et depuis l’autre côté des Alpes, Maya nous parle de son atelier turinois.

– Salut, moi c’est Maya, je suis adepte des ateliers vélo et je participe à la “cicloficina Malabrocca” située à Turin, en Italie. Je suis cycliste depuis toujours, je fais du vélo, ça a toujours été en ville mon moyen de me déplacer. Chez moi il y avait des vélos et des gens qui les réparaient. Et puis, j’ai fini par… déménager à Lyon et commencer à fréquenter le Chat perché, l’atelier du Chat perché comme adhérente pour réparer mon vélo parce qu’il y avait vraiment un besoin d’indépendance et d’indépendance par rapport à l’outil que peut être le vélo ou le cheval que peut être le vélo. Il y a une histoire de “prendre soin” qui m’intéresse finalement dans la mécanique vélo. Et donc, j’ai commencé à traîner là-bas, puis j’ai eu une pratique plus intense du vélo et plus militante aussi, il y a deux ans, traînant plus au Chat Perché (Atelier du Chat Perché – mécanique vélo et autogestion).

En fait, j’ai déménagé en septembre 2023, non, en 2024, à Turin, en Italie. Et c’est une ville assez intéressante qui a une histoire ouvrière et une grosse tradition de la voiture, parce que tous ces ouvriers travaillaient pour les usines de Fiat. Donc, c’était vraiment le cœur industriel de l’Italie. Et cette histoire ouvrière a aussi mené à une histoire politique vachement intéressante, qui est une histoire militante, une histoire anarchiste, une histoire communiste, une histoire de lutte ouvrière et une histoire antifasciste. Et récemment, vraiment antifasciste. Il y a une grosse tradition de gauche qui s’appelle antifasciste à Turin. Et donc, en fait, cet atelier dans lequel je traîne, je dis ça comme ça parce que ce n’est pas vraiment du bénévolat et ce n’est pas vraiment que je suis l’atelier non plus, j’y traîne, que je suis dans l’atelier.

Et donc, voilà, cet atelier s’appelle le “Biciringuito Malabroca”. “Biciringuito”, un jeu de mots entre… “Chiringuito”, les petites cabanes sur les côtes d’Amérique du Sud, et Biciringuito, la petite cabane à vélo. Parce qu’en fait, elle est située à l’intérieur d’un squat, d’un “centro sociale”, comme ça s’appelle en Italie, qui s’appelle Manituana. Ça fait… 20 mètres carrés à peine. C’est vraiment tout petit. Et puis c’est vraiment le bazar. C’est une cabane, un peu une cabane du fond de jardin dans laquelle on aurait mis des outils de vélo et on aurait entreposé des pièces. Ce n’est pas du tout organisé. Et en fait, ça reflète un peu cet espace de squat, de “centro social”, et qui n’est pas très organisé non plus, ça se veut anarchiste, avec une posture vraiment fortement militante, qui existe là, dans cet endroit, depuis dix ans. Et en fait, ça s’inscrit dans un tissu de squat et de centres sociaux dans la ville, qui est vraiment… marquée par cette histoire de lutte ouvrière dont je parlais plus tôt et qui se reflète dans divers aspects.

Ce squat n’accueille pas d’habitants ni d’habitant.es, mais il accueille des activités. Il y a des services pour les gens du quartier, comme du recyclage de nourriture, il y a des repas qui sont distribués, les enfants sont accueillis après l’école par des gens qui sont là pour animer certains groupes, dont les gens qui sont là pour animer l’atelier vélo. Et donc cet atelier vélo, il existe depuis longtemps, il y a eu plusieurs générations de personnes qui s’en sont occupées. Il y a eu des livreurs à vélo, qu’on appelle les riders, à Turin, qui ont mené certaines luttes de conquête des droits, par rapport à un peu un lieu limite syndical, dans une dynamique anarchiste, mais un lieu de lutte. Et voilà, en fait, il y a un an, il y a un groupe de personnes, de quatre personnes, qui se sont vraiment lancées avec toute l’énergie du printemps dans le projet de cet endroit, qui est en fait à la fois atelier vélo et lieu de rencontre, lieu où les gens viennent se poser, lieu où on se lance dans des projets, où on refait un peu le monde politiquement.

C’est ouvert, inclusif, ça se veut populaire, autogéré. Et c’est vraiment un lieu qui est en construction permanente parce que ça repose sur les épaules de quelques personnes dans un lieu très précaire avec donc des investissements personnels qui sont importants et qui sont nécessaires pour faire tenir le lieu. Mais sinon, la façon dont ça fonctionne, c’est que tous les vendredis après-midi, à partir de 17h30, cette petite cabane est ouverte et accueille les gens qui veulent venir réparer leur vélo avec vraiment les moyens du bord. Avec peu d’espace, avec beaucoup de… On cherche les clés qui traînent par terre dehors. On va passer un œil au-dessus de l’épaule du voisin pour voir si c’est lui qui a la graisse. C’est une bonne ambiance. Les gens sont là, ramènent des trucs à manger, des trucs à boire. Ça traîne jusque tard. C’est plutôt agréable pour faire des liens.

Et moi, j’y suis tombée à travers un site qui recense des événements alternatifs de Turin. La promo de cette journée, qui disait « Venez tous les vendredis après-midi, réparez vos vélos ». Et puisque moi, je connaissais les ateliers vélo, je savais que j’allais pouvoir y trouver des gens sympas. La première semaine où je suis arrivée à Turin, j’ai débarqué à la permanence. Et donc, je suis revenue parce que je suis devenue amie avec les gens qui y allaient toutes les semaines. Vraiment, c’était basé sur de l’interpersonnel, donc ça a matché. Et donc j’y suis retournée et je me suis investie dans ce lieu. On a fait des zines, on est sortis ensemble, on a créé de la mécanique vélo, des moments d’apprentissage hyper importants et beaux ensemble, avec des discussions politiques vraiment profondes et une pratique politique permanente, parce que c’est vraiment un lieu où il y a des questions de pouvoir qui sont amenées au premier plan et qui sont discutées en tant que telles. Il y a des assemblées qui sont organisées, la prise de décision est… vu qu’il y a seulement 5 personnes.

C’est assez simple, ça peut se faire encore de façon assez organique, avec parfois des limites quand même, mais qui amène quand même des discussions et des dynamiques intéressantes sur la question du lieu, sur la question du squat, sur la question de la protection par rapport à l’extérieur. On s’est fait cambrioler les outils, les pièces de vélo, tout a disparu par exemple cet hiver. Et donc, ça pose toujours des limites, d’énormes limites pour un lieu qui ne fonctionne que sur la motivation des gens. Il y a un peu de découragement, il y a un peu d’hiver difficile pour tout le monde. Ça pose question parce que ça repose sur des bases qui sont assez instables. Mais en fait, ça en fait aussi un lieu qui est très intéressant en tant que laboratoire démocratique et notamment à cause du fait qu’il est rattaché à la plus grosse structure du squat qui s’appelle Manituana et où il y a des problèmes, des questions démocratiques intenses qui se posent régulièrement dans ce lieu par rapport aux relations internes, par rapport aux relations avec l’extérieur, avec la ville.

Des lieux qui ne sont pas du tout institutionnalisés. Il n’y a pas d’eau courante, il y a de l’électricité. Il y a une certaine relation avec les autorités. C’est un lieu qui est considéré comme parasite. Et puis, en plus de ces activités, pour les gens du quartier ou pour les cyclistes ou pour des causes politiques, c’est aussi un lieu de fête. Des raves sont organisées, mais il y a aussi du sport, du théâtre, de la fanfare. C’est un lieu ouvert pour que les gens puissent venir s’asseoir, discuter, ramener des bières et avoir des projets. Ça soulève plein de questions sur l’auto-organisation et sur les processus démocratiques entre humains dans un contexte très particulier. Mais cela s’inscrit vraiment dans un réseau d’ateliers vélo dans la ville. En fait, ce qu’on appelle les cicloficinas, il y en a beaucoup, c’est vraiment juste des ateliers vélo qui ne sont pas forcément participatifs comme ceux auxquels on pourrait penser en France, qui peuvent être privés, qui peuvent être tenus juste par une personne. Voilà, c’est juste le principe d’un atelier vélo. Mais ensuite, on a ce qu’on appelle les “cicloficinas popolare”, “autogestita”, donc avec tous les petits mots qui sont un peu des gros appels pour dire « Coucou, c’est nous les punks ».

Et en fait, souvent, elles sont intégrées à des squats, donc il y en a d’autres à Turin. Et il se trouve que, pour des raisons personnelles, les gens sont aussi vachement connectés, même si ce tissu dans la ville n’est pas forcément… très organisé non plus. Mais il y a certains événements, notamment par exemple les Critical Mass ou certaines manifestations à vélo contre le lion de Turin ou la révélation universelle qui a lieu en Italie, qui sont des moments qui regroupent pas mal de ces initiatives-là. Mais il y a un peu de solidarité entre ces différents ateliers, notamment au niveau des pièces, du prêt de matos, des conseils et puis de savoir comment se placer aussi sur les grandes questions politiques qui ont lieu dans les squats. Et moi, j’ai appris beaucoup de choses dans cet endroit. J’ai appris des choses en termes mécaniques, forcément. Des choses en termes linguistiques. J’ai appris l’italien en traînant dans les ateliers vélo, en commençant par tout le vocabulaire de la bicyclette. C’était un vrai plaisir. Et surtout, j’ai appris des choses en termes politiques.

Et moi, c’est vraiment l’aspect qui m’intéresse le plus et que je trouve le plus prenant dans l’atelier vélo, dans celui-là en particulier. Mais en fait, c’est une question assez générale parce que ça pose beaucoup de questions. Ça pose la question de… Le rapport du vélo par rapport à la ville, ça pose la question des lieux communs, de comment est-ce qu’on accueille les gens, qui est-ce qu’on accueille, ça pose la question de la lutte, de comment est-ce qu’on l’articule avec d’autres sujets, avec certaines personnes, la lutte pour certaines idées, et comment est-ce qu’on peut articuler ça avec la question du vélo. Et donc, voilà, c’est vraiment intéressant pour pouvoir penser certains phénomènes politiques. Donc ça permet d’avoir une action directe qui reste minime, parce que vraiment ce lieu est très petit, repose sur la volonté de quelques personnes, prétend à rien, mine de rien, et ça permet quand même d’avoir des lieux de rencontres politiques qui sont pour moi les plus intéressants. Et donc, il y a un truc que je n’ai pas dit, c’est que c’est un atelier tellement punk et tellement pas organisé que c’est un atelier qui fonctionne sans argent. Et donc, on ne demande rien à personne.

Il y a des gens qui déposent des trucs, il y a des gens qui prennent des trucs. C’est vraiment autogéré. Et ça repose finalement toujours sur la question de la motivation personnelle parce qu’il y a des gens qui vont devoir acheter de l’huile, acheter de la graisse, qu’on partage. Et je pense que c’est fait aussi de manière politique dans ce lieu, pour en faire un lieu pour eux, mais aussi pour les autres. Voilà, avec vraiment l’idée du partage. Voilà, ça a des bons côtés, des côtés parfois un peu plus contraignants sur l’organisation du lieu, mais ça fonctionne très bien. Cet aspect-là rend la comparaison avec, par exemple, le Chat Perché à Lyon assez difficile parce qu’en fait, ce sont des structures qui sont complètement différentes.

À Lyon, c’est plus… institutionnalisé. Il y a une organisation plus claire et ça marche beaucoup plus efficacement pour réparer des vélos et pour faire du bon travail avec une pratique hyper intéressante aussi sur plein d’aspects. Et voilà, en fait, ça permet de toucher un grand nombre d’utilisatrices. C’est complètement différent. Mais ça reste deux endroits qui sont quand même liés par des projets, des idées, des liens interpersonnels aussi, en fait. Ça permet de se retrouver autour du vélo et ça, je trouve ça hyper intéressant, hyper cool. On a pu aller visiter, faire un début de jumelage transalpin en allant, en tant que cicloficina, rejoindre les copain.es pour faire des parades à vélo à Lyon retrouvées pour la Critical Mass. C’était trop chouette. Je pense qu’on peut y trouver plein d’intérêts. J’espère que les miens étaient intéressants et que ça a donné envie d’aller traîner dans des ateliers vélo parce qu’on y trouve des gens super et des questions hyper importantes.

Un adhérent remplace son câble de vitesse pendant une permanence à l’Atelier du Chat Perché, à Lyon, hiver 2024-25. (Crédit photo, Jules Dubernet)

Un grand merci Maya, on revient à Paris, dans un atelier qui a ouvert récemment. A Paillettes et Cambouis, où la permanence bat son plein. La bénévole prend gentiment le temps de parler un peu avec moi.

– Du coup, je suis bénévole chez Payette et Cambouis depuis déjà un an. Là, je tiens la permanence du mercredi. Donc aujourd’hui, il y a plein de monde. Il y a pas mal d’enfants qui sont venus pour la permanence. Et voilà, je viens très souvent et ça fait un moment que j’utilise les ateliers d’autoréparation. Je pense que c’est peut-être le Troisième, et mon premier, c’était à Clermont, faire dédicace à un guidon dans la tête de Clermont. En gros, dans les ateliers d’autoréparation, tu viens t’inscrire et tu deviens adhérent, donc adhérent pendant un an selon les associations. Et ensuite, si tu le souhaites, tu peux devenir bénévole, donc c’est-à-dire que tu vas donner ton temps et donc t’inscrire à une permanence qui va permettre que l’atelier soit ouvert.

Donc moi, aujourd’hui, je suis à la fois adhérente et bénévole et on va dire que comme j’avais du temps libre, j’ai pu ouvrir l’atelier. Donc aujourd’hui, ce sont les adhérents qui viennent réparer leur vélo. Et après, nous on a un planning participatif, donc chacun s’inscrit et ensuite on a un système de QR code que tu peux scanner et comme ça tu vois qui est inscrit. Si tu vois qu’il y a un prénom, ça veut dire que la permanence est ouverte (un enfant arrive avec un câble dont le bout est enroulé de scotch). Non, c’est pas mal comme ça. Après, ouais, recoupe pas parce que là… Faut que tu sois au plus proche, en fait. Le plus fin. Tu peux recouper le tout petit morceau de câble. Tu vois, avec la pince qu’on a regardée. [Ma camarade devant filer un coup de main, je vais papoter avec un des enfants, concentré sur son vélo.]

– Ça galère un peu, mais tranquille, on s’en sort. T’essaies de faire quoi, précisément ? J’essaie de réparer mon câble, mon frein et ma chaîne aussi. [Ok, et t’en es où ?] Là, j’en suis au frein, au câble.

– [Elle est de retour !] Aujourd’hui, on a deux présidentes et on fait pas mal de réunions. Donc on a un système. En gros, là, ce tableau, ça te montre un peu quel est notre niveau de gouvernance. Donc on a trois niveaux. On va avoir d’abord des commissions selon les thématiques. Donc par exemple, moi, personnellement, je suis dans la commission Action et Fêtes. Donc c’est tout ce qui est interne au local. Donc les actions typiquement, tenir les permanences et motiver un peu les bénévoles à venir et faire la fête. Parce qu’on ne s’appelle pas pailleter quand on ne vit pour rien. Mais il y a aussi la comptabilité, la communication. Ensuite, à partir de ces petites commissions qu’on a chaque semaine, on va avoir des agora. Donc là, on va prendre des décisions qui sont un peu plus longues. Donc ça dure à peu près deux heures et c’est une fois par mois. Et donc ça, ça va permettre de réunir chaque thématique des commissions et de faire des synthèses et prendre des décisions qui sont collectives, ce qui est quand même l’objectif. Et on va voter certaines décisions avec les personnes présentes lors de l’agora. Et ensuite, on a un dernier niveau de gouvernance qu’on appelle les AG, qui sont plus autour de grandes décisions et qui se font plus par trimestre. Donc voilà, c’est plutôt sur des projets à moyen et très long terme. Alors le principe d’un atelier d’autoréparation, c’est que tu viens toi-même réparer ton vélo. C’est toi qui deviens le ou la mécano. En gros, ça va être tenu par des bénévoles et ou des salariés qui vont venir t’aiguiller. Tu peux leur poser des questions. On pourra t’aider, te… vendre du matériel, donner, prêter du matériel. Mais le principe, c’est que tu apprennes à réparer toi-même ton vélo, que tu sois seule ou accompagnée. Et avec un système d’adhésion annuel qui, dans notre atelier, est à prix libre. Et on a quand même un prix conseillé qui est de 30 euros. Mais après, chacun s’investit à sa manière. Il faut juste respecter le travail des autres et les valeurs de l’association.

– Là, du coup, à Paris, on est à côté du canal Saint-Martin. C’est quoi un peu le rapport avec la vie de quartier ?

– Alors l’atelier marche quand même pas mal à l’échelle du quartier. Il y a quand même beaucoup de monde qui nous pose des questions. Là, les enfants qui sont aujourd’hui, sont du coin. Vous êtes du coin, non ? [ils nous confirment être d’à côté] Donc c’est plutôt du monde qui vient d’à côté, même si on a aussi des gens qui viennent de l’autre bout de Paris ou d’Ile-de-France. Nous, la mairie du 10e, ils nous ont beaucoup suivis dans ce projet sur le fait de monter un atelier pérenne. Donc on a été plutôt encouragés et ça pose pas mal de questions et plein de gens sont plutôt intéressés par l’atelier. Dans l’atelier Paillettes et Cambouis, je pense que ça fait un an et demi. Je pense que l’atelier a ouvert il y a deux ans. Je suis arrivée assez rapidement parce que mon ancien atelier d’auto-réparation a fait faillite et donc j’avais besoin d’une nouvelle maison. Et ça venait d’ouvrir donc j’étais super contente.

Après il y a plein plein d’ateliers dans Paris, en vrai donc ça c’est super cool. Et je ne travaille pas en ce moment donc j’ai beaucoup de temps pour tenir la permanence. Donc ça dépend du temps de chacun pour s’investir aussi dans la soie. Alors en mécanique, ça m’a appris plein de trucs. Ça m’a surtout appris qu’il fallait beaucoup beaucoup de patience. Parce que ça peut être très long. On n’est pas forcément entouré de professionnels de la mécanique dans un atelier d’autoréparation. Chacun vient avec ses connaissances. Donc beaucoup de temps, beaucoup de patience, beaucoup de rencontres.

Moi c’est ce que j’aimais bien au-delà de réparer mon vélo de mon côté. Même si les appartements parisiens ne sont pas adaptés à ça, à réparer son vélo. C’était aussi rencontrer des gens qui avaient des parcours différents, qui avaient un rapport au vélo différent aussi, qui avaient des vélos différents. Donc c’était toujours des nouvelles découvertes et moi j’adore ce côté ambiance. Aujourd’hui, plus je pense, c’est un peu le partage des quelques connaissances que j’ai. Je suis contente de… d’aider des gens comme cet après-midi. Et même si on finit par regarder des tutos sur YouTube parce que j’étais pas sûre de la solution.

– Et qu’en est-il des identités de genre ici ? Comment te sens-tu vis-à-vis de ça ?

– Déjà, moi, mon genre est la femme et je m’identifie comme telle. Je trouve que dans cet atelier, c’est assez équilibré. Après, j’ai jamais eu le sentiment qu’il y ait de rapport de force entre femme et homme quand je tenais des permanences. Donc j’ai toujours senti un truc assez vis-à-vis. Il y a déjà eu des moments où il y a eu des rapports de force que j’ai pu entendre, où certains hommes n’apprécient pas que ce soit des femmes qui les expliquent. Nous, c’est quelque chose qui est hyper important, donc si on a un adhérent qui se comporte comme ça, un ou une adhérente, c’est pas possible qu’il reste au sein de l’association.

C’est hyper important qu’il y ait un respect des genres. Et aussi, on a une permanence qui est dédiée pour le genre féminin ou quelqu’un qui s’identifie comme trans, non-binaire… qui s’appelle Shine Bike Like a Diamond, qui est tous les mercredis, tous les derniers mercredis du mois. Je suis mauvaise, je n’ai jamais eu le temps d’y aller à ce moment. Donc c’est une permanence en mixité choisie. Et donc ça marche plutôt bien. Ouais, c’est sympa. Après, j’ai déjà fait des permanences qui n’étaient pas forcément dans le cadre de mixité choisie et on s’est retrouvées qu’entre meufs et on a trouvé ça plutôt chouette. Mais c’est ce que j’aime bien dans cet atelier et j’ai pas mal d’échos d’autres ateliers qui sont plus par des hommes et on a un peu plus ce ressenti de rapports de force. Mais c’est très personnel à mon expérience. C’est trop cool les ateliers d’autoréparation. Et venez tenir des permanences !

Devanture de Paillettes et Cambouis, un après-midi à Paris, mars 2025. (Crédit photo, Natacha Bidgoli Rad)

Devant l’atelier aussi les enfants réparent leurs vélos, je vais leur causer un peu, au soleil.

– Ouais, bah moi déjà je m’appelle Corentin, j’habite vraiment juste à côté, et ici, en fait j’ai jamais vraiment réparé mon vélo ici, mais comme il y a mes potes qui viennent souvent réparer le vélo ici, c’est très connu en fait, Pailleté Cambouis ici, tout le monde répare son vélo là-bas, et du coup bah je vais souvent les voir et tout et tout, et je sais que si j’ai des problèmes avec mon vélo, bah j’irai forcément à Paillettes et Cambouis.

– Tu sais un peu réparer ton vélo ?

Alors non, pas du tout, je suis très mauvais dans ce domaine, mais pour là, par exemple, mon pote a commencé à apprendre, de plus en plus à réparer son vélo, il a commencé à apprendre, du coup je sais que si j’ai des problèmes, il faut lui demander, il me donne des conseils, peut-être même il me le fait, donc voilà.

Moi je m’appelle Pierre, du coup j’ai 13 ans, et pareil, j’habite juste à côté, et du coup, c’est bien, parce que nous, on fait des figures en vélo et il y en a qui n’avaient pas assez d’argent pour s’acheter des vélos. Du coup, ils sont venus ici pour faire leur propre vélo et du coup, ils ont quand même pu faire. Moi, je répare mon vélo ici aussi. On fait de la bike life. En fait, c’est des roues arrière et tout. Ouais, on est beaucoup, on est nombreux. On est, je ne sais pas, en tonde avec peut-être 1000, un peu plus. Il y en a qui viennent des banlieues, qui se déplacent et tout. Ils viennent à Bastille et voilà. Ok. Ouais, je sais, il y en a d’autres, mais ils fréquentent des ateliers. C’est plus en banlieue à côté de chez eux. Donc il y en a vers le 9-4 et tout.

Je m’appelle Anidé et j’ai 12 ans. Ce que je fais ici, c’est que je répare mon vélo. Actuellement, je suis en train de peindre mon vélo en noir. Du coup, je suis fière de Paillete Camboué. C’est bien, c’est connu. Dans ce quartier, c’est bien. On a même une chanson avec nos copains, le vélo Paillettes et Cambouis. (C’est quoi les paroles ?) Demandez à Pierre parce qu’il va vouloir chanter. Oh oui, ça fait depuis que j’ai 11 ans. Moi aussi je fais de la bike life. Mais moi j’apprends, je ne sais pas si bien lever. Moi, je vais bien chanter la chanson: “Anidé voulait rouler, mais il avait oublié, c’était un vélo paillettes et cambouis !”

Une adhérente change sa chambre-à-air dans l’atelier Paillettes et Cambouis, à Paris, Mars 2025. ( Crédit photo, Natacha Bidgoli Rad–Lutaud)

 

C’était “Salut, ça roule ?”, un podcast participatif. Merci à toutes celles et ceux qui ont participé par leur témoignage ou leur conseil, merci à Gabriel d’Asfeld pour la musique. En espérant que ça vous ait plu.

 

Voir aussi :

Ateliers vélo le Chat Perché, les chemins des communs

“Salut, ça roule ?” Épisode 1 sur 4 : la critical mass, la rue à deux roues

“Salut, ça roule ?” Épisode 2 sur 4 : les Alley Cat, explorons la ville !

“Salut, ça roule ?” Épisode 3 sur 4 : Aux ateliers vélo, on devient mécano !

“Salut, ça roule ?” Épisode 4 sur 4 : Sur un cargo, en mécano, ou en voyage : les initiatives queer, féministes et MINT à vélo