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Le problème du nazisme en Ukraine (3/3)

Le problème du nazisme en Ukraine – Article complet

 

Les néo-nazis au pouvoir

L’influence des néo-nazis s’est aussi fait sentir dès l’arrivée des nouvelles autorités en place. Un nouveau premier ministre, Arseni Yatsenyuk, choisi par les États-Unis (Nuland, qui était sur place à Maïdan, l’a désigné nommément) et, après une présidence de transition, un nouveau président, Petro Poroshenko, entreront vite en fonction.

Pour prendre la juste mesure des forces en présence sur le plan politique, il faut remonter un peu dans le temps. En 1991, Oleh Tyahnybok fonde le parti Liberté (Svoboda). Cet individu s’est classé en 5e position dans le palmarès des 10 plus grands antisémites en 2012 selon la fondation Simon Wiesenthal[1]. En tant que membre du parlement, il proposa des motions dans lesquelles il s’opposait à l’introduction de la langue russe en tant que deuxième langue officielle de l’État ou demandait l’interdiction de l’idéologie communiste.

En 2004, il est exclu du groupe parlementaire Notre Ukraine pour avoir affirmé à la télévision que l’Ukraine était sous la coupe d’une « mafia judéo-moscovite ». Accusé d’antisémitisme, il déclare pendant la campagne : « Personnellement, je n’ai rien contre les Juifs lambda. J’ai même des amis juifs. C’est à un groupe d’oligarques juifs qui contrôlent l’Ukraine et aux Juifs-bolchéviques que j’en veux. »[2]

Quelques mois avant le coup d’État, en 2013, Arseniy Yatsenyuk est leader du parti Fatherland et le boxeur Vitali Klitschko est leader du parti UDAR. Ils forment une troïka d’opposition avec Oleh Tyahnybok qui est toujours à cette époque le leader du parti Liberté (Svoboda). Dès le lendemain de sa nomination survenue le 22 février 2014, le gouvernement Yatsenyuk est à l’origine d’une intervention législative mettant un terme aux droits collectifs de la minorité russophone du pays. Le parlement ukrainien vote l’abolition de la loi du 3 juillet 2012 qui reconnaissait la langue russe dans les régions où domine la population ethniquement russe[3].  Suite aux réactions sécessionnistes des oblasts de Donetsk et Lugansk, le président Poroshenko abroge la nouvelle loi, mais la loi 3 de 2012 sera déclarée anti-constitutionnelle le 28 février 2018. Une nouvelle loi très contraignante pour l’usage de la langue russe, sera adoptée le 25 avril 2019, signée par le président Poroshenko le 15 mai de la même année, puis déclarée constitutionnelle le 14 juillet 2021.

Si Yatsenyuk accède au poste de premier ministre, Vitali Klitschko devient maire de Kiev et le parti Svoboda obtient plusieurs postes au sein du gouvernement : vice-premier ministre (Oleksandr Sych), procureur général (Oleh Makhnitsky), ministre de l’Éducation (Serhiy Kvit), ministre de l’Agriculture (Ihor Shvaiko), ministre de l’Écologie (Andriy Makhnyk)[4]. En tant que membre récent du parti Fatherland, Andriy Parubiy, le commandant de Maïdan, entre lui aussi au gouvernement. On a déjà mentionné qu’il fut le fondateur en 1991 d’un mouvement d’extrême droite, le Parti social-national d’Ukraine avec notamment Oleh Tyahnybok.  Il est nommé le 27 février 2014 secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine. Le politologue britannique de l’Université Kent, Richard Sakwa, considère que la nomination de Parubiy dans de telles fonctions est étonnante (“astonishing.”) [5] Son adjoint est le chef de l’organisation Secteur droit, Dmytro Yarosh. Ce dernier a fondé l’organisation Trident en 1994, inspirée de l’idéologie de Stepan Bandera. En avril 2013, Yarosh devient l’assistant d’un membre du parti de l’opposition UDAR. Plus tard en 2013, il deviendra le leader de Secteur droit. ll sera élu député entre 2014 et 2019. Il dirigera une armée de guerriers ultra nationalistes dans le Donbass. Yatsenyuk, Yarosh, Parubiy et les autres députés du parti Svoboda forment une mouvance d’extrême droite. Ce sont des bandéristes purs et durs. Pour Victoria Nuland, « Yats est l’homme qu’il faut » au poste de premier ministre, mais il faut éloigner Tyahnybok sans doute pour que le caractère raciste du régime n’apparaisse pas trop ouvertement.

Le reportage de la BBC fait également état du groupe C-14 qui rassemblerait environ 200 membres, mais serait en lien étroit avec le parti politique Svoboda. Deux des membres de ce parti ont été photographiés montrant une numérologie d’extrême droite : 8 8, renvoyant à deux mots commençant par la 8e lettre de l’alphabet : Heil Hitler[6].

Le nouveau ministre de l’intérieur, Arsen Avakov, est un autre bandériste. Il a formé et armé le bataillon Azov. Or, le groupe Azov véhicule des symboles néo-nazis. Un autre reportage de 2014 de la BBC faisant état de ce bataillon souligne qu’Andriy Biletsky, député à la Rada et leader du groupe d’extrême droite Corps national, est en même temps le leader du bataillon Azov. Le personnage est un bandériste qui aurait par le passé exprimé des points de vue racistes et antisémites. Il aurait affirmé que « la destinée de la nation ukrainienne est d’être à l’avant-garde dans la guerre sainte de la race blanche contre le monde sous-humain dirigé par des sémites ».[7] Son assistant est Ihor Mosiychuk, également député de la Rada. Les objectifs de l’organisation Corps national apparaissent dans sa publication en ligne :

  • « préparer l’Ukraine à une nouvelle expansion et lutter pour la libération de toute la race blanche de la domination du capital spéculatif internationaliste »
  • « de punir sévèrement les perversions sexuelles et tout contact interracial qui conduisent à l’extinction de l’homme blanc. »

Aux élections de l’automne 2014, le parti Svoboda ne recueillera pas 5% des voix. Les quatre ministres démissionneront pour cette raison[8]. Le Secteur droit n’a recueilli que 2% des voix lors des élections de 2014, mais en 2015 il gagne en popularité[9]. N’empêche, on voit bien que ceux qui dirigent l’Ukraine à cette époque ne sont pas en phase avec la population.

À partir de décembre 2014, 160 000 personnes vivant dans l’Est du pays perdent l’accès à leurs revenus de pension. En 2016, vient s’ajouter une autre tranche de 400 000 personnes privées de ces revenus. En 2018, la situation ne s’améliore pas. La milice nationale, composée de membres de l’extrême droite appartenant à Azov, a la permission de patrouiller la ville de Kiev. Vadim Troyan, qui est un haut gradé au sein du bataillon Azov, s’est vu accorder par le ministre Arsen Avakov la responsabilité de chef de police de la région de Kiev[10].

Dans un article du Time, on peut lire aussi que « le principal centre de recrutement d’Azov, connu sous le nom de Cossack House, se trouve au centre de Kyiv, un bâtiment en brique de quatre étages prêtés par le ministère ukrainien de la Défense. (…) Au rez-de-chaussée se trouve une boutique appelée Militant Zone, qui vend des vêtements et des porte-clés avec des croix gammées stylisées et d’autres marchandises néo-nazies. »[11]

Que dire de la présidence? En 2004, les élections opposent Viktor Yanukovich et le candidat Viktor Yushchenko. Sous l’impulsion de la « révolution orange », très visiblement soutenue par l’Occident, le résultat électoral favorisa Yushchenko. Ses réformes ne connurent pas de succès, mais avant de quitter le pouvoir, il nommera Stepan Bandera comme héros de l’Ukraine[12].

Ensuite, dans un reportage du mois de décembre 2014, on signale le fait que le président Poro Poroshenko a offert un passeport ukrainien à un néo-nazi de Biélorussie, nommé Korotkykh.[13] Ce ressortissant, à qui le président Poroshenko a accordé la citoyenneté, est devenu membre du groupe Azov.[14]

Les néo-nazis dans la guerre civile

Une partie des membres de Secteur droit se réclame de « certains éléments » du national-socialisme allemand, dont l’idée d’une « nation unique » purifiée (« clean nation ») qui laisserait aux russophones le soin de quitter l’Ukraine pour que les seuls citoyens du pays soient ukrainiens[15]. Le groupe Secteur droit semble avoir eu une influence réelle sur le cours des évènements. Le documentaire réalisé par Igor Lopatonok et produit par Oliver Stone (Ukraine on Fire) est fort instructif et accablant[16].

Une révolte anti Maïdan survient dans la ville d’Odessa. La Maison des syndicats est alors le lieu le 2 mai 2014 d’une tragédie. À l’occasion des éliminatoires de soccer, une foule rassemblant des personnes appuyant la « révolution » de Maïdan et qui étaient membres de groupes radicaux débarque dans la ville d’Odessa. Ils se rendent aux tentes dressées juste à côté de la Maison des syndicats où se trouvaient des russophones opposés au coup d’État. L’arrivée de personnes radicales armées force les gens dans les tentes à se réfugier dans la Maison. On y met le feu. Une cinquantaine d’hommes, femmes et enfants qui protestaient contre les événements de Maïdan sont brulés vifs. Quelques jours avant la tragédie, Andriy Parubiy avait été vu à Odessa en compagnie d’une personne qui était sur les lieux de la tragédie le 2 mai. Sur la page web de Secteur droit, on décrit l’évènement comme une source de fierté pour l’Ukraine[17].

Des milices d’extrême droite se mettent en branle et joignent l’armée régulière ukrainienne pour mater les populations russes de l’Est qui réagissent fort mal aux politiques russophobes du gouvernement. Dès l’été 2014, la guerre civile est amorcée et le groupe Azov est rapidement intégré à l’armée régulière[18].

En novembre 2014, selon Michael Colborne, le bataillon Azov ne comptait que 800 membres[19]. Le réseau d’information Al Jazeera fait pour sa part état de 900 membres actifs [20]. Mais il s’agit d’un sous-groupe issu de deux autres groupes néo-nazis : les Patriotes de l’Ukraine et l’Assemblée national-sociale. Al Jazeera fait également état de la formation de civils assurée par le groupe Azov. Ce dernier groupe est financé par l’oligarque Igor Kolomoysky. Le journal conclut en rapportant un article de The Nation [21] dans lequel on souligne que l’Ukraine est le seul endroit au monde dans lequel l’armée compte des militants néo-nazis.[22] En plus des articles de Newsweek et The Nation, le journal USA Today en fait aussi mention[23].

En fait, le bataillon Azov n’est qu’une partie du groupe Azov. Il comprend aussi les militants non combattants, une présence dans l’arène politique, une maison d’édition, des camps d’été pour les enfants, une aile jeunesse et une milice nationale qui patrouille les rues en plus de la police. Le groupe Azov possède un arsenal d’armes, de drones, de véhicules armés et de pièces d’artillerie[24]. Selon The Hill, le bataillon Azov avait 3000 membres en 2017. [25] Et le groupe Azov ne serait qu’un parmi une trentaine d’autres[26]. Par exemple, le groupe Secteur droit dit être composé de deux à trois milles hommes[27].

Plusieurs études ont étayé en détail le rôle de plusieurs pays occidentaux, dont le Canada et les États-Unis, dans la formation de groupes d’extrême-droite[28]. Cette formation était toujours en vigueur en 2021. L’Ottawa Citizen a fait valoir que le Canada formait des militaires ukrainiens d’orientation nazie. Le journaliste David Pugliese a écrit que « les responsables canadiens qui ont rencontré une unité ukrainienne liée à des néonazis craignaient d’être exposés par les médias. » [29] Pleinement informés en 2017 de son idéologie nazie, les responsables canadiens ne se souciaient que du fait que la réunion reste secrète. Elle a été exposée lorsque Azov s’en est vanté sur les médias sociaux[30].

Une étude du professeur Oleksiy Kuzmenko mérite aussi le détour. Depuis 2018, la National Army Academy de l’Ukraine accueille dans ses rangs le groupe Centuria. Les membres du groupe se vantent d’avoir reçu en 2021 des formations de la France, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Allemagne, de la Pologne et des États-Unis[31]. Or, le groupe est en lien étroit avec le groupe Azov.

Les États-Unis ont même été obligés d’adopter des résolutions en 2018 pour que l’aide militaire à l’Ukraine ne tombe pas dans les mains du groupe néo-nazi Azov[32]. À la Chambre des Représentants, on refusa cependant toujours de désigner le bataillon Azov comme une organisation terroriste. Max Rose en octobre 2019, puis Elissa Slotkin en avril 2021, échouèrent dans leur tentative de faire entériner cette désignation[33]. Slotkin fit valoir en vain ce point de vue auprès du secrétaire d’État Anthony Blinken. Elle écrit : « Le bataillon Azov, une milice bien connue en Ukraine, utilise Internet pour recruter de nouveaux membres, puis les radicalise pour qu’ils recourent à la violence afin de poursuivre son programme politique d’identité blanche. » [34]

Dans un document qui examine les méthodes de recrutement du bataillon Azov, on lit que 40 membres du Congrès ont signé une lettre demandant – en vain – au Département d’État américain de désigner Azov comme une organisation terroriste étrangère. « Azov recrute, radicalise et forme des citoyens américains depuis des années », indique la lettre. Christopher Wray, directeur du FBI, a par la suite confirmé, lors d’un témoignage devant le Sénat américain, que des suprémacistes blancs américains « se rendent effectivement à l’étranger pour s’entraîner ».[35]

Avant 2022, les médias occidentaux, parmi lesquels le New York Times, le Guardian, la BBC, le Telegraph et Reuters, ont souligné le caractère néo-nazi du bataillon Azov[36]. Radio Free Europe (RFE) avait rapporté que 20 000 personnes ont marché en l’honneur de l’armée des insurgés ukrainiens qui avaient pendant la Seconde Guerre mondiale procédé à un nettoyage ethnique tuant des dizaines de milliers de Polonais. On y lit que la réhabilitation des mouvements néo-nazis a été dénoncée par de nombreux organismes juifs tels que le United States Holocaust Memorial Museum, le Centre Simon Wiesenthal, la National Coalition Supporting Eurasian Jewry, Yad Vashem et le World Jewish Congress.[37]

Depuis que la guerre est amorcée, les néo-nazis semblent s’être tous évaporés. On n’en fait plus mention. Ils sont minoritaires, bien sûr, car la vaste majorité du peuple ukrainien voulait la paix et a voté pour Zelensky dans l’espoir qu’il serait fidèle à son programme de la réaliser.

 

Notes

[1] Jerusalem Post  https://www.jpost.com/jewish-world/jewish-features/wiesenthal-ranks-top-10-anti-semites-israel-haters

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Oleh_Tyahnybok

[3] https://interfax.com/newsroom/top-stories/43862/

[4] https://www.counterpunch.org/2014/03/13/the-scary-side-of-the-ukraine-troika/

[5]  https://thegrayzone.com/2022/03/31/partnering-neo-nazis-ukraine-history/

[6] BBC – Neo-Nazi threat in new Ukraine: NEWSNIGHT (2014): https://youtu.be/5SBo0akeDMY

[7] BBC – Ukraine: On patrol with the far-right National Militia – BBC Newsnight (2018): https://youtu.be/hE6b4ao8gAQ ; Jason Melanovski  « UN report documents massive attacks on democratic rights in Ukraine », World Socialist Web Site, 19 December 2021:

https://www.wsws.org/en/articles/2021/12/20/ukra-d20.html

[8] https://en.interfax.com.ua/news/general/234059.html

[9] BBC – The far-right group threatening to overthrow Ukraine’s government – Newsnight (2015): https://youtu.be/sEKQsnRGv7s

[10] BBC – Ukraine underplays role of far right in conflict (2014): https://www.bbc.com/news/world-europe…

[11]  https://time.com/5926750/azov-far-right-movement-facebook/

[12] Ukraine under Fire https://www.youtube.com/watch?v=pKcmNGvaDUs&ab_channel=GlobalTreePictures

[13] BBC – Ukraine underplays role of far right in conflict (2014): https://www.bbc.com/news/world-europe…

[14] BBC – Ukraine underplays role of far right in conflict (2014):

https://www.bbc.com/news/world-europe…

[15] BBC – Neo-Nazi threat in new Ukraine: NEWSNIGHT (2014): https://youtu.be/5SBo0akeDMY

[16] https://www.youtube.com/watch?v=pKcmNGvaDUs&ab_channel=GlobalTreePictures

[17] Ukraine under Fire

[18] https://thegrayzone.com/2022/03/31/partnering-neo-nazis-ukraine-history/

[19] Michael Colborne, From the Fires of War: Ukraine’s Azov Movement and the Global Far Right, Analyzing Political Violence, Book 2, Ibidem, p. 33.

[20] https://www.aljazeera.com/news/2022/3/1/who-are-the-azov-regiment

[21] https://www.thenation.com/article/politics/neo-nazis-far-right-ukraine/

[22] Al Jazeera, op. cit.

[23] https://www.usatoday.com/story/news/world/2015/03/10/ukraine-azov-brigade-nazis-abuses-separatists/24664937/

[24] https://time.com/5926750/azov-far-right-movement-facebook/

[25] The Hill – The reality of neo-Nazis in Ukraine is far from Kremlin propaganda (2017): https://thehill.com/opinion/international/359609-the-reality-of-neo-nazis-in-the-ukraine-is-far-from-kremlin-propaganda/

[26]Damien Sharkov, « Patriot of Ukraine, Right Sector and White Hammer. Ukrainian Nationalist Volunteers Committing ‘ISIS-Style’ War Crimes »

https://www.newsweek.com/evidence-war-crimes-committed-ukrainian-nationalist-volunteers-grows-269604

[27] BBC – The far-right group threatening to overthrow Ukraine’s government – Newsnight (2015): https://youtu.be/sEKQsnRGv7s

[28] Jim Naureckas, « Denying the Far-Right Role in the Ukrainian Revolution », FAIR, MARCH 7, 2014 https://fair.org/home/denying-the-far-right-role-in-the-ukrainian-revolution/ . Voir aussi Will Cathcart et Joseph Epstein, Is America Training Neonazis in Ukraine? Officially no, but no one in the U.S. government seems to know for sure, Updated Dec. 08, 2019

https://www.thedailybeast.com/is-america-training-neonazis-in-ukraine

[29] David Pugliese, A year before the meeting, Canada’s Joint Task Force Ukraine produced a briefing on the Azov Battalion, acknowledging its links to Nazi ideology, Ottawa Citizen, Nov 08, 2021:

https://ottawacitizen.com/news/national/defence-watch/canadian-officials-who-met-with-ukrainian-unit-linked-to-neo-nazis-feared-exposure-by-news-media-documents

[30] James Clayton, « Canadian Armed Forces providing military training to Ukrainian neo-Nazis »,

World Socialist Web Site, 2 December 2021: https://www.wsws.org/en/articles/2021/12/03/uknz-d03.html

[31] Oleksiy Kuzmenko, « Far-Right Group Made Its Home in Ukraine’s Major Western Military Training Hub », IERES Occasional Papers, no. 11, September 2021 Transnational History of the Far Right Series

https://www.illiberalism.org/wp-content/uploads/2021/09/IERES-Papers-no-11-September-2021-FINAL.pdf

[32] Le budget de 2021 indiquait à l’article 9015 : Aucun des fonds disponibles par cette loi ne peut être utilisé pour fournir des armes, de la formation ou toute autre assistance au bataillon Azov. https://www.congress.gov/bill/116th-congress/house-bill/133/text

[33] https://www.aljazeera.com/news/2022/3/1/who-are-the-azov-regiment

[34] https://s3.documentcloud.org/documents/20615179/rep-slotkin-letter-on-foreign-terrorist-orgs.pdf

[35] Simon Shuster and Billy Perrigo, « Like, Share, Recruit: How a White-Supremacist Militia Uses Facebook to Radicalize and Train New Members », TIME MAGAZINE, Jan. 7, 2021,

https://time.com/5926750/azov-far-right-movement-facebook/

[36] Lev Golinkin, « The reality of neo-Nazis in Ukraine is far from Kremlin propaganda », The Hill, 2017:  https://thehill.com/opinion/international/359609-the-reality-of-neo-nazis-in-the-ukraine-is-far-from-kremlin-propaganda/

[37] ibidem