Le monstre capitaliste incontrôlable nordaméricain BlackRock veut satisfaire son appétit pour l’activité du futur autour du lithium en Bolivie, et cela selon ses propres volontés. 

Le président renversé en novembre 2019, Evo Morales, avait déjà initié des étapes légales afin d’exploiter cette ressource du futur tout en considérant en partie les objectifs sociaux du pays (Loi minière 535, décret 3738 :  51% des droits de vote restent en possession du partenaire bolivien). Morales a négocié progressivement de gros projets économiques avec la Chine, au grand dam des Etats-Unis (transformation du lithium, sidérurgie, routes ferroviaires vers l’Atlantique et le Pacifique, engrais au potassium).

Pour les Etats-Unis et leurs alliés, il était un partenaire encombrant. Il était un promoteur des associations CELAC et ALBA dont l’objectif est de limiter la dépendance envers les Etats-Unis et les autres pays industriels occidentaux.  Le président déchu avait pour intention de garder le contrôle sur les opportunités économiques incluant d’autres pays industriels, en faveur de la Bolivie. Tout cela dérangeait ses opposants politiques, dans le pays et en dehors.

Les putschistes et les médias ont dénoncé des fraudes électorales, ce qui a causé le renversement du président. Cela s’est ensuite révélé non avéré. Le brouillard autour du putsch s’est dissipé peu à peu avec la COURSE internationale pour le lithium et l’électrification de l’automobile. L’agence de presse britannique Reuters annonçait que pour les premières étapes de ce gros projet, 1,3 milliards de dollars seraient nécessaires pour la planification, les études, la préparation des financements, les infrastructures.

L’Allemagne et le Brésil négocient également pour prendre leur part du business du Lithium. Le Brésil en raison des relations avec Elon Musk et son intention de fournir son véhicule électrique partout dans le monde. En Allemagne, c’est la société ACI Systems Alemanes GmbH (ACISA) dont le siège est à Zimmern ob Rottweil dans le Bade-Wurtemberg qui entre dans la course.

Vous pouvez lire ceci et beaucoup plus sur le projet lithium sur internet : la Adenauer-Stiftung (CDU) entretient de bonnes relations avec la nouvelle présidente en place depuis le putsch, Jeanine Áñez.

Étrangement, un bloc d’informations a été déposé sur le sujet sur le site du Ministère des Affaires Etrangères, de la Chancellerie, du Ministère de l’Economie et du Gouvernement du Land Bade-Wurtemberg : une accumulation d’interrogations.

On ne devrait pas oublier que la Bolivie comptait parmi les pays les plus pauvres du monde à la fin du 20ème siècle. 40% de la population vivait dans une pauvreté extrême. L’espérance de vie était de 53 ans. Le président renversé Morales a développé son pays avec son parti, le Mouvement vers le Socialisme (Movimiento Al Socialismo, MAS) et grâce au soutien des associations CELAC et ALBA. La Bolivie a réussi au cours des dernières années à remonter dans le classement PIB (Produit Intérieur Brut) en Amérique Latine.

Les espoirs demeurent que les investissements réalisés autour du lithium permettront de continuer à améliorer le niveau de vie en Bolivie, et que lors des prochaines élections présidentielles, le MAS sera à nouveau majoritaire au Parlement. Les petits-enfants de l’homme blanc doivent accepter qu’en Bolivie, les indigènes et les latinos ont les compétences suffisantes pour développer leur pays.

La privatisation partielle ou complète du Salar de Uyuni serait une tragédie pour la Bolivie. Les restes historiques du développement économique ne peuvent être conservés que si le pays exerce lui-même le contrôle de ses ressources naturelles.

 

Traduction de l’allemand : Frédérique Drouet

 

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