Près de 300 personnes de toute l’Espagne, de plus de 100 organisations, partent pour l’Italie ce vendredi 13 juillet pour dénoncer la violation des droits humains à la frontière européenne, dans le cadre de la « Caravane pour l’ouverture des frontières 2018 ». A cette occasion, la Caravane part de Salt (Gérone, Catalogne) où 37% de la population n’a pas la nationalité espagnole et est donc exclue des décisions politiques qui affectent leur vie quotidienne.

La Caravane « Ouverture des frontières » est une initiative qui a pour but de rendre visible et de dénoncer la situation insoutenable des migrants et des réfugiés, qui résulte des politiques migratoires de l’Union européenne.

La caravane est née en juin 2016, soutenue par diverses plateformes et collectifs en Espagne. Plus de 20 collectifs et organisations collaborent en Catalogne (Stop Madre Mortum, CGT, Secretaría de la Mujer Ustec, Moolaadé Colectiva Feminista, Intermón, Abrámoslos Abramoslas, Instituto de las Desigualdades, Cataluña Mujeres Libertarias, Rompemos el Silencio, Premió y Girona Acoge, Espacio Antirracista de Salt….)..

L’activité centrale du réseau est l’organisation d’une caravane itinérante dans laquelle des centaines de personnes se dirigent ensemble depuis différents points du pays vers une destination stratégique pour dénoncer les violations des droits humains générées par les politiques migratoires et la fermeture des frontières, et pour tisser des réseaux de solidarité et de soutien entre les personnes et les collectifs d’Espagne et d’Europe.

La première caravane s’est rendue en Grèce en juillet 2016 avec quelque 300 militants pour dénoncer la violation des droits des personnes prises au piège dans le pays suite à la fermeture des frontières et au non-respect des engagements de l’Union européenne en matière de relogement. En juillet 2017, la deuxième caravane a été organisée avec près de 500 militants qui ont traversé différentes villes espagnoles jusqu’à la frontière sud de Melilla, où ils ont pu constater les difficiles conditions de vie de centaines de migrants. Cette fois-ci, la caravane se rend en Italie, une porte d’entrée importante et dangereuse pour les personnes en transit. En outre, le nouveau gouvernement italien est devenu une référence en matière de politique anti-immigration qui renforce le racisme et la xénophobie dans les sociétés européennes et la montée des mouvements et des forces politiques d’extrême droite. Ajoutez à cela la criminalisation des militants qui ont été poursuivis et harcelés pour leur action qui visent à sauver des vies.

L’objectif de la caravane est de dénoncer la violation des droits humains et les politiques de fermeture des frontières par des actions dans différents points du territoire italien, de Vintimille à Catane ou Riace, en passant par Briançon, où on a pu voir récemment l’expulsion violente des camps de réfugiés et la répression contre les volontaires et les militants, pour continuer jusqu’en Sicile, principal point d’entrée pour les quelque 14 000 migrants qui sont arrivés en Italie par mer cette année. La caravane s’arrêtera dans la municipalité de Mineo, avec le plus grand centre de rétention pour demandeurs d’asile de l’Union européenne, où jusqu’à 4 000 personnes ont été entassées, avec des délais d’attente pouvant aller jusqu’à deux ans. Elle ira également dans certains des ports où des centaines de milliers de personnes sont arrivées ces dernières années et où opèrent les bateaux de sauvetage et les ONG qui sont actuellement harcelées et criminalisées. Enfin, la caravane se rendra dans les villes qui soutiennent des initiatives d’accueil telles que Riace, dans le but de créer des réseaux de solidarité. Ce village de Calabre compte 1 800 habitants de 22 nationalités et se distingue par l’accueil de réfugiés qui ont mis en place des projets de coopération, comme la rénovation de logements pour ceux qui sont arrivés et qui ont fini par révolutionner l’économie du village.

Les objectifs de la caravane sont :

  • Rendre visibles les causes des déplacements forcés.
  • Revendiquer, d’un point de vue féministe, le droit de migrer.
  • Dénoncer la situation de non droit à laquelle sont soumis les migrants et les réfugiés face à la dérive raciste et xénophobe des politiques migratoires européennes.
  • Exiger le respect du droit international en dénonçant les accords de retour et de rapatriement avec des pays tiers qui ne respectent pas les droits humains.
  • Appel à la fin des politiques de contrôle et d’externalisation des frontières.
  • Dénoncer le harcèlement et la criminalisation de la solidarité et des personnes et organisations qui soutiennent les migrants.

@CaravanaObrim

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www.abriendofronteras.net