La chaîne « Bonnes idées que vous ne connaissez peut-être pas » (Buenas ideas que tal vez no conoces) a publié une nouvelle série de six vidéos consacrées à l’être humain.

Nous présentons sur 6 articles chacune des vidéos avec sa transcription, voici la deuxième :

 

2- L’expérience de l’humain

Ceci est le deuxième chapitre consacré à ce que c’est que d’« être humain ». Dans le chapitre précédent, nous avons essayé de le définir en vérifiant que la sociabilité, le langage, l’affection ou l’utilisation d’outils n’étaient pas de véritables critères, car ils se retrouvent également chez diverses espèces animales. Ce qui frappe, c’est que l’humain est historique et en constant changement, accumulant les modifications de son environnement et de lui-même dans le sens du dépassement de la douleur et de la souffrance.

Pour voir la vidéo (6′ 15′′) avec les sous-titres en français sur un ordinateur : 1. Cliquez sur l’icône Sous-titres (rectangle blanc en bas à droite de la fenêtre du lecteur vidéo).   2. Cliquez sur l’icône Paramètres (roue dentée en bas à droite), puis cliquez successivement sur Sous-titres, puis sur Traduire automatiquement.    3. Dans la fenêtre qui s’ouvre, faites défiler la liste des langues et cliquez sur Français.

Transcription

Nous avons également vu que les humains considèrent leurs actions dans un espace mental complexe où de nombreuses perceptions, souvenirs et projets se croisent à chaque instant. Cette complexité, associée à l’intentionnalité de notre conscience, nous offre la capacité de donner un sens à tout et, bien sûr, à nos vies, au monde et à l’histoire.

Nous avons également dit que la définition de l’être humain n’était pas quelque chose d’abstrait et déconnecté de notre vie réelle et quotidienne, mais plutôt qu’il s’agit de l’image que nous avons de nous-mêmes et des autres.

Et cela nous aide à introduire le thème de ce deuxième chapitre, qui est l’expérience de ce qu’il y a d’humain en soi et en autrui.

Sans aucun doute, chaque personne devrait au moins une fois dans sa vie se demander sérieusement qui elle est et où elle va ou ce qui donne un sens à sa vie. Beaucoup plus intéressant est de se demander chaque jour qui je suis et où je vais. Poser ces questions est une recherche de quelque chose de fondamental dans notre existence et nous pensons que cette recherche révèle en quelque sorte ce qu’il y a d’humain en nous. En d’autres termes, ces questions nous aident à entrer en contact avec nous-mêmes et à vivre l’humain que nous sommes en train de définir jusqu’à présent.

Nous parlons également du fait que si nous dénions toute intention chez les autres, nous les transformons en objets qui n’auront de sens que si nous les utilisons « pour nous-mêmes ». Lorsque je traite les autres comme des objets, je me déshumanise.

Mais je peux aussi faire l’expérience de l’humain chez les autres. Ou, pour le dire plus clairement, je peux entrer en relation avec les autres en étant conscient qu’ils ont en eux l’humain que je ressens à l’intérieur de moi.

Ainsi, pour avoir la perception de l’humain chez les autres, la première chose à faire est d’enlever tout ce qui le recouvre. Nous pouvons observer que nous étiquetons constamment les personnes qui nous entourent : celui-ci est inutile, l’autre est un petit malin, celui-ci est un pleurnicheur, l’autre qui est là-bas est ceci ou cela. Parfois, les étiquettes ne sont pas insultantes, elles sont plus subtiles, parfois plus cruelles ou sévères. Alors, lorsque nous regardons l’autre personne, nous ne voyons que des étiquettes et la personne en est recouverte.

La proposition que nous faisons consiste à effacer tous ces préjugés et à interagir avec les autres en portant un regard nouveau et ouvert sur son humanité.

Pour retrouver cette perception, nous pouvons nous appuyer sur la poésie, que nous laisserons, une fois de plus, entre les mains de Silo :

« Sentir l’humain dans l’autre, c’est sentir la vie de l’autre comme un bel arc-en-ciel multicolore, qui s’éloigne à mesure que je veux retenir, attraper, enlever son expression. Tu t’éloignes, et je me sens réconforté si j’ai contribué à briser tes chaînes, à surpasser ta douleur et ta souffrance. Et si tu viens avec moi, c’est parce que, dans un acte libre, tu te constitues en tant qu’être humain, et pas seulement parce que tu es né ‘humain’. Je sens en toi la liberté et la possibilité de te constituer en être humain. Et mes actes trouvent en toi ma cible de liberté. Alors, pas même ta mort n’arrêtera les actions que tu as mises en marche car tu es par essence temps et liberté.

Ainsi, j’aime chez l’être humain son humanisation croissante. Dans ces moments de crise et de chosification, dans ces moments de déshumanisation, j’aime sa possibilité de réhabilitation future. »

En résumé, nous suggérons deux propositions pour faire l’expérience de l’humain. La première consiste à se demander qui je suis et où je vais. La seconde consiste à entrer en relation avec les autres dans une situation quotidienne, en éliminant les étiquettes et les préjugés et en gardant à l’esprit ce qu’il y a d’humain dans les personnes avec lesquelles je suis en relation.

Ceci nous amène à la fin de ce deuxième chapitre consacré à l’expérience de l’humain en soi et chez les autres. Dans le prochain chapitre, nous verrons comment le fait de placer l’être humain au centre des valeurs se traduit par un engagement social et politique contre toutes les formes de violence et de discrimination.

 

Voir aussi :

Six vidéos sur l’Être Humain : 1- À propos de l’humain (avec transcription)

Six vidéos sur l’Être Humain : 2- L’expérience de l’humain (avec transcription)

Six vidéos sur l’Être Humain : 3- Être humain et, en plus, humaniste (avec transcription)

Six vidéos sur l’Être Humain : 4- Les humanistes d’autrefois (avec transcription)

Six vidéos sur l’Être Humain : 5- Le processus humain (avec transcription)

Six vidéos sur l’Être Humain : 6- Exister (avec transcription)

Six vidéos sur l’Être Humain (ensemble des 6 vidéos sans la transcription)