La robotique pourrait être la petite-fille préférée de Newton.

Le célèbre scientifique a synthétisé avec les lois qui portent son nom tout le comportement du monde physique de cette époque, un monde de poulies et de cordes, de forces visibles et sans wi-fi.

La robotique a permis de remplacer le travail humain dans de nombreux domaines avec une précision et une robustesse extrême. Dans toutes ces situations où les règles sont plus ou moins toujours les mêmes : soulever des caisses, ou assembler une voiture, ou souder de minuscules composants électroniques. Toujours avec précision mais sans variations appréciables comme les lois immuables de Newton.

Se pourrait-il que les robots nous libèrent seulement de ces travaux ?

Grâce au petit robot Curiosity, nous pouvons marcher à la surface de Mars, avec d’autres appareils nous pouvons observer les profondeurs de la mer, ou explorer une mine souterraine sur le point de s’effondrer.

La robotique est venue pour rester et rendre la vie plus facile, sans aucun doute.

Mais peut-elle seulement accomplir ces tâches, s’agit-il seulement de prothèses de nos bras et de nos jambes mais beaucoup plus fortes, ou de notre motricité fine super précise et de l’élargissement de nos sens, ou bien a-t-elle également commencé à accomplir de plus en plus de fonctions de notre cerveau ?

La première affirmation selon laquelle les robots ne peuvent effectuer que des tâches simples et répétitives est-elle vraie ? Essayant simplement de surmonter les limites du monde physique décrites par les lois de Newton ?

Photo : David Levêque / Unsplash

Personne ne peut douter de l’utilité des machines et des robots, mais en réalité on peut se demander quel est le résultat de ce système de forces, il y a sans doute un avantage énergétique.

Où va s’arrêter le surplus généré par les bénéfices dans un système de production qui réduit ses effectifs de personnel et les remplace par des robots ? et que se passe-t-il avec les travailleurs qui limitent leurs activités ?

C’est une équation difficile parce qu’elle mélange les intérêts privés d’une entreprise avec un produit excédentaire de l’accumulation sociale de la technologie ; Il y a une infinité d’exemples qui montrent que de nombreuses entreprises ont largement bénéficié du fait d’avoir été au bon moment et au bon endroit, et non de leur travail, de leurs investissements ou de leurs talents corporatifs particuliers.

Quand sera-t-il possible de faire une critique raisonnable du zèle entrepreneurial sans être déchiré par les critiques impitoyables du capitalisme ?

Quand pourra-t-on parler de richesse accrue comme d’un capital social partagé, d’une prospérité communautaire accrue et non d’un podium de quelques gagnants ?

Et je dis que lorsqu’il sera possible de parler ou de dire pourquoi le mythe de l’argent a une telle influence sur cette société que le « penseur moyen » n’accepte même pas une argumentation logique en termes sociaux, seul le point de vue commercial compte, et le plus grand problème est que ce point de vue dominant a atteint les couches les plus défavorisées. De ce point de vue, les robots vont comme un anneau au doigt, ils ne posent pas de questions, ils ne prennent pas de vacances, ne font pas la grève, ne se fatiguent pas et ne tombent pas malades, etc.

Ainsi, lorsque nous parlons de robotique, nous devons applaudir l’efficacité et l’augmentation de la production et commencer immédiatement à parler de ce que nous allons faire des nouveaux profits. Il existe également un autre facteur très subjectif qui n’est pas moins important dans ces domaines.

Que feront les gens s’ils travaillent moins ou même s’ils décident de ne pas travailler du tout ?

Photo : freestocks /  Unsplash

Il existe une croyance très forte selon laquelle on ne peut se « réaliser » qu’à travers le travail, qu’il est digne de travailler et que les paresseux et les oisifs ne méritent rien de bon.

De nombreuses mentalités doivent changer pour rencontrer de nombreuses personnes qui décident de se consacrer à l’art, à l’aide désintéressée ou à une infinité d’activités, ou de métiers qui ne cherchent pas nécessairement à améliorer leur capacité financière.

Ainsi, grâce à la robotique, nous pouvons commencer à parler d’autres choses plus intéressantes que celles dont nous avons parlé pendant que les robots continuent à travailler.

Parler de robotique, c’est donc parler de répartition des richesses, d’un nouveau réaménagement socio-économique et aussi d’un nouvel être humain qui est bien plus qu’un maillon dans la chaîne de production et de travail.

Cette discussion n’est pas une mince affaire et occupera sans doute le débat public dans les prochaines décennies.

Examinons maintenant un autre aspect de l’influence des « systèmes automatisés en général ». Que se passe-t-il si nous exagérons le rôle que ceux-ci peuvent assumer ?

Les systèmes d’intelligence artificielle se déplacent dans les domaines de la pensée et des décisions humaines.

En 1968, Stanley Kubrick nous avait déjà prévenus que le maléfique Hal prendrait le contrôle du vaisseau en 2001, Odyssée de l’espace.

Vers la fin du XXe siècle, un ordinateur, Deep Blue, a battu le champion du monde, Gary Kasparov.

Actuellement, la société Cambridge Analytica a utilisé des informations provenant des réseaux sociaux des électeurs pour intervenir dans les campagnes électorales aux États-Unis et dans plusieurs autres pays du monde en manipulant l’opinion publique.

Aujourd’hui, il est impensable de faire un voyage sans avoir Google Maps comme capitaine de navigation de notre véhicule.

Dans quelle mesure permettons-nous qu’un algorithme nous facilite la vie mais aussi nous enlève des espaces de décisions personnelles ?

Je vous invite à poursuivre ces sujets dans les notes de l’intelligence artificielle.

 

Traduction de l’espagnol, Ginette Baudelet

L’article original est accessible ici