Dans des villes comme Macondo, tout est en perpétuel mouvement, dans un va-et-vient où les activités humaines se déploient sans cesse. Des couleurs, des rires, des transports et des mouvements, des sons, des fumées, des gaz, des routines dont il résulte une sorte de bourdonnement permanent, une pulsation auditive épuisante.

Sauf lorsqu’un virus oblige tous les êtres humains à être confinés dans leurs habitations.

Une protéine microscopique et aussi les mesures de contrôle pour s’en défendre, qui dans certains endroits de cette étonnante Amérique latine s’accompagnent du couvre-feu militaire, comme un vestige d’un souvenir dont nous n’avons pas pu nous débarrasser.

Le fait est que si, pendant la journée, ceux qui circulent actuellement avec leur masque sont de moins en moins nombreux, la nuit, on ne voit âme qui vive dans toute la ville.

Et puis, la nuit dernière, depuis les montagnes escarpées qui entourent Santiago, un de ses habitants s’est agité devant un tel silence et a décidé de faire une incursion dans plusieurs communes, avec sa marche majestueuse, en tant que souverain absolu du lieu. Un puma sauvage. Un félin de première classe, un de ceux qui peuplent les histoires de surréalisme magique dans la littérature de notre continent.

Les animaux reprennent leur place, cherchant à revenir à leur endroit, profitant de l’enfermement des humains ou peut-être simplement pour nous faire comprendre que nous partageons avec eux cette merveilleuse existence.

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