Aussi longtemps que les humains existeront sur cette Terre, ils devront coopérer entre eux s’ils veulent survivre. Le progrès technique nous a rendu encore plus dépendants les uns des autres. Ceci est une vision primordiale qui doit être claire pour tout un chacun.

Toutefois, le système monétaire courant est si contradictoire dans les effets qu’il produit que la coopération devient une contradiction en elle-même. Ce système nous pousse toujours à garder en tête la compétition et la croissance économique. Les ultra-riches de notre société, qui en tant que gagnants de ce système, s’efforcent de s’assurer qu’il n’y ait aucune coopération. La plupart des gens sont aussi influencés et conditionnés depuis leur naissance de sorte que cette vision importante n’existe pas pour eux. Et malheureusement, la notion de penser en termes de coopération ou de collaboration n’est pas cultivée par les médias.

Au vu de la catastrophe écologique qui nous attend et, particulièrement en ce moment, il est nécessaire que tout le monde coopère sans condition. Cependant, les médias sont en train d’étouffer ce problème et les responsables ne touchent pas à ce sujet lors des réunions importantes. Il semblerait que de nos jours, de tels questions ne peuvent pas être abordées collectivement pour cause d’une absence de coopération.

Si le système monétaire se concentrait sur la coopération, cette façon d’aborder la question aurait été abolie depuis longtemps. Mais tout ce qui compte est cet esprit de compétition. De nos jours, les entreprises et partis politiques se livrent une guerre perpétuelle. Seule une démocratie peut mettre en place une approche coopérative, et rendre chaque membre du parlement responsable de leur conscience. La coopération doit également se faire entre les pays. On ne plus continuer avec cette lutte pour le pouvoir qui ne vise qu’à affaiblir le pouvoir économique de l’autre. De plus, si l’on adopte la coopération, les guerres et la production des armes seraient du passé, et on pourrait dépenser davantage d’énergie et de ressources à de meilleurs fins.

En matière d’argent (voir la Théorie monétaire moderne), la coopération peut être plus facile à gérer car les dépenses matériaux pour effectuer un tel changement ne sont pas conséquents. Par contre, faire tout le monde accepter un statut quo serait plus difficile. Il faut mettre un terme à cette idée absurde selon laquelle l’argent peut être utilisé pour faire de l’argent ou sinon il ne s’agira toujours que d’exploitation. Il faut arrêter cette monopolisation de l’argent. L’argent doit redevenir une aide réelle dans un effort de coopération car l’humanité ne peut plus se permettre ces rapports de force. Le système monétaire actuel a toujours été à l’origine de ces rapports de force, et a également influencé le rapport entre les hommes sous la forme de la compétition.

Aujourd’hui, il y a trop d’égocentrisme et d’égoïsme en raison du système monétaire. Grâce à un revenu de base et une démocratie, tout le monde serait appelé à coopérer et à se soucier des autres.

On ne cherche pas à ce que tout le monde ait obligatoirement un emploi mais à ce que les besoins fondamentaux de tout un chacun soit fourni. Ceci peut certainement être appris. Ce ne sera alors plus une question de créer plus d’emplois ou d’augmentation de salaires, mais de faire en sorte que tout le monde puisse avoir accès aux besoins fondamentaux, d’entretenir les établissements communautaires, en essayant constamment de limiter les dégâts à la terre et à la planète. Dans une démocratie, tout le monde serait appelé à assumer leurs responsabilités et serait responsables de développements non-désirés. Les entreprises doivent être remplacées par des coopératives au sein desquelles les employés seraient aussi actionnaires. Il serait alors possible d’envisager une meilleure coopération et ainsi, les débats autour de l’emploi ne seront plus nécessaires tout simplement en raison du revenu de base qui sera généré.

Nous nous sommes éloignés de l’interaction sociale. La coopération permettrait à tout le monde d’être ensemble et ainsi d’avoir une grande famille qui serait toujours là pour épauler les uns les autres. Cela diminuerait alors le nombre de crèches et de maisons de retraite. Imaginez seulement le bien-être qui en résulterait, la qualité de la tradition qui serait cultivée et le peu de charge qui pèserait sur l’État. Les retraités seraient les mieux placés pour aider dans l’éducation des jeunes, et donc pourquoi ne seraient-ils pas utiles pour les empêcher de trop s’attacher aux divertissements ? C’est là que les bases de la coopération et de la collaboration peuvent être jetés.

Le lieu de travail, aussi bien que les magasins, les écoles et les emplois nécessaires devraient toujours être à proximité car nous ne pouvons plus nous permettre le gaspillage d’énergie actuel causé par les transports. Le temps ainsi économisé servirait alors à des fins personnels et communautaires, ce qui permettrait alors d’économiser de l’énergie et les dépenses publiques afin de promouvoir la coexistence.

Nous devons tous nous rendre compte que la coopération peut être la seule solution pour que puissions tous réussir. Dans le système monétaire actuel, un blocus est prédéfini et tous les produits manufacturés sont soumis à un taux d’intérêt moyen de 30 %. C’est de la pure exploitation et complètement à l’opposé du concept de la coopération. Cette dernière ne serait rendue possible qu’avec l’implémentation de la Théorie monétaire moderne. La compréhension du concept de la coopération doit aussi s’appliquer à une collaboration avec la planète et la nature. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons envisager un futur digne d’être vécu.

Par Claus Meyer

 

Traduction de l’anglais, Maryam Domun Sooltangos