Après 159 jours parcourant la planète avec des activités dans 51 pays et 122 villes, dépassant de multiples difficultés et imprévus, l’équipe de base 2MM conclut son voyage à Madrid le 8 mars, date choisie en hommage et en signe de soutien à la lutte des femmes. Cette arrivée fut célébrée par différents événements entre les 7 et 8 mars.

Samedi 7 mars : de Vallecas au Retiro

  • Le matin, au Centre Culturel del Pozo, dans le quartier de Vallecas, eut lieu un concert de jumelage entre le collège public Núñez de Arenas, l’orchestre Pequeñas Huellas (Turin) et l’orchestre de l’Athénée Culturel de Manises (Valence); une centaine de jeunes filles et garçons interprétèrent diverses pièces musicales, et certains quelques morceaux de rap.

Devant un public de parents et d’amis attentifs, avec en images de fond les symboles humains de la paix et de la nonviolence, Rafael de la Rubia prit la parole pour rappeler que le premier symbole humain avait été réalisé précisément au collège Núñez de Arenas et que le jumelage était né lors des préparatifs de la Marche Mondiale : il commenta qu’au cours de celle-ci, il avait rencontré dans plusieurs endroits des jeunes utilisant le rap comme forme d’expression musicale. Il encouragea également les adultes à prêter attention aux jeunes qui montrent la voie en inventant de nouvelles formes pour défendre les valeurs de solidarité mutuelle et de souci de l’environnement.

  • L’après-midi, l’événement « officiel » de clôture de la Marche eut lieu à l’auditorium de la Casa Arabe, près du parc du Retiro. Dans le hall d’entrée, les assistants purent consulter divers documents remis à l’équipe de base au cours de la marche, comme un livre-mallette avec des dessins de jeunes immigrés africains arrivés à Rome, après avoir traversé la Méditerranée.

Après quelques mots de remerciement adressés à la direction de la Casa Arabe, Martine S. a souhaité la bienvenue aux participants, dont certains venaient d’Inde (Deepak V.), de Colombie (Cecilia U.), du Chili (Lílian A.), de France (Chaya M. et Denis M.), d’Italie (Alessandro C., Diego M. et Monica B.) ou d’Allemagne (Sandro C.), et inclut tou.tes les ami.es qui n’avaient pas pu être physiquement présent.es pour des raisons de visa ou de crise sanitaire. Rafael de la Rubia passa tout d’abord en revue la genèse de cette 2e MM et ses nuances par rapport à la première puis il en rappela les axes principaux. Ensuite, les représentants de pays des cinq continents ont rendu compte des événements les plus importants de la marche et de ses activités collatérales. Le tout fut complété par des commentaires, des anecdotes, des projections d’images et entrecoupé de messages vidéo de divers pays, montrant une gamme d’activités multicolores menées par des militants et par d’innombrables groupes et institutions.

DIAPORAMA

 

Pour conclure, on présenta certaines actions et projets à divers degrés d’avancement, qui ont vu le jour au cours du circuit :

  • Jumelage entre centres éducatifs, écoles et universités.
  • Publication des livres de la Marche : a) Un livre illustré de la MM par l’Editorial Saure ; b) Un livre de la 2ème MM, compilant tout ce qui a été fait et c) Un jeu de l’oie de la MM
  • Déclarations d’intérêt municipal ou d’intérêt culturel de la MM aux niveaux municipal et régional.
  • Campagne « Méditerranée, Mer de paix » nommant des villes « Ambassades de la paix ». Prochaine action prévue de cette campagne : en mer Adriatique.
  • Sénégal (Thiès) : Forum « L’Afrique vers la nonviolence ».
  • Marche latino-américaine pour la nonviolence 2021 à San José, Costa Rica, où convergeront deux routes du nord et du sud du continent.
  • Conférence « Femmes entrepreneurs » en Argentine (Tucumán)
  • Campagne « Activer la paix » au Népal/Inde/Pakistan
  • Intervention lors du sommet des prix Nobel de la paix en Corée du Sud (Séoul).
  • Participation à la conférence sur le désarmement nucléaire de l’International Peace Bureau (Bureau international de la paix) et rencontre éventuelle avec Antoine Guterres, secrétaire général des Nations unies aux États-Unis. (New York)
  • Proposition de festival pour célébrer la ratification du TIAN au Japon (Hiroshima).
  • Observatoires de la nonviolence à Curitiba et comités permanents pour la nonviolence… (Brésil).

L’événement s’est terminé par un clin d’œil à la situation environnementale, invitant chacun à prendre conscience et à se contaminer avec le virus de la nonviolence.

 

Dimanche 8 mars : Puerta del Sol, Km 0 et symbole humain

A partir de 11 heures, un étrange ballet commençait à la Puerta del Sol devant le Km.0, attirant l’attention des passants. L’équipe promotrice de Madrid et quelques autres ami.es arrivé.es la veille de Bruxelles et de Tanger, installaient le matériel de musique et déployaient des banderoles tandis que le symbole de la nonviolence était dessiné au sol. Un cercle se créa petit à petit autour duquel commencèrent à papillonner avec curiosité les piétons. Marian, de « Femmes marchant pour la paix », attirait l’attention sur la signification de cet événement ce jour-là au rythme des tambours puis donna la parole à Rafael de la Rubia : « Après 159 jours, nous clôturons ici cette 2e Marche mondiale pour la paix et la nonviolence. Durant ce temps, la MM a participé à des activités dans 50 pays et plus de 200 villes et son équipe de base – dont plusieurs membres sont présents ici – a fait le tour du monde. Cette marche est inspirée par les pères de la nonviolence qui nous ont précédés et que nous avons honorés au cours du voyage : M. Gandhi à l’ashram de Sévagram (Inde) et Silo au parc de Punta de Vacas (Argentine), entre autres ». Après avoir remercié les participants, il invita tout le monde à se joindre au projet de la 3ième Marche dans 5 ans, en 2024 !

Encarna S., au nom de l’Association des femmes humanistes pour la nonviolence, défendit le rôle des femmes pour un monde nonviolent.

« C’est le moment où nous, les femmes, nous nous soulevons, maîtresses de notre essence et engagées dans la vie. Nous déclarons que la vie est menacée, que l’humanité est menacée et nous nous engageons à la protéger. Dès aujourd’hui, nous vous invitons à vous engager pour la protection de la vie, en créant des liens et des réseaux: réseaux de solidarité, de soins, réseaux humains au féminin. Pour que nous puissions retrouver le sens de l’espèce, avec l’intime sensation que nous tous, les êtres humains, sommes un ».

DIAPORAMA

Suivant une chorégraphie préalablement établie, deux groupes entrèrent en file par deux pôles opposés et se déplacèrent le long des lignes tracées au sol jusqu’à former le symbole de la Nonviolence. Au signal convenu, on souleva des cartes blanches et violettes, signifiant comment, depuis le centre violet, les femmes répandent la nonviolence avec le blanc. D’en haut, on enregistra des images pour avoir une mémoire de l’événement. Après avoir quitté le cercle, les participants partagèrent leur joie avec le reste du public.

Plus tard, au Km 0, à l’endroit même d’où elle était partie 159 jours plus tôt, on clôtura officiellement le parcours de la Marche après 148.000 km autour de la planète.

Dans l’après-midi, les militants de la 2e Marche mondiale se joignirent à la manifestation féministe générale du 8M.

Ce furent deux jours très complets et intenses, de rires partagés entre personnes de pays et de cultures différentes, prêtes à continuer à collaborer à l’avenir. Preuve en est que le lendemain, des réunions informelles avaient déjà lieu pour articuler les projets de la Marche latino-américaine pour la nonviolence et la campagne « Mer Méditerranée de Paix »

Rédaction : Martine SICARD de Monde sans Guerres et sans Violence

Photographies : Pepi et Juan-Carlos, Deepak, Saida, Vanessa, …