Les 8 activistes de ANV-COP21 Bordeaux ont été jugés coupables d’avoir réquisitionné les portraits du président Macron, mais avec suspension de peine si les portraits étaient restitués le 14 février 2020.

Un chantage jugé inacceptable par les activistes qui s’expriment au sortir du tribunal, le 20 décembre dernier.

Crédit Photo/Vidéo Xavier Foreau

Une condamnation « Ajournée »

Aurore : « Le verdict qui vient de tomber est totalement inédit : c’est un ajournement.

La peine n’est pas prononcée aujourd’hui, mais on est bien condamné.

Ils nous laissent simplement jusqu’au 14 février 2020 pour restituer les portraits d’Emmanuel Macron, auquel cas si nous les restituons, nous n’aurons aucun peine. »

Thomas : « On vous met dans la balance une dispense de peine si vous les rendez.

On ne s’attendait pas à ça et à notre sens c’est quand même emblématique de la pression qui est mise en ce moment de nous enjoindre finalement à nous coucher et à nous arrêter là. »

Un combat jugé « puéril »

Thomas : « Comme si notre combat n’était absolument pas légitime et qu’on s’était un petit peu amusé, comme certains propos des juges ont pu laisser entendre, notamment en qualifiant notre combat de « puéril » pendant l’audience, et nous dire que, en gros « vous vous êtes bien amusés et maintenant c’est fini la récré ».

Pour nous, il n’est pas du tout question de jouer. »

L’urgence Climatique rappelée par un membre du GIEC

Thomas : « Il est question d’un combat, d’un combat urgent et d’une urgence qui ne serait pas peut-être à venir bientôt, mais qui a déjà commencé.

On l’a répété, on a fait venir un des membres du GIEC pendant l’audience qui nous explique que il y a 60% des espèces du vivant qui sont déjà éteintes.

Donc notre combat il n’est pas rigolo, il n’est pas puéril, on n’est pas là pour s’amuser.

Et on ne le lâchera pas. »

Des mesures radicales et concrètes

Aurore : « j’ai l’impression de ne pas avoir vraiment été entendue, ou alors pas du tout été considérée.

Effectivement la ligne de campagne de décrochage du portrait d’Emmanuel Macron c’est quand même de dire : « nous réquisitionnons ces portraits tant que vous ne protégez pas la population, tant que vous ne prenez pas de mesures radicales et concrètes pour enrayer ce changement climatique, et préparer nos sociétés à être résilientes.

Donc la ligne de communication, que nous avons toujours respectée, ils ne l’ont vraisemblablement pas comprise. »

Aurore de ANV-COP21 : « Réquisition des portraits de Macron pour demander la protection de la population et la prise de mesures radicales et concrètes. »

Le gouvernement est le désobéisseur

Thomas : « Le tribunal semble mettre la balle dans notre camp.

Mais nous depuis le début, ce qu’on dit c’est que la balle n’est pas dans notre camp, mais bien dans le camp du gouvernement.

Et quand on dit on ne rendra pas les portraits le 14 février, on ne rendra pas les portraits si le gouvernement ne tient pas ses engagements.

Et encore une fois on a été pointé sur les questions de désobéissance civile.

Pour nous depuis le début, les désobéisseurs ce sont bien le gouvernement.

Puisque entre autres sur une des premières revendications qu’on avait, on vient de terminer la COP25 qui est un échec total, les engagements pris à Paris lors de la COP21 ne sont absolument pas tenus. »

Thomas : « Donc nous, ce qu’on demande le 14 février, c’est que ces engagements soient tenus.

Donc les portrait ils seront rendus le 14 février si les engagements sont tenus.

Donc on peut aussi interpréter ce jugement là comme sans doute, espérons, un message au gouvernement, qui enjoint le gouvernement à prendre enfin ces mesures au 14 février.

Nous en serons ravis et à ce moment là, effectivement, les portraits pourront revenir le 14 février. »

 

Remerciements à Thomas et Aurore pour leur disponibilité

Articles connexes :
intervention de Génération Ecologie/Urgence Ecologie
intervention de Patrick Maupin de Greenpeace Bordeaux
intervention de Pierre Hurmic
Communiqué de Presse de ANV-COP21
Marche pour le Climat à Bordeaux : Intervention du député Loïc Prud’homme