Une famille espagnole présente 185.000 signatures au Congrès des députés pour exiger une loi qui décriminalise l’euthanasie et le suicide assisté, loi qui est actuellement bloquée par le Parti populaire et le parti Ciudadanos.

Derrière tout cela se cache une histoire d’amour profond, dans laquelle une famille décide de soutenir un être cher – dans ce cas, Maribel Tellaetxe – dans sa décision d’arrêter de vivre, d’arrêter la souffrance… même si cela signifie sa perte.

Après la remise des signatures, recueillies par le biais d’une plateforme numérique, nous avons pu parler avec Txema Lorente, dont les paroles et les versets expriment une grande compassion et un amour profond pour son épouse, Maribel ; avec ses enfants, Danel et David, qui ont revendiqué le droit de décider d’arrêter la souffrance ; et avec Marcos Ariel Hourmann, un médecin condamné en 2009 pour avoir aidé une patiente qui avait demandé à mourir, et dont la famille a toujours défendu le médecin.

Vidéo et édition, Álvaro Orús

Maribel Tellaetxe est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis 12 ans, une maladie qui a déjà pris sa mère. En ce moment, elle ne reconnaît plus son mari ni ses enfants et souffre profondément. Il y a de nombreuses années, elle a signé un testament de vie dans lequel elle indiquait clairement qu’elle voulait qu’on l’aide à mourir quand elle ne les reconnaîtrait plus. C’est ainsi qu’il lui a fait promettre à son partenaire de toujours, Txema Lorente, et ses enfants Danel, David et Ruth.

Le matin du 11.02.2019, la famille a présenté 185.000 signatures au Congrès des députés, pour exiger une loi qui autorise l’euthanasie et le suicide assisté, dans les cas où le patient l’a demandé en pleine faculté mentale.

Nous voulons reprendre certaines des paroles prononcées par les enfants. Danel dénonce devant les médias : « En ce moment, ma ama (mère en basque) est privée d’intégrité physique et mentale par une loi qui l’oblige à souffrir contre son gré. Ils nous imposent leurs races et leurs religions (en se référant au Partido Popular y parti Ciudadanos, les partis qui bloquent la loi) comme s’ils étaient les propriétaires absolus de tous… L’État espagnol est un État non confessionnel et beaucoup de ses normes et lois sont basées sur une éthique et une morale imposées par l’Église catholique… Il me semble absolument inhumain que l’on ne puisse comprendre que l’on veut vivre sans douleur ni souffrance « .

David, pour sa part, a également rappelé que le Code pénal prévoit des peines de prison pour ceux qui pourraient aider une personne comme Maribel à mourir dans la dignité.

Les proches étaient accompagnés : par la famille de Luis de Marcos, déjà décédé et qui a lutté jusqu’à sa mort pour la légalisation de l’euthanasie, par des parlementaires et des politiciens de différents groupes politiques, par le médecin Marcos Ariel Hourmann et des associations telles que Derecho a Morir Dignamente  (Droit de mourir dignement) et Remontando el Vuelo (Prenat l’envol).