Par Sophie CHAPELLE

Alors que le Salon de l’agriculture s’ouvre le 21 février, la Confédération paysanne vient de publier une carte de l’industrialisation de l’agriculture. Vous connaissiez la célèbre « ferme-usine des Mille vaches » en Picardie ? Découvrez un élevage de 250 000 poules pondeuses dans la Somme et de 125 000 poulets dans le Vaucluse, un centre d’engraissement de 2000 taurillons dans l’Aube, une maternité industrielle de 900 truies pour 23 000 porcelets par an dans les Côtes d’Armor, ou bien encore les 3 000 brebis laitières dans les Pyrénées Atlantiques…

Cliquez sur la carte ci-dessus, afin de voir en détail les projets, l’état d’avancement, les productions concernées (source : Confédération paysanne).

Ces fermes géantes sont-elles des exceptions dans le paysage français ? « Sur 71 000 exploitations laitières, on a à peine 5 000 ateliers de plus de 100 vaches, 128 de plus de 200 vaches et peut-être deux ou trois de plus de 300 vaches », souligne l’Institut de l’élevage, dans un entretien à Terra Eco. Pour autant, le gouvernement ne cesse d’encourager l’agrandissement des exploitations agricoles. L’exécutif a ainsi annoncé le 18 février des mesures facilitant l’agrandissement des élevages de volailles, en relevant le seuil à partir duquel une autorisation est requise de 30 000 à 40 000 volailles. Il y a un an, le gouvernement avait déjà relevé le seuil des porcheries de 450 à 2000 porcs (notre article).

Selon la Confédération paysanne, « les paysans sont poussés par la profession (coopératives, banques, syndicat majoritaire, interprofession…) et les politiques agricoles dans une course à l’agrandissement et à la modernisation à outrance ». Risque financier des projets, heures de travail interminables et faiblement rémunérées, isolement social, perte de sens de leur métier… « Tout ça pour bâtir des monstres industriels qui deviennent impossible à transmettre sauf à des structures du même type », dénonce le syndicat qui pointe la place de plus en plus importante des fonds d’investissement dans l’agriculture.

Pour aller plus loin : notre enquête sur l’accaparement des terres et la concentration foncière en France