Par Jean-Marie Collin. “Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales

Voir aussi : Conférence Impact humanitaire des Armes nucléaires – les puissances nucléaires

Et oui, si le corps diplomatique français n’était pas présent, des chercheurs de Think tank français n’ont pas fait également le déplacement à cette conférence…

L’évolution des débats et de la pensée dans quelque domaine que cela soit, ne peut évoluer qu’a la seule condition qu’il y ait une pluralité et une égalité des argumentaires et des débats. Actuellement en France, il existe un débat, celui sur la dissuasion nucléaire et sur la non-prolifération nucléaire. Mais, le débat à proprement parlé sur le « désarmement nucléaire » est très limité. Il existe et n’arrive à émerger que par les actions menées principalement par des organismes indépendants de recherche (GRIPOBSARM), des réseaux et campagnes (ICANPNNDGlobal ZeroAFCDRP/Mayors for Peace, … ), des personnalités (B. Norlain, P. Quilès, …), des organisations militantes (Mouvement de la paix, Armes Nucléaires Stop, ATTAC, Association des Médecins français contre la guerre et la prévention nucléaire , …)

Les Think tank officiels, ceux qui reçoivent chaque année une ligne budgétaire du Ministère de la défense ou du Ministère des Affaires Etrangères (je ne parle pas ici des appels d’offre remportés) comme l’IFRI, l’IRIS ou la FRS, ne publient que très peu de documents sur cette réflexion. À dire vrai, seule la Fondation pour la Recherche Stratégique publie régulièrement des notes et études sur ce thème. Evidemment, la FRS a un regard très critique sur cette approche humanitaire, mais au moins il y a des publications :

  • Bruno Tertrais, “Défense et illustration de la dissuasion nucléaire”, mai 2011
  • Anguel Anastassov, “International humanitarian law, nuclear weapons and the prospects for nuclear disarmament”, novembre 2013

Troublant : C’est le terme qui peut-être employé, car cela reste assez étonnant de voir que les publications de la part de ceux qui s’affichent comme étant leader de la pensée stratégique française ne suivent pas plus activement ce sujet (Impact humanitaire, Traité d’interdiction, droit humanitaire) étant donné l’importance que prend ce thème dans les instances internationales de l’ONU, comme dans les différents cercles de réflexions étrangers : Chatam House, UNIDIR et les parlements (Sénat colloque « Impact humanitaire d’une arme nucléaire », Chambre des Lords britannique le 28 janvier dernier, parlement belge et européen, ….).

Les Think tanks américain (Monterey Institute), norvégien  (University of Oslo, International Law and Policy Institute), britannique (Chatham House), japonais (Research Center for Nuclear Weapons Abolition, Nagasaki University), comme d’Argentine (Fundación NPSGlobal) eux y étaient!

Source : http://alternatives-economiques.fr/blogs/collin/2014/02/19/conference-de-mexico-%E2%80%93-et-la-reflexion-strategique-de-la-france/