Photo : Copehu

Le soleil se pose sur les sommets encore enneigés de la cordillère des Andes, un soleil qui embrasse cette soirée du vendredi 10 janvier alors que commence la deuxième Rencontre Mondiale pour une Éducation Humanisatrice dans le Parc d’Étude et de Réfléxion de Punta de Vacas. Au cœur de cet imposant paysage montagneux, Sabrina Di Tomaso, originaire de la ville de Rosario (Argentine) et membre de l’équipe organisatrice, a déclaré : « Il n’existe rien de mieux pour faire réfléchir notre tête et notre cœur ». Unis par le désir profond de métamorphoser l’éducation, les points de vue divergent mais l’objectif reste le même: construire un avenir désiré où l’éducation est fonction de l’être humain. Cette ligne conductrice a incité des personnes venant du Pérou, du Mexique, du Brésil, du Chili, de Bolivie, d’Argentine et de France à venir participer à ces journées d’échange, en ce lieu proche du mont Aconcagua.

[image src= »http://www.pressenza.com/wp-content/uploads/2014/01/IMG_2414-300×200.jpg » width= »300″ height= »200″ lightbox= »yes » align= »left »] Photo : Isabela Trix

« Cette rencontre est la continuité de la première qui a eu lieu en janvier 2013. Celle-ci était à caractère latino-américain mais aujourd’hui elle est mondiale », a continué Andrea Novotny, diplômée en Sciences Éducatives et membre du Courant Pédagogique Humaniste et Universaliste (CoPeHU), l’organisation promotrice. «  Ici convergent les meilleures intentions et aspirations de chacun d’entre nous, comment alors ne pas remercier Silo qui a rendu possible l’existence non seulement de ce courant de pensée, mais aussi de ce lieu sacré », a-t-elle ajouté.

Des professeurs de différentes disciplines, des maîtres et des étudiants universitaires, des communicants ou simplement des personnes intéressées par le fait de contribuer au changement du paradigme éducatif ont participé à la première journée de la rencontre en racontant les expériences pédagogiques qu’ils ont vécu chez eux, toutes basées sur les propositions qui considèrent l’être humain comme valeur centrale et qui correspondent à la méthodologie de la Non-Violence.

Huit éducateurs venant du Pérou ont assisté à cet évènement. Ils développent actuellement une expérience éducative pour une pédagogie de l’intentionnalité dans une école publique où ils ont mis en pratique « les cinq clés de l’apprentissage » dans une situation assez complexe étant donné que leur établissement est situé dans une zone sensible de Lima. Ils aimeraient que l’année prochaine cette pédagogie soit appliquée dans tout le pays.

Photo : Isabela Trix

L’enseignant Hector Avalos de la province de Jujuy a proposé « de changer le regard objectal par un regard humain. Nous avons beaucoup progressé d’un point de vue technologique mais au niveau de la formation humaine nous sommes toujours à la période préhistorique, nous devons avancer vers la pédagogie de l’intentionnalité ».

Adriana Cicaré, enseignante et chercheuse à l’Université Nationale de Rosario, a développé un projet sur la Violence et les Droits de l’Homme au sein du Mercosur, et sur la violence familiale et la délinquance. Après avoir mené une enquête, elle a constaté à quel point il est important de développer la prévention pour l’éducation, c’est pourquoi elle a commencé à puiser dans différents courants pédagogiques. Cette année, le Copehu a été invité à participer aux activités de la Chaire Libre de la Paz, au sein de l’Université Nationale de Rosario, puis la participation à ces journées de rencontre dans ce cadre montagneux est devenue possible.

Mario Aguilar, professeur et syndicaliste chilien, a confiance dans le fait que « ceci grandit, que ceci progresse, c’est encourageant, ça ne fait aucun doute, dans un monde enfreint à tant de conflits, déshumanisé, l’être humain commence à chercher des réponses qu’il ne cherchait peut-être pas auparavant. Ce sont des temps pour avancer avec le nôtre, abandonner la crainte ridicule de ne pas être compris, c’est en cela que cette rencontre est magnifique ».

Lors de cette première journée, un atelier appelé « Le corps : compagnon fidèle de l’existence même » organisé par Patricia Lacolla, professeure de danse à Buenos Aires ainsi que l’atelier « projet cognition cantique et éducation diamantine » organisé par Juan Antonio Mussa, enseignant à Malargüe, dans la province de Mendoza.

Photo : Isabela Trix

Lors de la seconde Rencontre Mondiale pour une Éducation Humanisatrice, des ateliers expérimentaux basés sur la nouvelle pédagogie que propose le Copehu ainsi que des espaces d’échanges autour de la vocation, les « cinq clés de l’apprentissage », la spiritualité, les neurosciences, la musique, la pédagogie Gateggno, les nouvelles technologies ainsi que les moyens de communication et le corps, sont quelques-uns des ateliers présentés. Des cérémonies quant au Message de Silo pour prendre contact avec le sens de la vie et le sacré, des expositions audiovisuelles, des livres, des monographies et des productions graphiques, feront également partie du programme des activités qui ont eu lieu jusqu’au dimanche 12 janvier.

Traduction de l’espagnol : Marion Grandin