« La photo montre un groupe de policiers qui entourent un jeune pour vérifier son  sac à dos. Lorsque nous avons commencé à prendre des photos et nous nous sommes rapprochés, les policiers ont réagi, très agressifs et menaçants. Ils ont laissé le garçon et sont partis rapidement sur leurs motos. Nous avons approché le jeune qui avait encore peur et nous a dit qu’il ne participait même pas à la manifestation et qu’il allait au travail. Voilà les choses qui sont en train de se passer ». Photo : Pressenza IPA

La répression policière au Chili est en train d’augmenter, par exemple, lors de la manifestation d’hier pour une éducation gratuite, des dénonciations, des actes graves se sont passés, tels que l’enlèvement des élèves mineurs par des policiers ainsi que la fabrication de preuves afin de criminaliser les actes des lycéens.

Voici le récit réalisé par une organisation d’avocats de Défense des Droits Humains, sur l’enlèvement d’un jeune lycéen par la police :

« Nous informons que le Bureau du Défenseur du Peuple fait le suivi de la grave plainte déposée par plusieurs témoins lors de la détention irrégulière de type ‘enlèvement’, réalisée par un groupe de civils à l’arrêt du bus proche du Collège des Salésiens. César Alejandro Reyes Galves, adolescent de 17 ans, étudiant en quatrième année au Lycée Barros Borgoño, qui attendait le bus, a crié « on est en train de m’enlever », une amie qui l’accompagnait a essayé de l’aider et a demandé aux personnes qui elles étaient et pourquoi elles l’emmenaient. Elle a réussi à noter la plaque d’immatriculation du véhicule et à trouver un téléphone portable pour donner l’alerte. Nous, avocats du bureau du Défenseur du Peuple, avons recueilli l’information et déposé une Mesure de Protection au septième Tribunal de Santiago. A partir de ce moment le juge chargé de suivre l’affaire nous a appelés plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il nous  informe que César était détenu à la caserne de la Biro dans le quartier de las Condes. Des représentants du Bureau du Défenseur du Peuple, en compagnie d’un étudiant de la même école que César, un professeur d’enseignement pré universitaire et une activiste des Droits Humains ‘Collectif mémoire 119’ sont allés à la caserne.

Ils ont vu César, à la réception, menotté à une chaise, avec d’évidents hématomes sur le visage, le cou, les mains et les bras. Il était très angoissé et nous a dit qu’il a été mis de force dans une voiture, où on lui a mis un capuchon sur la tête et on lui a serré le cou. Il nous a informés qu’une fois dans la caserne, il a été forcé d’ouvrir sa page Facebook et on l’a obligé à donner les noms des camarades qui étaient avec lui. Sans aucun doute nous sommes face à une procédure qui mérite une enquête sérieuse et la condamnation des fonctionnaires qui ont réalisé cette détention illégale.

Demain, lors du Contrôle de la Détention, nous allons présenter tous ces faits et exprimer notre profond rejet. Nous allons exiger du ministre de l’intérieur et du gouvernement de Sebastian Piñera des explications sur les brutalités policières et les méthodes clandestines utilisées dans les arrestations. Méthodes, qui sans doute rappellent les années les plus sombres de l’histoire du Chili.

César a été transféré à la caserne Indépendance de la Police d’Investigations, il y passera la nuit et demain sera transféré vers le Centre de Justice où, à 11h, il passera le contrôle de détention.

Pour l’unité de tous les combattants contre la répression

Bureau du Défenseur du Peuple, Défense Indépendante ! »