Une action non violente a été réalisée ce samedi 15 février 2020 à Blaye, dans un hypermarché, pour dénoncer la commercialisation de produits de grande consommation contenant des OGMs.

Cliquer sur la photo pour lancer la vidéo (Crédit Xavier Foreau)

Cette action a été menée en marge des états généraux des riverains sur les pesticides.

Action réalisée par ANV-COP21 pour dénoncer la commercialisation de produits de grande consommation contenant des OGM
Action ANV-COP21 à Blaye (33) pour dénoncer la vente de produits contenant des OGM

Communiqué de presse de ANV-COP21

Des militants d’ANV COP21 Gironde étiquettent des produits susceptibles de contenir des “OGM cachés” en supermarché

Le 15 février 2020, une action d’étiquetage de produits de grande consommation soupçonnés de contenir des “OGM cachés” issus de plantes rendues tolérantes aux herbicides s’est tenue dans un supermarché à Blaye. Ces plantes génétiquement modifiées sont cultivées en France et les lobbies de l’agro-industrie cherchent à les soustraire à la réglementation européenne en matière d’OGM. Les militants dénoncent un déni de démocratie, en contradiction avec l’urgence écologique, sanitaire et climatique.

Ce samedi 15 février, 16 activistes d’Action Non Violente COP21 Gironde ont dénoncé la présence d’organismes génétiquement modifiés (OGM), cultivés en France, dans des produits alimentaires. Malgré la réglementation européenne qui impose leur étiquetage, ces produits ne comportent aucune mention indiquant la présence d’OGM dans leur composition. Les militants sont entrés dans le supermarché Leclerc de Blaye pour étiqueter les produits soupçonnés de contenir ces “OGM cachés” et alerter les consommateurs présents. Ils appellent à la multiplication d’actions d’étiquetage dans toute la France. Leur action s’intègre dans la campagne « Combat Monsanto », menée par une coalition d’ONG écologiques et d’organisations paysanes (Greenpeace, Amis de la Terre, ATTAC, Via Campesina, Sciences Citoyennes…).

Les produits ciblés contiennent de l’huile de tournesol, de colza, ou des endives, qui sont issus de Variétés rendues Tolérantes aux Herbicides (VrTH) obtenues par mutagenèse. L’Anses indiquait en novembre 2019 que «les surfaces cultivées en France avec des VrTH en culture d’oléagineux représentaient en 2017, 27% des surfaces de tournesol (soit environ 160 000 ha) et 2% des surfaces de colza (soit environ 30 000 ha) »1.

Le développement de leur culture entraîne l’augmentation des quantités d’herbicides épandus alors que les ventes de pesticides ont augmenté de 24% entre 2017 et 2018, tandis que les plans Écophyto de réduction des pesticides échouent gravement, faute de volonté politique. Eric, militant mobilisé aujourd’hui, dénonce une « atteinte majeure à la biodiversité et la santé humaine » et rappelle que « même l’enjeu climatique n’est pas épargné, puisque les pesticides contribuent à perturber le rôle de puits carbonne des sols, en détruisant la vie microbiologique qui y est présente ».

Le 7 février 2020, suite à une décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 25 juillet 2018 reconnaissant que les VrTH sont bien des OGM[2], le Conseil d’État a donné 9 mois au gouvernement français pour que les plantes mutées rendues tolérantes aux herbicides soient retirées du catalogue officiel des semences et leur culture stoppée jusqu’à l‘évaluation conforme à la réglementation OGM [3]. La pression des lobbies reste grande au niveau européen pour faire modifier la réglementation sur les OGM et en exclure les nouvelles techniques de manipulation génétique.

Par l’action d’étiquetage des produits suspectés de contenir des “OGM cachés”, les militants interpellent le gouvernement et le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, pour réclamer un moratoire immédiat sur la distribution et la culture des plantes rendues tolérantes aux herbicides, avant la prochaine période de semis du printemps. Les militants exigent une évaluation sanitaire et environnementale rigoureuse des “OGM cachés” issus des nouvelles techniques de manipulation génétique, ainsi qu’un étiquetage systématique des produits soupçonnés d’en contenir.

Prévenue par la direction du magasin, la gendarmerie est intervenue en fin d’action – sans qu’aucune dégradation ou montée en tension n’ait eu lieu – pour demander aux militants de sortir des lieux et a procédé a un contrôle d’identité. Elisa lance, légèrement cynique : « pourquoi vous ne contrôlez pas l’identité des produits que nous mangeons ? Nous, on ne cache rien. »

[1] Site de l’Anses : Utilisation de variétés rendues tolérantes aux herbicides en France

[2] https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2018-07/cp180111fr.pdf

[3] https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/certains-organismes-obtenus-par-mutagenese-doivent-respecter-la-reglementation-ogm