Aujourd’hui la recherche diffusée en français est confrontée à un double problème : une production scientifique réduite et une visibilité amoindrie dans les environnements numériques académiques, qui privilégient largement la littérature en anglais.
Alors qu’elles développent les connaissances scientifiques, comment les universités françaises et québécoises peuvent-elles agir ensemble en faveur de la promotion et de la découvrabilité des sciences en langue française? L’enjeu leur impose-t-il une responsabilité institutionnelle? Doivent-elles accompagner et soutenir différemment leur communauté de recherche? Ces questions ont été exposées au congrès de l’Acfas dans le cadre du colloque Promouvoir la découvrabilité des savoirs en français : perspectives franco-québécoises en présence, notamment, de Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, Paul de Sinety, délégué général à la langue française et aux langues de France, et Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec.
Le colloque visait à proposer des réponses à ces questions avec la participation de différentes personnes expertes, des chercheurs et des personnes membres de l’enseignement supérieur.
Rappelons que le concept de discoverability, existe en anglais, a plus de 150 ans. Mais son emploi est demeuré relativement limité jusqu’à ce que l’essor du numérique, dans les années 1990.
Ainsi aujourd’hui, ce concept est davantage employé dans les contextes ou la découverte de certains contenus est limitée dû au contexte de saturation de l’environnement numérique.
Par ailleurs, dans l’univers francophone, la réflexion sur la découvrabilité a émergé tardivement. Suite à l’initiative des industries culturelles et des instances gouvernementales qui se sont inquiétés du déséquilibre croissant entre les productions culturelles anglo-saxonnes et celles dans des langues autres que l’anglais sur les grandes plateformes numériques des réflexions communes ont émergé. Des initiatives pour la découvrabilité des contenus francophones ont été lancé par l’industrie culturelle et les gouvernements.
Une situation similaire à la diffusion des productions culturelles a été relevée au niveau de la diffusion des contenus scientifiques francophones. Ainsi, c’est dans ce contexte que l’an dernier, les gouvernements de la France et du Québec ont réalisé une entente touchant la diffusion et la découvrabilité des contenus scientifiques en français.
Dans une déclaration signée conjointement en avril 2024, les premiers ministres français et québécois se sont engagés à mettre leurs efforts en commun pour promouvoir la langue française sur tous les continents et dans toutes les sphères de la société, y compris dans les espaces numériques, et ce, afin d’assurer la pérennité d’une culture, d’une vision du monde et de valeurs communes. «Ils ont exprimé leur volonté commune de renforcer la découvrabilité et la valorisation des contenus culturels de langue française en ligne, élément majeur de la souveraineté numérique, mais aussi des contenus scientifiques, éducatifs et économiques en français, souligne le vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Christian Agbobli. (Source : portail nouvelles UQAM)
À propos de l’Acfas
Le congrès annuel de l’Acfas est le plus important rassemblement multidisciplinaire du savoir et de la recherche de la francophonie. Il accueille des milliers de chercheur·euses et d’utilisateur·trices de la recherche provenant d’une trentaine de pays.
L’Acfas a successivement été nommée Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (1923-2001), puis Association francophone pour le savoir (2001 – mai 2019). Elle est désormais dénommé Acfas, tout simplement.
____________________
Source: plateforme de l’Acfas et les nouvelles de l’université du Québec à Mont