Le 3 mai est la journée internationale de la liberté de la presse. Cette journée rappelle aux différents gouvernements et leaders la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse.
C’est aussi une excellente occasion de célébrer le pluralisme et la liberté des contenus présentés dans les médias. En ce sens, j’aimerais profiter de cette occasion pour saluer le travail de mes collègues. À l’agence Pressenza, nous sommes tous des volontaires et bénévoles. Dans notre travail à titre de journalistes, éditeurs, reporters et traducteurs nous poussons de l’avant des contenus et des thèmes de la paix, la non-violence, la réciprocité et le dialogue. Je crois sincèrement que notre travail est porteur de sens et de direction dans ce monde de plus en plus instable.
En fait, Pressenza tout comme la presse indépendante, contribue à accroître les connaissances politiques tout en soutenant la participation des citoyens et citoyennes à des débats qui touchent directement les conditions de leur vie.
Cette journée est également le moment de nous rappeler les principes fondamentaux de la liberté de la presse. Dans cette perspective, les manipulations de certains gouvernements et groupes d’intérêts économiques et-ou religieux d’influencer le contenu des informations publiées ou diffusées, que ce soit par le contrôle des médias ou par l’autocensure, représentent une menace pour l’accès des populations à des informations importantes et essentielles et nuisent à la démocratie.
Selon Annick Charette, présidente de la Fédération nationale de la culture et des communications du Québec, plus que jamais la circulation de l’information est essentielle à la démocratie et à la vitalité des communauté ; plus que jamais nous avons besoin d’un pluralisme de l’information.
En fait, l’indépendance des médias et le pluralisme de l’information sont les deux éléments essentiels au bon fonctionnement d’une démocratie saine.
Mais l’érosion des médias traditionnels en raison de l’effritement de leurs ressources suite à la grande prise de contrôle des revenus publicitaires par les géants du web a limité l’accès à de l’information saine et plurielle. Ainsi, les leaders du monde devront se rendre à l’évidence qu’il n’y aura pas de démocraties saines sans un accès à de l’information qui permette aux citoyens de mieux comprendre et saisir les enjeux du monde actuel.
Dans un tel contexte, nous devons être à l’affût des influenceurs et faiseurs d’opinions car trop souvent leur interprétation sur les réalités sociales, économiques, politiques et religieuses est filtrée à travers des valorisations qui sont déphasées en rapport aux nécessités des populations et des aspirations des individus.
En somme, à titre de journaliste nous avons la responsabilité, certes de rapporter les événements, mais je crois qu’il nous faut aller plus loin et oser analyser les situations problématiques et complexes. Par exemple, lorsque nous traitons les conflits, nous devons apprendre à dépasser la simple démonstration de la violence et de la vengeance et tenir compte dans notre présentation des événements de l’ensemble de la structure sujet-conscience-monde dans laquelle les individus sont immergés.
Pia Figueroa, codirectrice de Pressenza, a récemment offert un atelier intitulé le Journalisme non-violent pour instaurer la paix et la stabilité dans un monde instable à Dhaka au Bangladesh. Dans cette atelier elle explique la part de responsabilité de la presse et des médias traditionnels dans la diffusion de la violence :
L’agence de presse internationale Pressenza est l’un des rares médias au monde à pratiquer les principes de paix et de non-violence et à les développer dans le cadre d’un journalisme “sain”. Parfois, des reportages négatifs peuvent inciter à la violence, quelle qu’elle soit, au sein de la société ou de l’État. Ce qui n’est jamais souhaitable dans un journalisme sain. Par conséquent, nous devons réfléchir sérieusement à l’approche non-violente et apprendre à la garder à l’esprit dans la présentation de l’information » a déclaré Figueroa durant l’atelier
L’atelier a été organisé virtuellement le 18 avril dernier à partir du Chili, de l’Argentine, de l’Italie et du Royaume-Uni avec plus de 90 journalistes membres du Dhaka Reporters Unity.
Pour conclure, rappelons que l’agence de presse Pressenza compte plusieurs dizaines de volontaires et des bureaux de presse dans de nombreux pays. Chaque jour, les volontaires diffusent des nouvelles non-violentes dans plus de 10 langues différentes. C’est tout un exploit!