Comme nous en informe la section grecque de l’organisation « Monde Sans Guerres et Sans Violence », la branche grecque de l‘International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPNW) et les Amis de la Nature – tous trois membres de l’ICAN – le Comité préparatoire de la Conférence d’examen de 2026 des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) tiendra sa troisième session du 28 avril au 9 mai 2025 au siège des Nations Unies à New York. La Commission préparatoire, ouverte à tous les États parties au traité, est chargée d’examiner les questions de fond et de procédure liées au traité et à la prochaine conférence d’examen. L’ambassadeur Harold Agyeman, représentant permanent du Ghana auprès des Nations unies, préside la troisième session.

La Grèce est un membre à part entière du TNP, qu’elle a signé en 1968 et ratifié en 1970.

Selon l’article 2 du traité :

« Chaque État non doté d’armes nucléaires qui est partie au traité s’engage à ne recevoir d’aucun cédant le transfert d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs, directement ou indirectement, à ne fabriquer ni acquérir d’aucune manière des armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs et à ne rechercher ni recevoir aucune aide pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs. Article II »

Selon le document numéroté dans DIAGREGIA, Ref : 60G4E-ISP (30/01/2025), la Grèce contribuera aux travaux du Comité préparatoire pour un montant de 3 371 840 €.

Dans le contexte géopolitique actuel, la rhétorique nucléaire devient de plus en plus agressive et certains États parlent ouvertement de partage nucléaire ou même d’une « eurobombe ». Ce traité a motivé les organisations signataires, ainsi que toutes les organisations membres de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN – Prix Nobel de la Paix 2017), à penser que le prochain comité préparatoire est l’occasion de mettre en avant les éléments suivants :

– La promotion de nouveaux accords de prolifération, de coopération, de partage et de stockage d’armes nucléaires est non seulement en contradiction directe avec les engagements pris dans le cadre du TNP en matière de non-prolifération et de désarmement, mais elle accroît également le risque élevé, déjà ancien, d’utilisation d’armes nucléaires.

– Le fait que certains États continuent de compter sur les armes nucléaires dans leurs stratégies de sécurité diminue activement le droit légitime à la sécurité des États non nucléaires et sape les principes et les objectifs du TNP.

Les organisations susmentionnées ont pris l’initiative d’envoyer une lettre aux membres du Parlement grec le 16 avril 2025 expliquant ce qui précède et demandant ce qui suit :

– Quel type d’actions ont-ils entrepris pour les informer de la prochaine session dudit comité préparatoire?

– Quelles sont les positions des personnes élues elles-mêmes ou du parti avec lequel elles ont été élues sur ce moment historique particulier ?

– Quelles actions ont-ils l’intention de prendre pour s’assurer que la Grèce respecte pleinement ses obligations en tant que membre à part entière du TNP (nous rappelons que dans le passé, la Grèce a accueilli des armes nucléaires étasuniennes en violation du TNP par les deux parties) ?

Par cette action de contrôle parlementaire, les trois organisations ont rappelé à l’Assemblée la nécessité de signer et de ratifier le traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires, qui est déjà pleinement en vigueur à partir de 2021, a déjà été ratifié par trois États membres de l’UE, l’Autriche, l’Irlande et Malte, et a été ratifié par 96 autres pays à l’échelle internationale. La 4ème partie des questions portait sur les mesures prises pour contribuer à sa ratification par la Grèce. Ils n’ont toujours pas reçu de réponse à leurs questions. Théoriquement, après les vacances de Pâques, les parlementaires reprendront leurs fonctions et il y aura un certain intérêt, au moins de positionnement envers les questions importantes soulevées par les organisations.

 

Traduction, Evelyn Tischer