Les Nuclear-Free Future Awards 2025 [récompenses pour un futur sans nucléaire 2025] récompenseront cette année des personnes du Brésil, d’Allemagne, d’Inde, de la nation Navajo, des États-Unis et du Zimbabwe pour leurs réalisations en faveur d’un monde sans nucléaire.

Les lauréats des prix sont choisis par un jury international composé de leurs pairs et sont proposés dans trois catégories : Résistance, Éducation et Solution. Les lauréats 2025 sont : S.P. Udayakumar (Inde) pour la Résistance ; Márcia Gomes de Oliveira et Norbert Suchanek (Brésil/Allemagne) pour l’Éducation ; et Edwick Madzimure (Zimbabwe) pour la Solution.

Des prix honorifiques pour l’ensemble de leur carrière seront décernés à l’enseignante, auteure et militante antinucléaire Joanna Macy et, à titre posthume, au militant et musicien amérindien Klee Benally.

Les Nuclear-Free Future Awards auront lieu le mardi 4 mars 2025 au Great Hall de Cooper Union à New York (7 E 7th St. NY NY.). Une réception à 18 heures sera suivie de la cérémonie de remise des prix à partir de 19 heures. Les deux événements sont gratuits et ouverts au public. Les médias sont les bienvenus.

Les Nuclear-Free Future Awards ont été créés par le journaliste, cinéaste et activiste allemand Claus Biegert en 1998 et ont été décernés pour la première fois à Salzbourg, en Autriche. Depuis lors, les prix ont parcouru le monde, honorant les héros largement méconnus de l’ère nucléaire qui œuvrent pour mettre fin à l’extraction de l’uranium et débarrasser le monde des armes nucléaires, de l’énergie nucléaire et des munitions à l’uranium.

L’événement est une co-présentation de Beyond Nuclear [au delà du nucléaire] et de l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War [IPPNW] Allemagne, une filiale de l’organisation IPPNW, lauréate du prix Nobel de la paix 1985.

La cérémonie de remise des prix 2025 aura lieu lors de la troisième réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires TIAN du 3 au 7 mars aux Nations Unies.

À propos des lauréats :

S.P. Udayakumar est le coordinateur du Mouvement populaire contre l’énergie nucléaire en Inde et un fervent défenseur de la justice environnementale et sociale, qui se concentre sur la protection des communautés vulnérables contre les effets néfastes de l’énergie nucléaire. Il a notamment contribué à galvaniser et à diriger un mouvement populaire en 2011 impliquant des milliers de résidents locaux, de pêcheurs et d’agriculteurs, qui ont contesté la construction de la centrale nucléaire de Kudankulam au Tamil Nadu, en Inde. Depuis lors, il travaille sans relâche pour sensibiliser les communautés de tout le sud de l’Inde aux dangers de l’énergie nucléaire, notamment aux risques de radiation et à la dégradation écologique.

Márcia Gomes de Oliveira et Norbert Suchanek sont les cofondateurs du Festival international du film sur l’uranium qui a débuté à Rio de Janeiro en 2010 et a jusqu’à présent présenté plus de 300 films dans plus de 40 villes du monde entier couvrant un large éventail de questions liées au nucléaire, notamment l’extraction d’uranium, les déchets nucléaires, la guerre nucléaire et les accidents nucléaires. Le festival offre des prix et permet aux cinéastes de se rencontrer entre eux et avec d’autres militants. Norbert Suchanek est un journaliste d’origine allemande spécialisé dans les droits humains et les questions environnementales, écrivain et cinéaste. Márcia Gomes de Oliveira est une spécialiste des sciences sociales, éducatrice et cinéaste d’origine brésilienne.

Edwick Madzimure, du Zimbabwe, milite pour que la voix des femmes soit entendue, en particulier dans les domaines du militarisme, des armes nucléaires et du changement climatique, étant donné que les femmes sont disproportionnellement touchées par les guerres et les pratiques colonialistes. Issue de la pauvreté et d’une famille de mineurs artisanaux, elle est devenue en 2016 la directrice fondatrice de la section zimbabwéenne de  Women’s International League for Peace and Freedom, [Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté], une organisation à vocation féministe qui existe depuis plus de 100 ans. Elle a participé à la première réunion des États parties au TIAN à Vienne en 2022 et a également pris la parole et dirigé des ateliers lors des conférences de la COP.

Klee Benally était un militant et musicien navajo et membre du clan navajo Tódich’ii’nii et du clan Nakai Diné. En plus d’une carrière musicale avec ses frères et sœurs au sein du groupe Blackfire, Klee était un militant passionné et un cinéaste qui dénonçait l’héritage colonialiste des mines d’uranium et œuvrait pour le nettoyage des plus de 500 mines d’uranium abandonnées qui continuent de contaminer la réserve Navajo. Un mois avant sa mort, le 30 décembre 2023, Klee a publié son livre, « No Spiritual Surrender: Indigenous Anarchy in Defense of the Sacred »[Pas de capitulation spirituelle : l’anarchie indigène à la défense du sacré]. Le prix de Klee sera accepté en son nom par sa mère, Berta Benally.

Joanna Macy, écologiste en écologie profonde et érudite bouddhiste, a commencé son activisme antinucléaire dans les années 1960, ce qui l’a conduite à publier en 1983 un livre plein d’espoir, Despair and Personal Power in the Nuclear Age [désespoir et puissance personnelle dans l’âge nucléaire], au plus fort de la guerre froide. Plus récemment, elle a écrit : « La caractéristique la plus remarquable de ce moment historique sur Terre n’est pas que nous soyons sur une voie qui conduit à la destruction du monde – nous avons été sur cette voie depuis un bon bout de temps; c’est que nous commençons à nous réveiller, comme après un sommeil millénaire, et voyons  une toute nouvelle relation avec notre monde, avec nous-mêmes et les uns avec les autres. »

 

Traduction de l’anglais, Evelyn Tischer

L’article original est accessible ici