Un nouveau rapport de Don’t Bank on the Bomb révèle que le nombre d’institutions financières ayant d’importants investissements dans des entreprises impliquées dans la production d’armes nucléaires est tombé de 306 à 287 en 2023.

C’est la troisième année consécutive que le nombre d’investisseurs a diminué depuis l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).

Le rapport intitulé Untenable Investments: Nuclear weapon producers and their financiers, établi par l’ICAN et PAX montre qu’en 2023, 287 institutions financières ont réalisé des investissements avec une ou plusieurs des 24 sociétés d’armes nucléaires, contre 306 l’année précédente. Il s’agit notamment des Espagnols : BBVA, Banco Santander, La Caixa, Banco de Sabadell et la State Society of Industrial Participations.

Selon la publication, le montant total mis à la disposition de ces 24 entreprises était plus élevé, principalement en raison d’une augmentation des prêts et des participations. Ces 24 entreprises contribuent de manière significative au maintien et à la modernisation des arsenaux nucléaires des États-Unis, de la Chine, de la Russie, de la France, de l’Inde et du Royaume-Uni.

Entreprises construisant la bombe

Les neuf États dotés d’armes nucléaires accroissent leurs capacités nucléaires et investissent massivement dans leurs arsenaux nucléaires. Les 24 entreprises identifiées dans le rapport sont les plus impliquées dans ces efforts. À l’heure actuelle, 287 investisseurs de 28 pays continuent de solliciter des avantages dans la production d’armes nucléaires.

La plupart de ces entreprises participent également à la production d’autres armes et de matériel de défense et plusieurs gouvernements, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, ont activement encouragé l’augmentation des flux de capitaux vers le secteur, afin de fournir l’Ukraine, ainsi que ses propres armées.

Vous pouvez télécharger le rapport complet ici (anglais)

La stigmatisation des armes nucléaires

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires TIAN, a créé une nouvelle norme internationale ayant un effet stigmatisant sur les armes nucléaires et les entreprises qui les fabriquent. De plus en plus d’institutions prennent au sérieux les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) et choisissent de tourner le dos aux armes nucléaires, et à d’autres armes controversées. Le partenariat avec la production d’armes nucléaires continue de ternir ces entreprises, les maintenant à l’abri de l’univers d’investissement des grandes institutions financières.

L’étude de l’ICAN et de PAX révèle que, depuis l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (NCT) il y a trois ans, 41,5% d’autres institutions ont adopté des politiques visant à restreindre les investissements dans les entreprises de ce secteur.

Investisseurs

Les 287 institutions financières énumérées dans le rapport détiennent au moins 0,5% des actions ou des obligations en circulation, ou fournissent des prêts ou fournissent des services d’abonnement à une ou plusieurs des 24 sociétés contribuant à la production d’armes nucléaires énumérées dans le rapport.

Sur les 287 investisseurs côtés, trois seulement viennent de pays dont les gouvernements ont adhéré au TIAN. Dans au moins un cas, ces investissements, bien qu’attribués à la société mère dans le rapport, provenaient de filiales situées dans des juridictions situées en dehors de la zone actuellement couverte par le Traité d’interdiction des armes nucléaires.

Lors de la deuxième réunion des États parties à l’ONU, la réunion des parties à l’ONU qui s’est tenue à la fin de l’année dernière, une déclaration a été présentée par 111 institutions financières internationales, représentant plus de 1000 milliards de dollars d’investissements, réaffirmant leur engagement en faveur du désarmement nucléaire et exhortant les gouvernements à coopérer avec le secteur financier pour s’attaquer à ce problème mondial urgent.

Cela montre que de plus en plus d’institutions ne sont pas disposées à compromettre leurs valeurs pour tirer parti de la modernisation des arsenaux nucléaires par les États dotés d’armes nucléaires.

Liste des 24 entreprises figurant dans le rapport

  1. Airbus (France)
  2. BAE Systems (France, Royaume-Uni, États-Unis)
  3. Bechtel (États-Unis)
  4. Bharat Dynamics (Inde)
  5. Boeing (Royaume-Uni, États-Unis)
  6. Chine Science et technologie aérospatiales (Chine)
  7. Fluor (États-Unis)
  8. Dynamique générale (Royaume-Uni, États-Unis)
  9. Honeywell International (États-Unis)
  10. Huntington Ingalls Industries (HII) (États-Unis)
  11. Jacobs Solutions (anciennement Jacobs Engineering) (États-Unis)
  12. L3Harris Technologies (États-Unis)
  13. Lire (États-Unis)
  14. Leonardo (France)
  15. Lockheed Martin (Royaume-Uni, États-Unis)
  16. Northrop Grumman (Royaume-Uni, États-Unis)
  17. Peraton (États-Unis)
  18. RTX (anciennement Raytheon Technologies) (États-Unis)
  19. Rolls-Royce (Royaume-Uni)
  20. Rostec (Russie)
  21. M. Safran (France)
  22. Textron (États-Unis)
  23. Thales (France)
  24. Walchandnagar Industries Limited (Inde)

 

L’article original est accessible ici