Dans un self-service, généralement, on se sert et on passe à la caisse, sauf si on a de mauvaises intentions.

Au self-service FEMME, les hommes se servent, munis de leurs mauvaises intentions sur lesquelles la société a sérieusement tendance à porter un regard complaisant, et passent rarement à la caisse. Comme si l’être féminin était une marchandise qui leur appartenait déjà, depuis la nuit des temps.

Qu’au XXIe siècle il soit toujours possible — en quasi toute impunité — d’assassiner, de violer, de mutiler, de persécuter, d’asservir, d’humilier, de bafouer et d’oblitérer les droits des femmes, est une abomination sans nom, qui concerne toutefois l’autre moitié de la population de cette planète, celle que certains maris attentionnés ou non, appellent leur « meilleure moitié ».

Mettre fin à toutes ces violences inutiles, comme l’est toute violence, est un processus lent qui commence par l’éducation (autant des femmes que des hommes !) et se prolonge jusque dans la transformation radicale de la société. Si un cadre juridique global comme la convention d’Istanbul n’est pas la panacée universelle (il faut encore l’appliquer et mettre en œuvre les moyens de l’appliquer à l’échelle mondiale — mais comment le faire entrer dans les mentalités endoctrinées par des millénaires de patriarcat ?), ce n’est déjà pas mal pour un lent début. Mais que dire du retrait de la Turquie de cette convention, à laquelle sa capitale a donné son nom ? Est-ce révélateur du peu de poids accordé à ce genre de prise de position ?

Ce dont nous avons besoin le plus rapidement possible, ce ne sont pas encore plus d’études et davantage de rapports alarmants, mais d’actes effectifs et conséquents qui ne laisseront plus de place ni à la corruption, ni à la mansuétude pour les bourreaux. Cette convention se targue d’exister depuis 10 ans déjà. Mais l’Union européenne étant un mammouth, elle a du mal à se mettre en route pour lancer des interventions, portant des fruits sans tomber dans le travers d’une paperasserie sans fin. C’est certain, la bonne volonté ne fait pas défaut, mais ce sont les résultats qui comptent et, malheureusement en Europe, des mutilations génitales ont lieu, des violences sexuelles, des viols, des féminicides. Et aux portes de l’Europe, la guerre a fait et continue de faire son plein de victimes…

La présidente Ursula van der Leyen s’est félicitée de cette décision : « L’Europe se tient aux côtés des femmes, afin de les protéger contre la violence. Les femmes et les filles méritent toutes une vie sans violence; l’heure de la justice et de l’égalité est venue. Aujourd’hui, l’Union européenne envoie un signal fort: nous sommes déterminés à prévenir, condamner et combattre la violence à l’égard des femmes et des filles sous toutes ses formes. »

Madame van der Leyen, si vous tenez à être crédible dans vos propos et qu’ils ne restent pas lettre morte, changez votre fusil d’épaule et décidez-vous enfin et réellement à TOUT entreprendre pour stopper les guerres sur cette planète, à commencer par l’Ukraine !!!

https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/statement_23_2997