Le 11 mars 2023, les ministres allemands Robert Habeck et Cem Özdemir, respectivement de l’Économie et de l’Agriculture, se sont rendus au Brésil. Le but de leur voyage est de se rendre en Amazonie et d’assister aux Journées germano-brésiliennes de l’Économie qui se dérouleront à Belo Monte du 12 au 14 mars. L’accord controversé entre l’UE et le Mercosur est le point de mire de ce voyage. Seront également présents à ces Journées des représentants de différents groupes industriels qui ont tout intérêt à ce que l’accord soit signé, dont VW et Bayer.

À cette occasion, Netzwerk Gerechter Welthandel (réseau commerce mondial équitable) appelle à la mobilisation contre l’accord et critique que le gouvernement fédéral veuille le ratifier malgré toute l’opposition qu’il rencontre de la part de scientifiques, d’agriculteurs, de défenseurs des droits de l’homme et d’organisations environnementalistes.

« Nous devons tirer des leçons de la crise sanitaire du Covid et de l’invasion brutale de l’Ukraine et stopper la dépendance qui existe entre les États et les groupes industriels. Dans l’agriculture et la production de denrées alimentaires, continuer comme maintenant n’est pas une option. Le commerce équitable et la solidarité globale pour nous, c’est d’arrêter la disparition des fermes, de renforcer les droits des paysans et des entreprises dans le monde entier. Nous demandons des critères sociaux et écologiques pour les importations comme pour les exportations, qui soient contractuels et sanctionnables, comme des prix à la production couvrant les coûts, le bien-être animal, la protection du climat, le refus des OGM et d’une utilisation des terres qui soit nuisible au climat ainsi que le respect des droits de l’homme », selon Georg Janßen, directeur national d’AbL, Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft (groupe de travail de l’agriculture paysanne).

« L’accord incarne une politique de mobilité et de commerce dépassée – une convention annexe n’y changera rien du tout. Néanmoins, les droits de douane sur les voitures à moteur à combustion et sur les matières premières destinées à la production automobile seraient progressivement supprimés. Les surfaces destinées à la culture du soja et de la canne à sucre comme plantes énergétiques seraient aussi nettement augmentées aux frais du climat, des droits de l’homme et de la souveraineté alimentaire », déclare Hanni Gramann, experte du commerce mondial d’attac Allemagne.

« L’accord UE-Mercosur favorise des produits qui nuisent à la nature et au climat, comme la viande de bœuf, les pesticides et les voiture avec des moteurs à combustion. Il renforce la crise climatique et la disparition massives des espèces. Nous demandons au gouvernement fédéral une protection du climat conséquente, ce qui voudrait dire de refuser ces accords toxiques, dépassés et nuisibles », rajoute Lis Cunha, experte du commerce de Greenpeace.