Le gouvernement propose une réforme du système de retraite avec, comme mesures principales, le recul progressif de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’accélération du calendrier de l’augmentation de la durée de cotisation requise pour atteindre une retraite à taux plein, à 43 annuités. Il s’agit d’une réforme austéritaire et d’une attaque contre une composante fondamentale de notre système de protection sociale. Des économies sont recherchées au détriment des plus précaires d’entre nous en épargnant soigneusement le capital et les hauts salaires. Si la réforme proposée était appliquée, elle conduirait inévitablement à une nouvelle dégradation des droits individuels des nouveaux retraités. Elle aurait pour conséquence d’accroître l’inégalité d’accès à une retraite digne et sereine, d’accroître les maladies professionnelles et les dépenses de l’assurance maladie, et d’accroître le recours à l’assurance chômage et aux aides sociales de celles et ceux qui devront retarder leur départ en retraite. Une partie des économies faites sur le dos des retraités sera absorbée par ces nouvelles dépenses sociales inéluctables. Le Mouvement français pour un Revenu de Base s’oppose à cette réforme, qui est en opposition totale avec la proposition de renforcement des droits sociaux que nous défendons.

Nous considérons en outre que le débat ne peut se borner à la seule question de l’équilibrage des comptes publics. À l’heure où notre société est secouée par une succession de crises, le débat doit aussi porter sur le modèle de société que nous désirons. Le projet du gouvernement est porté par l’idéologie du travail (en réalité : du salariat) et de la production, quelle que soit la nature du travail et des productions réalisées et leurs conséquences sur les individus et sur l’environnement. La réforme va à l’encontre des enjeux de meilleure répartition, de réduction et de choix du temps de travail, à la fois désiré par les français-es et indispensable à la transformation écologique et qui sont au cœur de la proposition de revenu de base. Il est temps de faire du droit à l’existence un droit universel imprescriptible de la naissance à la fin de vie.

Une retraite minimale de 1 200 € brut (85 % du SMIC) est proposée. Mais elle ne serait accessible que pour une « carrière complète » de 169 trimestres de cotisations et beaucoup de personnes n’en profiteraient pas : du fait de la parentalité, d’une entrée tardive dans le salariat ou de longues études, de chômage subi ou choisi ou de choix de vie personnels. Toutes les activités d’entraide, de développement des savoirs, de bénévolat… qui se déroulent hors du cadre du salariat sont niées. Au contraire, tout être humain devrait pouvoir disposer individuellement et inconditionnellement d’une pension de base minimale, indépendante de la durée de cotisation, du parcours de vie et de la vie professionnelle.

Le MFRB est solidaire avec les organisations politiques et syndicales qui combattent cette réforme. Il s’associe à toutes les initiatives de lutte contre cette régression sociale, jusqu’à son abandon par le gouvernement.

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