Après une semaine de délibérations essentiellement glaciales, les négociateurs de la COP15 sont-ils plus près de parvenir à un accord sur un plan mondial pour inverser la perte de biodiversité ? Alors que les ministres et les représentants de haut niveau devraient arriver le 15 décembre. La sauvegarde de la biodiversité est en jeu si le rythme glacial se poursuit dans la deuxième semaine de négociations.

Le pacte mondial pour sauver la nature est condamné à l’échec, si les pays ne se mettent pas d’accord sur de véritables mécanismes d’application et de révision des engagements, ont dénoncé samedi dernier plusieurs défenseurs de l’environnement à Montréal. 

L’absence de tels mécanismes a joué un rôle majeur dans l’échec du pacte précédent, adopté en 2010 à Aichi au Japon puisque aucun objectif de sauvegarde des écosystèmes n’a été atteint. 

« Un texte fort, qui engage les pays à évaluer les progrès réalisés par rapport aux objectifs mondiaux et à intensifier les actions au fil du temps, est essentiel pour que les gouvernements soient tenus responsables », a déclaré Guido Broekhoven, haut responsable du WWF International, « très préoccupé » par l’avancée des négociations sur ce point.  (Source : La Presse)  

Or le texte actuel sur la biodiversité « exhorte » seulement les pays à tenir compte d’une évaluation mondiale prévue dans quatre ans. Sans engagement sur un éventuel effort national si jamais la trajectoire n’était pas tenue. 

« Ce que nous avons donc sur la table est à peine un encouragement à peut-être faire mieux. Et il n’y a aucun mécanisme de conformité en discussion susceptible d’aider à organiser la nécessaire conversation entre les gouvernements sur la manière de mieux coopérer », a déclaré  Aleksander Rankovic, conseiller Avaaz. (Source : La Presse)  

Depuis le 7 décembre, la COP15 réunit à Montréal près de 5000 délégués provenant de 193 pays afin de tenter de finaliser d’ici le 19 décembre « un pacte de paix avec la nature », prévoyant une vingtaine d’objectifs clés pour stopper la destruction des milieux naturels d’ici la fin de la décennie. 

« Si les objectifs de biodiversité sont la boussole, la mise en œuvre est le véritable navire pour nous y conduire », abonde Li Shuo, conseiller chez Greenpeace. Or « les négociations manquent d’éléments essentiels qui garantiront aux pays d’intensifier leur action au fil du temps : c’est comme un vélo sans les vitesses ». 

« Il y a eu quelques avancées », nuance toutefois Juliette Landry, chercheuse à l’IDDRI, soulignant que les pays ont pour la première fois adopté des tableaux de planification et de compte-rendu communs, qui permettront une évaluation et des comparaisons entre eux. (Source : La Presse)  

Le 10 décembre était censé être la dernière journée de travail des délégués avant l’arrivée des ministres de l’Environnement pour les dernières séances de négociations. Sous la pression, les délégués ont accepté le principe d’une séance supplémentaire la semaine prochaine.