Dans quelle mesure la crise de Corona retarde-t-elle des mesures utiles pour la protection du climat et des écosystèmes ? Est-il possible qu’une crise sanitaire fasse le jeu de l’industrie des combustibles fossiles ? Pourquoi les mouvements de « liberté » contre les mesures gouvernementales Corona sont-ils si fortement imprégnés de fausses informations, réfutées depuis longtemps, visant à nier le changement climatique ? Pourquoi le déni de la crise Corona se mêle-t-il souvent au déni de l’urgence climatique dans les théories du complot ?

Crise climatique, Corona et théories du complot

8e partie de la série en 10 épisodes « La bataille pour la reconquête de notre planète Terre »

Big Oil (Les grandes entreprises de pétrole) et la crise de Corona

Lorsque les gouvernements démocratiques ont réagi pour la première fois à la crise Corona au début des années 2020, les activistes climatiques et autres défenseurs de la nature n’en ont pas cru leurs oreilles. Partout, les politiciens entonnaient « Suivez la science » ! – exactement la demande que Greta Thunberg et des générations de manifestants et de scientifiques du climat avant elle avaient formulée en vain pendant des décennies. Le bon sens, contre lequel les politiciens s’étaient montrés si longtemps immunisés, était soudain exigé par eux-mêmes ?

Mais ce n’était pas seulement un soulagement. Ironie du sort. Alors que le mouvement climatique de 2019 est descendu dans la rue en demandant précisément aux politiciens de suivre la science (climatique) et d’agir en conséquence, les gouvernements de 2020 ont vidé les rues en imposant des lockdowns et une politique qui suit la science (épidémiologique). Malheureusement, la « déconnexion » qui en a résulté pour le mouvement climatique extrêmement vital et en croissance rapide de 2019 a rendu un énorme service à l’industrie des combustibles fossiles. C’était tout simplement ainsi – VEUILLEZ REMARQUER : Je ne prétends en aucun cas que c’était intentionnel.

Il s’agit d’une histoire d’opportunisme pur et simple et de prise du train en marche. Je n’affirme en aucun cas que les groupes d’intérêts fossiles et les groupes de réflexion qui leur sont associés ont « planifié » la crise de Corona. Théoriciens du complot, ne lisez rien ici, s’il vous plaît ! (Mais continuez à lire.) Il s’agit ici de l’hypercapitalisme non régulé qui détruit la planète. Et c’est déjà assez grave.

Le contexte. Comme je le décris ailleurs (partie 1), l’industrie des combustibles fossiles utilise aujourd’hui une multitude de stratégies pour faire plier l’opinion publique, retarder les mesures raisonnables de protection de la nature et du climat et prolonger ainsi sa propre durée d’existence hautement rentable. Les stratégies qu’elle utilise peuvent être résumées comme suit :

  • Désinformation et tromperie
  • Distraction et diversion
  • Retard
  • Humeur apocalyptique et désespoir

Ces stratégies sont activement utilisées de diverses manières par ce que l’on appelle les « think tanks » (groupes de réflexion ou instituts d’étude), dont les cadres supérieurs conçoivent diverses campagnes et même des psyops (opérations psychologiques) classiques afin de détourner l’attention du public des véritables nouvelles. Ces groupes de réflexion forment un « réseau d’influence capable de tailler sur mesure les opinions et les réactions émotionnelles des gens et de générer une diffusion ‘virale' » en utilisant ‘le microciblage comportemental et la manipulation émotionnelle’ « . (1)

Ces « think tanks » portent des noms à consonance respectable et se présentent comme des « instituts » objectifs et neutres. Mais ils ont été créés avec un agenda et sont financés par des milliardaires libertariens d’extrême droite, le plus souvent avec de l’argent noir (N.d.T.: fonds récoltés afin d’influencer les élections) via un réseau de fondations fictives et par le biais de la « philanthropie transformée en arme » (voir partie 6). Le budget astronomique du réseau d’extrême droite pour influencer les médias et l’opinion publique s’élève à environ 900 millions de dollars par an. Pour en savoir plus, voir la partie 7.

Pour Big Oil, la crise du Corona est une aubaine, car elle remplit sans peine nombre de ses objectifs stratégiques. Depuis 2020, la crise Corona provoque un retard prolongé dans la politique climatique, tout simplement parce que la pression de la rue a disparu et que la société est distraite. Une autre stratégie est ainsi balayée : la distraction et la diversion. Et la couverture médiatique de la pandémie, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec son renforcement de la peur pour sa propre vie, parachève la stratégie visant à semer le sentiment de naufrage et le désespoir. Les personnes désespérées ou effrayées sont comme paralysées et ne s’intéressent pas beaucoup à la protection de la nature.

Ce sont des bonus colossaux pour l’industrie pétrolière, et ils lui permettent de continuer à prospérer. Encore une fois, je ne veux pas dire par là que Big Oil a créé une « pandémie » – je n’essaie pas d’ajouter une autre théorie du complot au mélange déjà existant. Je veux simplement souligner que la lutte pour le climat et la planète nécessite plus d’attention et d’actions que jamais auparavant. Mais le « contre-mouvement au changement climatique », piloté par l’industrie, crée et renforce les théories du complot sur la crise climatique et sur la crise de Corona, remplissant ainsi sa principale stratégie : la désinformation et la tromperie.

Ground Zero du déni de la crise climatique ainsi que du déni de la crise de Corona

Il est clairement documenté que certains des think tanks financés par les milliardaires « libertariens » d’extrême droite ont activement inventé et diffusé la désinformation Corona et même des théories du complot explicites. Parmi les tout premiers à avoir sapé la confiance du public dans les mesures Corona du gouvernement, on trouve l’archétype du think tank des négationnistes du climat, le Heartland Institute, (2) le think tank d’extrême droite Center for American Greatness (Centre pour la grandeur américaine), financé par de l’argent noir, (3) et deux négationnistes britanniques invétérés du changement climatique qui publient dans le Wall Street Journal de Murdoch. (4)

Comme le décrit le climatologue Michael E. Mann : « Les mêmes individus, groupes et organisations qui ont nié le changement climatique pendant des années se sont rapidement mis à attaquer et à saper la confiance du public dans la science de la crise de Corona… Nous avons donc vu le modus operandi habituel des négationnistes à l’œuvre. Les trolls (N.d.T.: les trolls visent à créer des réponses émotionnelles ou à manipuler la perception) russes ont très tôt diffusé des désinformations et des théories du complot. Des organisations de droite ont diffusé de la propagande anti-scientifique ». (Mann, p. 241)

En disant cela, je ne veux pas dire que tout va bien dans la science du Corona, réelle, mais jeune et précipitée. Je rapporte simplement le fait que, dès l’heure zéro (donc déraisonnablement tôt), des raz-de-marée de négations prononcées du Corona sont venus des mêmes vieux suspects de droite. Il est important de comprendre cela, car cela a contribué à ce que les scientifiques et les gouvernements libéraux de gauche aient, dès le début, si peu de doutes sur des vaccins en grande partie non testés. Les vagues de doute de Corona ont pris naissance dans les chambres d’écho de l’extrême droite américaine (voir partie 6) et se sont propagées via leurs réseaux établis d’influence de masse (voir partie 7).

Ensuite, les gouvernements de gauche/centristes/modérés qui réagissaient de manière maladroitement excessive ont accusé et stigmatisé leurs propres électeurs chaque fois qu’ils contestaient les mesures de Corona prises par l’État, les stigmatisant comme « anti-scientifiques », « conspirationnistes » et même politiquement « de droite », alors que la plupart de ceux-ci n’avaient probablement jamais eu une pensée fasciste de leur vie.

Mais la situation est plus compliquée que cela.

Big Oil orchestre des mouvements « anti-élites »

Vous souvenez-vous du « mouvement » Tea Party (N.d.T.: les membres de ce mouvement demandaient moins de taxes et une réduction de la dette nationale et du déficit du budget fédéral grâce à une diminution des dépenses fédérales.) qui a contribué à tordre le cou politiquement au président Obama ? A la base, les manifestations du Tea Party étaient à première vue anti-élitistes, mais la « rébellion a été financée, attisée et organisée par des élites politiques expérimentées » (Mayer, p. 167-8), à savoir les think tanks financés par des milliardaires fossiles. C’est surtout l’organisation Americans for Prosperity (AFP), financée par les frères Koch eux-mêmes, qui a « contribué à transformer le mouvement Tea Party naissant en une force politique » (Wikipedia). Parmi les rares donateurs identifiables : l’American Petroleum Institute. Et Jim DeMint, une figure éminente du mouvement Tea Party, était président de la Heritage Foundation, l’un des dix think tanks ultraconservateurs les plus influents (voir partie 7).

Autre exemple : le mouvement français des « gilets jaunes » voulait à l’origine que la France « mette en place une véritable politique écologique et pas seulement quelques mesures fiscales éparses ». (5) Mais des bots trolls (N.d.T. trolls et bots peuvent déformer une image. Les trolls sont des personnes alors que les bots sont automatiques) russes travaillant pour des think tanks libertaires américains ont inondé le cyberespace de messages selon lesquels les mesures climatiques devaient être exclusivement « financées par la classe ouvrière et les pauvres pour le bénéfice des multinationales ». (Mann, p. 106), transformant ainsi le mouvement – et, plus important encore, sa perception par le public – en un mouvement anti-élite de lutte contre le changement climatique.

Enfin, le référendum sur le Brexit en 2016 et l’élection de Trump en 2016 sont des exemples bien documentés de la manière dont de larges pans de la population ont pu être bouleversés par le micro-ciblage comportemental et la manipulation émotionnelle, orchestrés par des milliardaires libertaires d’extrême droite comme Robert Mercer (voir le scandale Facebook-Cambridge Analytica). (6)

Grâce à leurs immenses et influents réseaux médiatiques, les membres de l’extrême droite peuvent donner l’impression que les médias traditionnels ne font que relayer les discours d’une élite corrompue, alors qu’ils sont eux-mêmes l’expression directe de la volonté populaire. En offrant de la reconnaissance, des expériences de bien-être et des illusions de communauté et d’appartenance, l’extrême droite entretient des milliers de sites web de propagande, de vidéos et de comptes de médias sociaux qui nient la crise climatique et la crise de Corona et traînent la science en général dans la boue – et ce principalement grâce aux fonds de l’industrie des combustibles fossiles. Cette attaque de l’ultra-droite a commencé il y a des décennies avec la guerre de désinformation climatique, mais elle s’est entre-temps transformée en une menace globale pour la démocratie elle-même. (7)

Tragiquement, il semble que le mouvement « anti-Corona » – au sein duquel un nombre non négligeable de personnes espèrent simplement défendre la démocratie et les libertés personnelles (liberté de parole, liberté de mouvement, droit de disposer de son corps) – répète les erreurs commises par les positions inférieures du mouvement Tea Party en 2009, en exécutant sans le savoir une danse anti-élite au son d’une flûte élitiste cachée. La majorité des gens dans la rue sont anti-élitistes, mais ils sont utilisés pour renforcer le vieil appel ultra-conservateur à « plus de liberté de l’État ».

Pour les milliardaires « libertariens » d’extrême droite dans leurs lointaines tours d’ivoire, « plus de liberté de l’État » signifie bien sûr tout autre chose, à savoir la liberté pour eux seuls : Liberté d’impôts, de restrictions commerciales globales, de tous les droits de la collectivité, sans oublier la liberté par rapport aux gouvernements eux-mêmes. C’est de l’élitisme pur, et de manière grotesque ; les 0,01 % ont capturé le concept de « libertarianisme », qui visait à l’origine la liberté de tous les êtres humains.

Ainsi, presque toutes les approches d’action et tous les résultats leur servent. Lorsqu’un large mouvement de rue perd confiance dans le gouvernement, cela affaiblit l’État et renforce les 0,01 %. Si un gouvernement réagit en imposant davantage de restrictions, voire en faisant appel à la violence policière contre les manifestants, cela affaiblit l’État et l’opinion publique et renforce les 0,01 %. Si le public est divisé sur le Brexit, sur les vaccins ou sur une guerre, cela affaiblit l’État et le public et renforce les 0,01 %. « Diviser pour mieux régner ».

« Et tout cela détourne l’attention de la question vraiment importante : Comment pouvons-nous arrêter la destruction de l’écosphère de cette planète ? »

C’est ainsi que les think tanks des milliardaires des énergies fossiles parviennent même à imprégner régulièrement différents mouvements de mensonges sur le climat, mensonges qui ont été mis au rancart depuis longtemps.

L’origine des mensonges climatiques les plus courants

1 : « Le réchauffement climatique est un canular. Ce ne sont que des modèles informatiques manipulés. Le carbone n’est pas mauvais, les plantes poussent à partir de lui ». – Les arguments de base des négationnistes, réfutés depuis longtemps. Oui, les arbres poussent à partir du carbone atmosphérique, mais des études ont montré depuis longtemps que l’augmentation excessive de CO2 dans l’air n’augmente pas la croissance des arbres. La modélisation informatique s’est améliorée au fil des décennies et correspond depuis longtemps très précisément aux mesures réelles ; en fait, la chute en temps réel des paramètres climatiques (comme la fonte des glaces polaires) dépasse même les avertissements scientifiques. Les prémices de l’effondrement du système climatique de la Terre, autrefois si bienveillant, sont désormais clairement visibles pour tous.

N’oubliez pas non plus que le problème du monde avec Big Oil ne se limite pas à l’empreinte carbone. Les émissions de méthane sont tout aussi graves. Et l’extraction et la production de combustibles fossiles provoquent également d’autres pollutions graves par des produits chimiques et des radionucléides. En outre, les déversements de pétrole et les fuites de gaz sont un problème récurrent qui n’apparaît généralement même pas dans les actualités. (8) L’industrie pétrolière coûte des vies. Elle tue des personnes et des écosystèmes dans de nombreuses régions (pour en savoir plus, voir la quatrième partie). Raisons sur raisons pour lesquelles l’industrie des combustibles fossiles doit être démantelée de toute urgence.

Et ce n’est pas seulement l’industrie des combustibles fossiles. L’ensemble de notre industrie extractive engloutit des « ressources » partout sur terre et en mer, laissant derrière elle destruction et contamination. L’empoisonnement au plomb dans les zones d’extraction du plomb ou de recyclage des batteries tue des enfants ou laisse des cicatrices à vie. Comment pouvons-nous dormir la conscience tranquille ? Notre culture de consommation excessive doit changer.

Au fond d’eux-mêmes, la plupart des gens le savent, mais se sentent trop impuissants pour faire quoi que ce soit. (Klein 2019, p. 84) La principale résistance aux changements systémiques vient des 0,01 % de l’humanité qui gagnent le plus sous le statu quo actuel. Mais ils parviennent à infiltrer des cercles bien plus larges avec leurs convictions.

Avez-vous déjà remarqué comment les négationnistes tentent de limiter la discussion au seul changement climatique ? Comme si l’extinction des espèces, la pollution plastique globale, l’érosion des sols et la pénurie d’eau douce n’avaient pas chacun à eux seuls le potentiel de sceller le destin de l’humanité, et ce bien avant que la montée du niveau de la mer ne devienne une menace à la fin du siècle ? Mais la « fin du siècle » semble si splendidement lointaine (retard comme stratégie centrale de déni), et limiter toutes les discussions au « carbone » est manifestement aussi efficace – et en plus rentable (voir partie 3).

2) « Le changement climatique est un cheval de Troie dont le ventre est rempli de doctrine socio-économique marxiste rouge, un complot des libéraux de gauche ou des socialistes pour étouffer la liberté américaine et remplacer le capitalisme par une sorte d’écosocialisme. Ils veulent que nous abandonnions nos 4×4, nos armes, nos steaks et notre liberté ». Ce récit a été mis en avant fin 2011 lors de la conférence annuelle sur le climat organisée par l’ultraconservateur Heartland Institute, l’un des principaux think tanks négationnistes en matière de climat, fortement financé par les frères Koch et les Mercer eux-mêmes. Depuis, elle couve, mais a fait un retour fracassant en 2020 dans les canaux du négationnisme de Corona.

3) « Les Nations unies posent la première pierre d’un gouvernement mondial socialiste financé par des impôts mondiaux ». Cette idée provient du groupe de réflexion d’extrême droite Accuracy in Media (AIM) de 2009. AIM nie le changement climatique, le SIDA, les effets nocifs du DDT sur les oiseaux et s’oppose au mariage entre personnes de même sexe. Parmi les donateurs d’AIM figurent Chevron, Exxon, Getty Oil, Pepsico et Ciba-Geigy (voir partie 7).

4) « Un sinistre ‘gouvernement mondial’ se prépare secrètement à venir nous chercher tous ». Encore un conte de fées propagé par le Heartland Institute en réponse à l’appel à une régulation plus que nécessaire des marchés financiers et de l’industrie des combustibles fossiles (les gouvernements devraient travailler de concert pour éviter les échappatoires pour les milliardaires qui évitent l’impôt et pour les entreprises qui reçoivent encore d’énormes subventions pour détruire la planète, d’où la menace d’un ‘gouvernement mondial‘). (Klein 2019, p.88)

5) « Le ‘gouvernement mondial’ décrétera des lockdowns (confinements) climatiques [c’est-à- dire des restrictions massives de la liberté individuelle] qui seront bien pires que les lockdowns Corona, et de surcroît permanents ». La diffusion de modes de vie respectueux de l’environnement au sein de la population est la principale crainte des milliardaires libertariens d’extrême droite, car elle constitue une menace pour la consommation et les marges bénéficiaires actuelles. La possibilité réelle d’une régulation du commerce et de taxes pour les riches a poussé les fondamentalistes du marché à inventer des termes tels que « éco-dictature » et « éco-terrorisme ».

Si les gouvernements libéraux de gauche étaient désireux d’instaurer une « éco-dictature », pourquoi ne l’ont-ils pas déjà fait ? Au lieu de cela, les gouvernements n’ont pratiquement rien fait au cours des trente dernières années pour empêcher l’effondrement du climat – exactement comme l’industrie l’a demandé. Et l’ONU n’est pas seulement le seul organisme international qui s’engage à prendre des mesures contre la destruction du climat et de la nature, la perte des habitats et l’extinction des espèces (c’est justement pour cela que l’extrême droite veut l’affaiblir), mais elle n’est rien de plus qu’un sage édenté qui ne peut que recommander, mais pas ordonner (contrairement à l’Organisation mondiale du commerce, voir partie 5). Où est donc le prétendu « gouvernement mondial » ?

Ou [cette éco-dictature] est-elle préparée par Bill Gates, Klaus Schwab et son Forum économique mondial ? Pourquoi sont-ils sous les feux de la rampe ? Plus de détails dans la partie 9.

Résumé

Le réseau libertarien d’extrême droite semble avoir pris le dessus. Non seulement il s’infiltre dans les médias grand public des pays industrialisés, mais il exploite également les idées de conspiration et leur diffusion dans les mouvements opposés. Mais tout espoir n’est pas perdu !

Le monde a connu deux années de lockdowns corona qui ont brutalement stoppé le mouvement climatique en 2020, ainsi que de nombreux mouvements de protestation dans le monde entier (par exemple à Hong Kong, au Chili, en Algérie, en Bolivie, en Espagne, en Haïti, en Irak, au Liban, au Soudan). (9) Les lockdowns ont contraint de nombreuses personnes à une sorte d' »assignation à résidence » douce et les ont exposées à la résurgence de récits niant la crise climatique. Mais malgré tout cela, les sondages montrent que les préoccupations climatiques restent très élevées au sein de la population, même aux États-Unis, où plus des deux tiers des personnes considèrent que l’effondrement du climat causé par l’homme est très préoccupant.

Après tout, la conscience publique n’est peut-être pas aussi malléable que la plupart des grands acteurs le pensent.

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Titres de la série « La lutte pour la reconquête de notre planète Terre » (10 parties) :

Voir les articles publiés ICI

Partie 1 : Les stratégies stupéfiantes de l’industrie des combustibles fossiles (1 de 2)

Partie 2 : Les stratégies stupéfiantes de l’industrie des combustibles fossiles (2 de 2)

Partie 3 : Le dangereux leurre du « zéro net d’ici 2050″.

Partie 4 : Pétrole sale : il ne s’agit pas seulement de carbone, bon sang !

Partie 5 : Les géants du fossile, le libre-échange et la guerre

Partie 6 : comment le réseau d’extrême droite (et pas seulement lui) domine le débat sur le climat.

Partie 7 : L’ampleur choquante du réseau d’influence d’extrême droite

Partie 8 : Crise climatique, Corona et théories du complot

Partie 9 : Comment les théories du complot ne servent qu’un seul maître

Partie 10 : Le « Great Reset » (la grande réforme) et le totalitarisme contre la véritable révolution verte

 

Sources principales :

Michael E. Mann 2021. The New Climate War: the fight to take back our planet. (La nouvelle guerre climatique : la lutte pour reconquérir notre planète). Scribe, London.

En allemand : Propagandaschlacht ums Klima. (Bataille de propagande sur le climat) Verlag Solare Zukunft, Erlangen. http://www.solar-buch.de/mann-propagandaschlacht-2021

Naomi Klein 2019. On Fire: The Burning Case for a Green New Deal. (C’est en feu : L’affaire brûlante pour un nouvel accord) Penguin Random House UK.

Deutsch : Warum nur ein Green New Deal unseren Planeten retten kann. (Pourquoi seulement un nouvel accord vert peut sauver notre planète). Hoffman und Campe, Hamburg.

Jane Mayer 2016. Dark Money : How a secretive group of billionaires is trying to buy political control in the US. (Argent noir : Comment un groupe secret de milliardaires essaye d’acheter le contrôle politique aux États-Unis). Scribe, London.

Sources pour la partie 8 :

1 https://d1gi.medium.com/the-election2016-micro-propaganda-machine-383449cc1fba

2 https://www.heartland.org/news-opinion/news/watch-out-for-long-term-effects-of-governments-coronavirus-remedies-1?source=policybot

3 https://amgreatness.com/2020/03/31/hockey-sticks-changing-goal-posts-and-hysteria/

4 https://www.wsj.com/articles/coronavirus-lessons-from-the-asteroid-that-didnt-hit-earth-11585780465

5 https://newrepublic.com/article/152585/frances-yellow-vest-protesters-want-fight-climate-change

6 https://www.theguardian.com/politics/2017/feb/26/us-billionaire-mercer-helped-back-brexit

7 https://www.zeit.de/2017/51/fake-news-klimawandel-energiekonzerne-desinformationskampagne

8 https://www.youtube.com/watch?v=T3coeaAK-XI

https://www.pressenza.com/de/2022/02/der-konzern-repsol-muss-sich-fuer-die-oelpest-verantworten/

9 https://www.newyorker.com/news/our-columnists/the-story-of-2019-protests-in-every-corner-of-the-globe

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Fred Hageneder est l’auteur du livre Nur die eine Erde – Globaler Zusammenbruch oder globale Heilung – unsere Wahl (« Il n’y a qu’une Terre – Effondrement mondial ou guérison mondiale – c’est à nous de choisir »). https://www.johnhuntpublishing.com/moon-books/our-books/earth-spirit-healthy-planet

 

Traduit de l’allemand par Evelyn Tischer