Pressenza Bruxelles transmet le Communiqué de presse de l’ONG IRA  concernant l’arrestation de 5 militants de RAG.

Que s’est-il passé ?  Le 21 septembre 2022, à Nouakchott, dans un climat de diabolisation du mouvement abolitionniste et de son  chef de fil Biram Dah Abeid, cinq militants du parti pour la Refondation et une action globale (RAG), aile politique de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA-M), ont été convoqués et enlevés par la police, avant leur déportation vers Kiffa, à 600 km de la capitale, dans une brigade de gendarmerie. Aucun motif juridique n’a été signifié aux victimes et la procédure se déroule, jusqu’ici, en dehors du droit.

Les détenus, mesdames Salma Dia, Ghamou Achour  et messieurs Cheikh Vall, Hassan Moktar et Mohamed Ali, dès leurs arrestations, ont été privés de repas, de sommeil, d’autorisation de changer leurs vêtements, de se laver ou brosser les dents et ce, durant la journée et la nuit.  Le matin du 22 septembre, ils ont été embarqués et conduits à des centaines de kilomètres plus loin, sans arrêt pour la prière. Il leur serait reproché d’avoir vigoureusement provoqué un agent.  Les faits se déroulaient lors de la tournée du député Biram Dah Abeid en Assaba, contrée dont est natif le Président de la République. L’incident, survenu à Fam Lekhdheratt il y a 18 jours déjà, vient d’être opportunément qualifié d’agression à l’encontre de Ishagh Abdallahi, porte-voix de l’un des oligarques de la région, Monsieur Lemrabott Ould Bennahi, ministre du commerce et de l’artisanat.

Le point de vue de l’IRA

À la suite de quelques améliorations en matière de droits humains depuis l’alternance formelle de 2019, le dernier gouvernement, sous la houlette du Président Ould Cheikh Ghazouani, promulgue des décrets qui érodent le peu de réformes engrangées au terme de 3 années de tâtonnements, d’approximations et d’erreurs toujours en attente de leur autocritique. L’échec de la prétendue lutte contre la corruption mais aussi sa conséquence, – le blanchiment de la plupart des protagonistes de la gabegie – reflètent l’errance, voire la divagation d’un régime sans perspective,  où s’exprime, de temps à autre un soupçon de fermeté. Le fonds mental et le terreau de recrutement des affidés et serviteurs de ce système ethno-tribal en décomposition vertigineuse reposent sur la faiblesse, l’incertitude et le déficit d’idées. La probabilité d’un échec aux futures échéances du suffrage universel direct conduit le noyau de l’oligarchie, à user d’une pression préventive sur ses adversaires. Le refus de reconnaître les partis et associations de la dissidence constitue ici un signe manifeste de tricherie, sans doute conçu par un esprit bédouin.

Notre réaction, notre appel à manifester

Une réplique de légitime défense s’impose. Elle restera, comme d’habitude, enracinée dans la non-violence et la disponibilité au dialogue. Aussi, tous les partenaires d’IRA à l’étranger et dans la sous-région appellent à des manifestations, le mercredi 28 septembre 2022, de 12h à 14h. Accompagnera le mouvement, la mobilisation d’un collectif d’avocats nationaux et internationaux au cours de cette nouvelle épreuve face à une justice conçue en vue de sévir contre les citoyens d’ascendance sub-saharienne.

L’IRA appelle les organisations non-gouvernementales et les organismes gouvernementaux sous régionaux ainsi que les États libres partenaires de la Mauritanie, à observer de près le retour de l’arbitraire dans le pays, l’instrumentalisation des forces de sécurité, de la justice et du pouvoir de l’Etat, afin d’assurer l’obstruction à l’alternance démocratique.

Le Bureau Exécutif

Nouakchott, le 25 septembre 2022