Déclaration de La Via Campesina pour la vie des migrant.es et de leur familles

Bagnolet, 30 Juin: Une fois de plus, les frontières sont pleines de cadavres de migrant.es qui cherchaient désespérément à échapper à la misère, à la dépossession, à la répression institutionnelle et à la violence des bandes criminelles qui trafiquent avec la vie, bénéficiant de l’impunité et de la complaisance des États du Nord. Le vendredi 24 juin, une trentaine de migrant.es ont perdu la vie à la frontière entre Melilla et l’Espagne aux mains d’agents frontaliers. Trois jours plus tard, le lundi 27 juin, 51 migrant.es ont été retrouvé.es morts enfermé.es dans un camion de marchandises à San Antonio, au Texas.

Les victimes du Texas étaient des personnes dépossédées qui ne peuvent plus vivre sur leurs terres et cherchent désespérément à survivre. Ils s’ajoutent à la longue liste de milliers de morts aux frontières depuis que Les États du Nord ont choisi de gérer les processus migratoires par une stratégie militaire et répressive, et qui s’est approfondie depuis l’approbation du soi-disant Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en décembre 2018, et dans lequel le principe des droits humains a été négligé.

Les images de ce qui s’est passé à Melilla ont montré au monde la cruauté avec laquelle les forces migratoires marocaines et espagnoles ont réprimé les Subsahariens impuissants. À San Antonio, au Texas, les morts sont 39 hommes et 12 femmes, principalement des Mexicain.es, ainsi que des Guatémaltèques, des Hondurien.es et d’autres nationalités… et des enfants.

Face à cette tragédie douloureuse, La Via Campesina ne peut rester silencieuse. Nous nous joignons à l’indignation mondiale. Nous nous associons aux dénonciations des organisations de défense des droits humains, comme l’Association marocaine des droits humains. Nous nous joignons à la demande du Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour une enquête sur la violation des droits humains par les États en vertu de la Convention internationale sur les droits des travailleur.euses migrant.es.

Nous joignons également nos voix à la demande de mettre fin à la complicité de gouvernements tels que le Maroc et le Mexique, et d’autres, qui font le “sale boulot” en exécutant les politiques et les actions contre les migrants, imposées par les États du Nord comme les États-Unis et l’Union européenne.

Nous appelons d’urgence nos organisations de La Via Campesina et nos allié.es à se mobiliser pour mener des actions concrètes en défense de la vie des migrant.es.

Enfin, nous appelons la société dans son ensemble à sortir de l’indifférence mondiale et à exiger, par l’action, la protection de la vie des migrant.es.

LA VIE DES MIGRANT.ES COMPTE ! PLUS DE MORTS À LA FRONTIÈRE !

POUR UNE UNITÉ D’ACTION MONDIALE ET UNE SOLIDARITÉ AVEC LES MIGRANT.ES
PARTOUT DANS LE MONDE !

 

Source : https://viacampesina.org/fr/declaration-de-lvc-de-melilla-a-san-antonio-la-vie-des-migrant-es-compte/