Un sujet égal un article pour se faire comprendre, mais aujourd’hui en France guerre et élection ne peuvent être dissociées l’une de l’autre. La guerre devient un « outil » de campagne pour le Président sortant, une opportunité à saisir, comme l’a été le coronavirus. Il n’y a pas de complot, juste du cynisme et des opportunités. Dans un mois, le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour des élections présidentielles, premier tour qui va déterminer la direction que nous allons prendre. A qui donner notre confiance ? Pour qui voter ? Non ce n’est pas une élection présidentielle comme les autres, la guerre en Ukraine fait qu’aujourd’hui plus que jamais s’élève la nécessité de la Paix. Je vous fais part de ma réflexion et de mon choix. Posons nous les questions : dans quel monde nous voulons vivre ? comment voulons nous vivre ?

Lors de son allocution télévisuelle le 2 mars 2022, Emmanuel Macron Président de la République française a prononcé cette phrase« Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie » ; on reprend le même, nous sommes le 16 mars 2020, il annonce de nouvelles mesures contre le coronavirus et à six reprises il martèle « Nous sommes en guerre ». Il n’y a pas quelque chose qui vous choque ?

Même ton martial et/ou paternaliste, même solennité, même « mise en scène » pour prouver qu’il peut être chef de guerre, le sauveur. Cela démontre une façon de voir, penser et agir dans le monde, pour Emmanuel Macron une pandémie ou une guerre peut être utile. Peut-on faire confiance a une personne qui veut obtenir une nouvelle fois la plus haute fonction de responsabilité dans notre pays et qui se sert de la peur de la maladie, de la mort ou du spectre de la guerre pour gouverner ? Peut-on vraiment faire confiance à cette personne qui instrumentalise les peurs pour obtenir ce qu’il veut : le pouvoir, se faire obéir et le garder ? Le capitalisme produit de la violence et de l’injustice sociale, Emmanuel Macron est au service du capitalisme.

Dans notre conscience collective le mot pandémie fait référence aux grandes épidémies mortelles comme le fut la grippe espagnole ou le choléra par exemple, entraînant une peur irrationnelle chez beaucoup qui fait que l’autre devient un danger, un ennemi pour soi, qu’il soit ami, famille, collègue, voisin. Traiter la pandémie par la peur a été dévastateur pour le moral et la santé de nombreuses personnes. Ce fut une gestion politique, liberticide et non pas sanitaire. Même si en 2009 l’OMS a modifié sa définition d’une pandémie, la notion de gravité liée au taux de mortalité a disparu, seul le point de vue de l’extension géographique est restée, le mot pandémie fait encore résonance avec la certitude de mourir, de ne pas en réchapper. Le président a bien utilisé cette peur véhiculée et retransmise non stop par les médias. L’accent a été mis sur le fait que la mort était omniprésente, que nous risquions de tous mourir si nous étions positif au covid et surtout si nous n’étions pas obéissants à ces mesures, telle que une obligation vaccinale détournée, une auto-autorisation de sortie pour aller faire ses courses etc. Nous avons été traités comme des incapables, trop bête pour penser et décider.

Depuis le 24 févier il y a une guerre en Europe ; la France y participe sans vraiment y participer selon leur définition de la guerre et Emmanuel Macron nous dit haut et fort « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie ».

Mettons les choses au point. Le coronavirus SARS-CoV-2 n’est pas un choix, il provoque des maladies, d’un simple rhume jusqu’à des maladies plus sévères pouvant entraîner la mort. Nous ne choisissons ni nous ne décidons d’être atteint par telle ou telle maladie. Par contre, faire la guerre est un choix, une décision politique. Participer à une guerre en envoyant des armes EST faire la guerre nonobstant l’argumentation d’intellectuels, journalistes ou autre prenant à parti le droit international comme Alain Pellet, professeur émérite de l’université Paris-Nanterre et ancien président de la Commission du droit international des Nations unies qui affirmait dans un article de presse  « Il y a deux corps de règles dans le droit international, le droit de la paix et le droit de la guerre. On devient belligérant seulement lorsque l’on applique le droit de la guerre. Actuellement, la France utilise le droit de la paix : on s’interdit d’utiliser la force, mais on ne s’interdit pas des sanctions. ».

Pour Emmanuel Macron, également Président depuis janvier du Conseil de l’Union européenne, envoyer des armes à l’Ukraine, des militaires aux pays frontaliers de l’Ukraine et la Russie pour renforcer les forces de l’Otan, et vouloir comme l’a dit le ministre de l’Economie Bruno le Maire, avant de se rétracter au vu des réactions : « provoquer l’effondrement de l’économie Russe », « Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l’Union européenne qui est en train de découvrir sa puissance économique »,« Je veux laisser planer aucune ambiguïté sur l’ambition de l’Union européenne sur ce sujet : nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. » n’est pas participer à la guerre, la vouloir ou la faire. On nous explique qu’envoyer des armes qui tuent des gens ce n’est pas utiliser la force ni faire la guerre, ce serait appliquer son droit à la paix ? Il est vrai, les armes envoyées par l’Union Européenne ne tuent pas les soldats français et européens donc tout va bien, ce n’est pas si important.

Chaque jour depuis le début de cette guerre encore plus d’armes sont envoyées par les pays de l’Union Européenne. Depuis 2014 à ce jour les Etats-Unis ont apporté une aide militaire à hauteur de plusieurs milliards à l’Ukraine. Il y a trois jours a eu lieu en grande pompe au Château de Versailles un sommet européen avec banquet et photo de famille pour décider de nouvelles sanctions contre la Russie soit le doublement de l’aide de l’Union Européenne pour envoyer encore des armes à l’Ukraine. Ils appellent cela « la désescalade » néanmoins ce n’est pas le résultat escompté que l’on observe mais bien l’inverse qui se produit. Aujourd’hui l’Europe, dont la France et l’Allemagne et d’autres pays annoncent renforcer leur défense en augmentant leur budget de l’armement. Des milliards pleuvent pour la guerre mais il n’y a pas d’argent pour éradiquer la misère ? Un exemple qui parlera à tous, chaque hiver des gens meurent de froid en France et chaque hiver les médias font le décompte mais rien ne change. La guerre est un business comme un autre. Derrière l’horreur de cette guerre se cache également l’horreur d’intérêts financiers.

Dans un bureau bien chauffé, à l’abri, ils décident de la vie et de la mort à coups de milliards. Les décisions de l’Europe et de L’OTAN au service des Etats-Unis ne vont pas vers la « désescalade » mais vers la surenchère. Dés le début du conflit c’est la voie militaire qui a été choisie: l’envoi d’armement. La priorité n’a pas été mise sur l’accompagnement d’un processus de réconciliation entre l’Ukraine et la Russie. Il est incohérent et contradictoire de dire oui à la paix et d’envoyer des armes en même temps. Cela s’appelle « mettre de l’huile sur le feu ». Ils sont irresponsables et dangereux pour le monde, pour la paix. Maintenant que l’escalade a eu lieu, comment allons sortir de cette guerre ?

Rien n’excuse ni ne justifie l’invasion de l’Ukraine par la Russie, c’est inacceptable,  nous sommes tous d’accord sur ce sujet.

Tous ces dirigeants politiques qui se considèrent au-dessus des autres, au-dessus des peuples regardent et vivent le monde comme une vaste marchandise, nous ne pouvons pas leur faire confiance, leur vision du monde n’est pas notre monde. La propagande est de toutes parts, que se soit en Russie, en Ukraine ou même en France où les médias mainstream présentent leur analyse de la situation comme la vérité absolue, les bons d’un côté et les méchants de l’autre. La situation est bien plus complexe.

Pendant ce temps, l’Europe accueille à bras ouvert les citoyens ukrainiens par des mesures exceptionnelles, celles liées à une directive de 2001 « protection temporaire » donnant droit de un an à trois ans au titre de séjour, au travail, à l’accès au logement, aux aides sociales, aux soins et à l’éducation sur le sol européen. Très bien, nous devons solidaire. Tout cela a été possible en un instant, en un claquement de doigt. Alors pourquoi aujourd’hui en France des volontaires-bénévoles ont été jugés pour avoir accueilli des réfugiés ? Accueillir des réfugiés qui ne sont pas ukrainiens est passible de poursuites judiciaires et d’incarcération. Il n’y a pas quelque chose qui vous choque ? L’Europe choisit qui sont ceux qu’elle considère comme »les bons réfugiés » pendant que tous les autres, les indésirables continuent de mourir en mer, d’être violentés, maltraités, refoulés. Cette directive qui existe depuis 2001 n’avait jamais été utilisée. C’est ça le monde auquel nous aspirons ?

Qui veut la Paix ? Les peuples veulent la paix, nous sommes les premiers à subir la violence des guerres et à en payer le prix fort. Pour ceux que l’on nomme « les puissants » c’est moins sûr ; quoiqu’il arrive, ils gagneront toujours de l’argent et selon la situation la guerre peut rapporter plus que la paix. Se sont nos enfants, nos frères, nos pères qui vont se faire tuer à la guerre et se sont les enfants, les femmes et nos anciens qui meurent sous les bombes. Il n’y a pas de guerre propre. Aucun de nous n’a choisi d’être né dans tel ou tel pays, ni d’être une femme ou un homme. Nous aurions pu naître en Ukraine ou en Russie et cela aurait certainement déterminé ce que nous pensons et dans quel camp nous serions aujourd’hui, alors choisi-t-on vraiment ? Choisir la Paix est notre pot commun, notre futur. A nous de décider dans quel monde nous voulons vivre, dans quelles conditions et avec quelles valeurs.

Dans un petit mois, le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour des élections présidentielles. Abstentionniste par choix politique, je me dis que nous n’en sommes plus là. Le monde est plus qu’incertain, tout va plus que mal. La façon dont Emmanuel Macron, l’Europe et l’OTAN gèrent cette guerre me pousse à voter, à choisir le candidat qui me semble le plus apte à prendre des décisions pour la paix. La voie de la paix est impérative pour tenter d’arrêter l’escalade. Même si je ne suis pas entièrement d’accord avec son programme, il est le seul à parler de processus de réconciliation, de paix en privilégiant la négociation, la diplomatie. Aller voter au premier tour est primordial, je voterai pour le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Il est fondamental qu’en Europe s’élève une voix pour la paix. Ce n’est pas le choix du moins pire mais le choix d’une nécessité qui s’impose à nous : l’urgence de la Paix.