Les nouveaux ministres de l’Intérieur, Izkia Siches, et de la Justice, Marcela Ríos ont pris leur fonction le 11.03.2022 et ont confirmé la décision de retirer les actions en justice contre les personnes détenues sous le coup de la loi sur la Sécurité de l’État.

Quelques heures après son entrée en fonction, le nouveau gouvernement du Président Gabriel Boric a annoncé « le retrait immédiat de 139 plaintes déposées en vertu de la loi sur la sécurité de l’État ».

Dans un texte signé par les nouveaux ministres de l’Intérieur et de la Justice, il est indiqué qu’ «après un travail en collaboration, les ministres nouvellement nommés Izkia Siches et Marcela Ríos ont annoncé l’une des premières mesures du Gouvernement présentées dans un contexte d’agitation sociale, à savoir le retrait immédiat des 139 plaintes de la Loi de Sécurité de l’État (LSE). Cette mesure était une promesse du programme de la constitution du Gouvernement du Président Gabriel Boric et elle vise à garantir que la LSE ne soit pas utilisée pour des persécutions injustes et disproportionnées ». «La nouvelle loi sera accompagnée par la mise en place d’un comité de réparation pour les victimes de violations des droits de l’homme, elle sera menée par la sous-secrétaire entrante Haydee Oberreuter », indique le communiqué.

«D’autre part, le ministère de l’économie soutiendra les très petites, petites et moyennes entreprises des secteurs touchés par les manifestations sociales, qui ont subi de graves dommages dans leur travail. Dans le cadre du programme de redressement inclusif, des ressources seront allouées pour remettre debout les quartiers et les espaces touchés et les rendre ainsi de nouveau disponibles pour l’entrepreneuriat », ajoutent les futurs secrétaires d’État.

« Pour le Gouvernement du Président nouvellement élu Gabriel Boric, la volonté politique de rétablir la confiance et d’avancer vers la paix sociale est importante », concluent-ils.

La nouvelle était très attendue par ceux qui ont subi une détention injuste lors des agitations sociales, fortement réprimées par le gouvernement sortant de Sebastián Piñera et qui, à ce jour, n’ont pas bénéficié des procédures judiciaires correspondantes. M. Boric a également demandé au Sénat de retirer les actions en justice relatives à la loi sur la sécurité intérieure de l’État, que le Congrès n’a pas traitées.

« Nous espérons ainsi panser les blessures causées par la répression de cette agitation sociale », a déclaré le nouveau ministre, Giorgio Jackson, à propos de cette question.

Cette mesure est également un geste clair en faveur de ceux qui ont ouvert la voie à la remise en cause du modèle social et ont finalement favorisé l’émergence de la nouvelle génération qui gouverne aujourd’hui le Chili.

Traduction de l’espagnol, Frédérique Drouet