Pressenza publie ci-dessous la retranscription de la déclaration publiée par l’Organisation du Traité du Moyen Orient (METO) le 13 mai 2021.

Le tout dernier conflit violent entre la Palestine et Israël continue de déséquilibrer une région déjà instable. Le Moyen-Orient fait toujours face à l’insécurité, l’instabilité et la catastrophe causée par l’homme dans la guerre menée par l’Arabie Saoudite sur le Yémen, la guerre en Syrie, les troubles internes en Irak et des états fragiles comme la Libye et la Somalie. La METO condamne sans équivoque toute forme de conflit violent faisant rage dans la région, peu importent les pays concernés.  Nous sommes solidaires avec les populations civiles qui paient le prix de ces guerres de leur vie et d’espoirs brisés de vivre un avenir meilleur.

Avec la METO, nous pensons qu’il y a des alternatives à la guerre : des dialogues qui réduisent les écarts qui nous divisent et qui renforcent le large tronc commun qui nous unit. La METO en est le parfait exemple. Nous sommes une organisation d’une grande diversité : femmes et hommes, Israéliens, Arabes et Iraniens, Juifs, Musulmans et Chrétiens, homosexuels et hétérosexuels. Aucune de ces caractéristiques ne résulte d’un choix que nous aurions fait.

Nous ne nous sommes pas placés quelque part, nous nous y sommes retrouvés suite à des milliers d’années d’histoire, d’éducation, de culture, et un évènement de la vie qui fait que nous sommes nés à l’époque et à l’endroit où nous nous trouvons. L’unique faction que nous avons choisie est la faction en faveur de la non-violence.

Nous refusons la violence sous toutes ses formes. Nous dénonçons l’expulsion des gens de leurs maisons. Nous dénonçons l’occupation des territoires. Nous dénonçons ceux qui lancent des fusées, des drones, des missiles et des guerres aériennes contre les civils dans la région. Nous dénonçons ceux qui construisent des murs pour diviser les gens au lieu de construire des ponts pour les faire se rejoindre. Nous dénonçons ceux qui tuent des civils car autorisés par le  gouvernement ou autre. Nous dénonçons ceux qui profitent de situations anarchiques pour servir leurs propres intérêts. Nous dénonçons la déshumanisation des gens issus de milieux différents qu’on se permet d’ « exterminer » comme s’ils étaient de la vermine. Et plus que tout, nous dénonçons les puissances étrangères qui depuis plus de cent ans tirent des traits droits sur une carte pour délimiter les régions qui les intéressent, et qui interfèrent dans notre région par des guerres, arrosent notre région d’armes, volent nos ressources, et tuent nos citoyens par millions.

Il y a des alternatives qui permettent à ceux qui vivent sur les terres d’Israël et de Palestine de vivre en paix. Au niveau régional, l’Initiative de Paix Arabe pourrait servir de forum pour commencer un long processus de dialogues. Les puissances mondiales et régionales ont pour responsabilité de soutenir les efforts diplomatiques et locaux pour cheminer vers la paix. Elles doivent aussi freiner l’afflux d’armes qui a empiré la situation.

Il n’y aura de progrès pour personne s’il n’y a pas de progrès pour tous.

La majorité de la population dans le monde désire les mêmes choses : le bonheur, le sens de la vie, l’amour, la santé, la sécurité physique, l’éducation de leurs enfants et leur formation, et des conditions de vie décentes. La grande majorité des gens en Palestine et en Israël ont exactement les mêmes désirs.

Nous savons qu’écrire ce postulat est inutile. Nous ne détenons pas le pouvoir, mais nous pouvons appeler à un cessez-le-feu immédiat, nous exigeons des négociations entre les représentants des populations qui vivent en Israël et en Palestine afin de définir ensemble la manière dont le territoire sera géré et administré pour le bien de tous.

Nous demandons aux volontaires de rejoindre la METO pour nous aider à éradiquer les armes de destruction massive dans notre région, et nous permettre de réaliser notre objectif de construire un Moyen-Orient pacifique, intégré et prospère, jouissant d’une sécurité humaine et environnementale.

 

Traduction de l’anglais, Frédérique Drouet

L’article original est accessible ici