Le documentaire produit par Pressenza pour la CGTN « Ellas sienten que amanecer » [Elles ressentent l’arrivée d’une aube nouvelle] présente l’astronome chilienne Bárbara Rojas, qui travaille sans relâche à l’observation d’un certain type d’étoiles – les naines rouges – qui pourraient abriter la vie.

Nous transcrivons ici un extrait de cette interview, réalisée à l’observatoire d’Alma, sur le plateau de Chajnantor, à 5 000 mètres d’altitude, dans le nord du Chili.

« Les scientifiques, nous avons la responsabilité d’informer sur ce que nous faisons.

En tant que physicienne, en tant qu’astrophysicienne ou astronome, cette idée que nous irons sur une autre planète et que l’humanité sera sauvée, n’est pas correcte. Nous devrions voyager à la vitesse de la lumière pour y arriver, ou alors, il faut considérer que ce sont des générations et des générations de personnes qui vont devoir voyager vers une destination et que nous ne connaissons même pas ce lieu. En tant que personne, je pense que nous devons prendre soin de cette Terre.

Je me consacre à l’étude des plus petites étoiles de l’univers. Ce sont les naines rouges. Elles sont très petites, plus petites que le soleil, leur masse est inférieure à celle du soleil, et elles représentent environ 70 % des étoiles de la galaxie. Mais aussi, elles sont plus froides, donc on ne peut en voir aucune à l’œil nu.

Alors pendant longtemps, on ne les a pas observées, parce que cela était très difficile. Avec ces télescopes de huit mètres, c’est beaucoup plus facile. Et si nous les observons c’est aussi parce qu’elles ont des planètes qui tournent autour d’elles, elles disposent de systèmes planétaires.

En général, ce que nous recherchons c’est une petite planète qui a une composition rocheuse et qui se trouve à une certaine distance de l’étoile telle que de l’eau liquide peut exister à la surface.

Nous savons que l’eau est quelque chose dont nous avons besoin pour créer la vie telle qu’elle existe sur Terre, n’est-ce pas ? Depuis les végétaux jusqu’à nous.

Aujourd’hui, avec les techniques dont nous disposons, il est beaucoup plus facile de trouver – par exemple – une deuxième Terre autour d’une naine rouge qu’autour du Soleil ».

Pressenza : Tu recherches donc une autre planète Terre ?

« Exactement, c’est ce que nous essayons de faire, et de caractériser ce système. Nous n’avons encore trouvé aucune planète qui ressemble à la Terre, dans le sens où elle serait en orbite autour d’une étoile qui ressemble au Soleil, elle mettrait un an à tourner autour, aurait les mêmes propriétés physiques que la Terre, nous ne l’avons pas encore trouvée.

Ce que nous avons trouvé ce sont des objets qui sont similaires à la Terre en masse et en taille, et la plupart d’entre eux se trouvent autour de naines rouges. C’est ceci que j’aime étudier ».

 

Traduit de l’espagnol par la rédaction francophone