Les autorités éducatives continuent de faire pression pour un retour dans les classes en face à face, parce que les petites filles et les petits garçons ainsi que les jeunes n’apprennent plus les matières et les contenus considérés comme essentiels. « Les Experts » sont en concurrence pour déterminer combien cessent d’apprendre et peu d’entre eux se préoccupent du développement de la pensée critique.

La pensée critique c’est de compter avec les capacités d’observation, poser des questions, raisonner de manière logique et ordonnée, de faire des réponses variées, d’évaluer et de décider ou parvenir à une conclusion. A la fin du processus, c’est aussi oser penser d’une façon différente à ce qui est normalisé ou qui semble évident.

Pendant les cours en face à face et maintenant avec l’enseignement à distance, nous n’écoutons toujours pas parler du développement de la pensée critique (et encore moins des priorités). Bien qu’il soit considéré comme l’un des objectifs transversaux de l’éducation dans presque tous les pays du monde, rares sont ceux qui lui accordent l’importance qu’il mérite.

L’Education n’encourage pas la pensée critique dans le contexte scolaire, que ce soit en classe ou hors de celle-ci. Il n’existe pas de programmes qui rende aux élèves la curiosité qu’ils apportent avec eux lorsqu’ils entrent à l’école ; pire encore, l’attention excessive et la priorisation des contenus d’apprentissage amoindrissent la curiosité et la créativité au fur et à mesure qu’ils avancent dans le cours.

Il est certain qu’il est plus facile et plus commode d’encourager la performance avec des épreuves standardisées ou d’imposer une discipline par des règlements ou des lois, comme c’est le cas de la loi mal nommée “ Safe Classroom“ (Chili) au lieu de viser le développement humain. Heureusement, pour beaucoup d’enfants et de jeunes l’école n’est déjà plus le seul lieu d’apprentissage et de socialisation, c’est pour cela qu’aujourd’hui ils se mettent à lire, à discuter, à chercher, à raisonner à se poser des questions et à s’interroger. La pandémie qui a validé dans son sillage la technologie de la communication, internet et les réseaux sociaux, qui leur a ouvert l’accès à tout un monde nouveau de connaissance, d’opinions, de point de vue différents de diversité, etc.

La génération des jeunes d’aujourd’hui est la génération la mieux préparée qu’a eu l’humanité dans toute l’histoire. Les générations plus âgées ne pensent pas toujours la même chose car elles voudraient voir les jeunes leur être soumis et leur ressembler. Un exemple est les déclarations d’une ancienne autorité qui a déclaré publiquement, en réponse à l’appel des jeunes à ne pas payer le métro de Santiago et qui a donné lieu à l’explosion sociale d’octobre 2019 : “les mômes, ça n’a pas pris “ ou d’autres qui ne comprennent pas la réaction des jeunes face aux restrictions de déplacement dues à la pandémie.

Pendant ce temps, les autorités éducatives continuent leur pression pour que les élèves retournent en classe afin d’éviter le danger que la société soit composée de personnes capables de penser par elles-mêmes. C’est pour cela que dans l’éducation, on n’entend pas parler de pensée critique.

 

Traduction de l’espagnol, François Giorgi