Par un correspondant IPS

ROME, 26 juin 2020 (IPS) – L’effort pour ériger la Muraille verte, initiative pour restaurer 100 millions d’hectares de paysages dégradés en Afrique, nécessite plus de volonté politique et une injection de nouvelles ressources, ont déclaré vendredi 26 juin des agences des Nations unies.

« Nous devons promouvoir des économies vertes et durables, et pour ce faire, nous devons intensifier la réhabilitation et les avantages qu’elle apporte sur les moyens d’existence », a déclaré le Directeur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu.

La FAO et le Programme des Nations unies pour l’environnement considèrent la Muraille verte comme le plus important programme de développement durable mis en œuvre sur le continent africain en réponse aux défis de la désertification et du changement climatique.

Il s’agit d’un programme lancé en 2007 par l’Union africaine, impliquant 20 de ses pays membres, pour la reforestation et la restauration d’ici 2030 de quelque 100 millions d’hectares le long de 8000 kilomètres du sud du Sahara et du Sahel, la ceinture semi-aride qui traverse le continent du Sénégal jusqu’à Djibouti.

Parmi ses objectifs figurent la création de 10 millions d’emplois verts et le stockage de 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone, contribuant ainsi à atténuer le changement climatique et la perte de biodiversité tout en améliorant les conditions de vie de millions de personnes.

À ce jour, 20 millions d’hectares de terres ont été restaurés, et pour atteindre l’objectif fixé pour 2030, il faut restaurer au moins 8,2 millions d’hectares de terres chaque année, pour un coût annuel estimé à 3,6 milliards de dollars.

Parmi les réalisations figure l’initiative de restauration avec la plantation massive d’arbres sur 15 millions d’hectares de terres dégradées en Éthiopie, accompagnée de programmes pour l’amélioration du régime foncier.

Au cours de la première décennie du programme, 25 000 hectares de terres dégradées ont été restaurés au Sénégal et plus de 11 millions d’arbres ont été plantés.

Au Nigeria, la restauration s’est déjà étendue sur plus de cinq millions d’hectares avec des programmes qui ont permis la création de 20 000 emplois.

Au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Soudan, plus de 120 communautés ont participé à la restauration de quelque 4 500 hectares de terres sèches et dégradées, avec plusieurs millions de plants et des semences de 50 espèces d’arbres locaux.

La FAO a indiqué qu’au cours des cinq dernières années, elle a aidé à restaurer plus de 50 000 hectares de terres stériles dans plus de 400 communautés de plusieurs pays et a amélioré les moyens de subsistance de près d’un million de personnes.

Les agences des Nations unies concentrent leur coopération sur le développement de chaînes de valeur dans les produits forestiers non ligneux, tels que la gomme arabique, le fourrage, le miel et les huiles de graines locales, qui offrent des possibilités de revenus et bénéficient aux communautés rurales vulnérables.

Elles améliorent notamment la capacité de résilience et les conditions de vie des femmes dans les zones rurales, selon la FAO.

M. Qu a déclaré que le projet africain « est emblématique et son esprit devrait être étendu à une grande muraille verte pour les villes, qui s’étendrait à d’autres continents ».

La Muraille verte africaine pourrait être, une fois achevée, la plus grande structure vivante de la planète, une merveille naturelle de 8000 kilomètres sur toute la largeur du continent.

 

Traduit de l’espagnol par la rédaction francophone

La ONU pide más apoyo para la Muralla Verde en África

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