« Nos habitudes de consommation numériques ont de grosses répercussions environnementales. En fait, 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont liées à l’industrie numérique (..). D’ici 2025, cette proportion pourrait atteindre 8 %, soit environ l’équivalent actuel de la part des émissions mondiales de GES attribuées aux voitures. Or, il est possible pour les consommatrices et consommateurs, à l’aide de petits gestes, de faire preuve de sobriété afin de limiter leur pollution numérique. » (Radio-Canada)

Aujourd’hui les technologies numériques font partie intégrante de la vie quotidienne des citoyens. Par ailleurs, les utilisateurs ont souvent l’impression que le numérique pollue moins que l’industrie traditionnelle. Pourtant on estime que le numérique (depuis sa fabrication jusqu’à son utilisation) émet autant de gaz à effet de serre (GES) que l’aviation, sa part a augmenté de moitié depuis 2013, passant de 2,5% à 3,7%. Face à cette situation, il existe différentes initiatives visant à réduire les impacts du numérique et de l’IA afin de les mettre au service de l’efficacité énergétique et de la préservation de l’environnement de façon éthique.

C’est dans ce contexte que la Maison du développement durable de Montréal et le Collectif Communication Citoyenne présentaient le 18 février dernier le panel « Vers une sobriété numérique, un géant derrière la souris ?» Le panel était composé de trois experts : Charles Despins, Directeur de la recherche et des partenariats, École de technologie supérieure et co-président de l’initiative «IEEE pour les tics durables», Cyrille Maltot, Président et directeur, Division Numérique, SYNAIRGIS, Québec / France et Sophie Paradis, Directrice générale, Fonds mondial de la nature du Canada (WWF Canada). Ils ont présenté les actions possibles pour réduire les impacts environnementaux du numérique.

Selon les experts, pour réduire considérablement la pollution numérique, les gouvernements devront mener des actions concrètes et introduire de nouvelles politiques du numérique car les gros producteurs de contenus et de données génèrent plus de la moitié des émissions GES produits par l’industrie du numérique.

Charles Despins a expliqué comment les réseaux sociaux et les chaînes de diffusion en continu génèrent plus de 60 % des flux de données mondiaux et émettent une grande proportion des GES.

Ils se catégorisent comme ceci : il y a d’abord les séries et les films offerts sur les chaînes de diffusion en continu (34 %), les vidéos pornographiques (27 %), les vidéos sur des chaînes comme YouTube (21 %) et enfin les autres vidéos (18 %). (Radio-Canada)

Faits importants à considérer, une donnée numérique (mail, téléchargement, vidéo, requête web…) parcourt en moyenne 15.000 km (2018). Environ 500 milliards de courriels sont envoyés chaque jour dans le monde. L’utilisation des technologies de l’information et des communications représente entre 6 et 10% de la consommation d’électricité sur Terre. (Wikipédia)

En tant que citoyens quels gestes éco-responsables simples peut-on faire afin de prolonger la vie de nos ordinateurs, téléphones, tablettes etc. et lutter contre la pollution numérique?

On peut commencer par supprimer nos courriels. Plus de 80 % de nos courriels reçus ne sont jamais ouverts, pourtant la suppression de 30 courriels équivaut à la consommation d’une ampoule allumée pendant 24 heures et l’utilisation d’une boite courriel par une entreprise de 100 salariés produit environ 136 kg de CO2 par employé chaque année. (wikipédia)

L’Association Zéro Déchet du Québec propose plusieurs gestes éco-responsables pour réduire notre empreinte écologique numérique. Voici cinq gestes éco-responsables faciles à insérer dans nos tâches quotiennes (Zéro Déchet)

1- Je tends vers une sobriété numérique

La meilleure manière de réduire l’impact environnemental de mon utilisation d’Internet est, en effet, de modérer mon activité numérique. Pour tendre vers la sobriété numérique, je questionne régulièrement mes besoins numériques et mes réflexes digitaux pour évaluer leur empreinte environnementale. Une tablette sera-t-elle utile si j’ai déjà un smartphone ? Est-ce nécessaire de mettre ces 5 personnes en copie de mon mail si seulement 2 d’entre elles sont concernées ?

Me questionner de la sorte me permet d’avoir une utilisation responsable d’Internet et de me tourner vers des alternatives moins polluantes pour mes équipements numériques. Dans l’idéal, le divertissement digital deviendra même une activité secondaire pour moi car je privilégierai d’autres loisirs.

2-Je stocke moins de photos et de documents

Les photos et les documents sont des fichiers volumineux en matière de données. Ils prennent de la place sur nos appareils numériques et sur le cloud. Or, plus nos équipements contiennent de données, plus ils demandent de l’énergie pour pouvoir fonctionner et doivent, de fait, être rechargés fréquemment. Concernant le cloud, chaque fichier stocké en ligne vient charger les appareils serveurs qui consomment beaucoup d’énergie.

Je veille donc à ne garder que les photos et documents essentiels. Lorsque je ne les consulte pas fréquemment, je les sauvegarde sur un disque dur externe, acheté d’occasion pour pousser la démarche écologique jusqu’au bout.

3-Je fais le tri de mes mails régulièrement

Trier ses mails permet d’éviter la surcharge des appareils serveurs qui consomment énormément d’énergie. Je supprime donc régulièrement les mails qui sont obsolètes ou qui me sont inutiles. Une fois le tri de ma boîte mail effectué, je fais attention à vider définitivement la corbeille. Je peux aussi paramétrer une suppression mensuelle de son contenu. Pour faire le tri de ma boîte mail, je peux me réserver un créneau une fois par semaine.

Je veille à réduire le nombre de destinataires en copie de mes mails quand tous ne sont pas directement concernés. En agissant ainsi, j’évite qu’un même courriel soit stocké dans différentes boîtes de réception, et donc sur plusieurs appareils serveurs.

Je compresse mes pièces-jointes avant envoi afin que mes courriels soient moins volumineux en données. Ce geste réduit la consommation d’énergie de la fibre optique qui fait transiter les données d’Internet.

4-J’achète mes appareils connectés reconditionnés

Le reconditionnement est le fait de remettre à neuf des appareils électroniques défectueux. Cette pratique favorise la réparation en changeant quelques pièces plutôt que l’ensemble de l’appareil. Le reconditionnement économise ainsi des ressources précieuses comme les métaux rares. Il évite également la consommation d’énergie et les rejets de CO2 émis lors de la production des appareils connectés. 10% des consommateurs et consommatrices achètent leurs smartphones reconditionnés. Je rejoins le mouvement en achetant mes appareils connectés (ordinateurs, smartphones, tablettes…) sur des sites comme Les Ateliers du Bocage et Backmarket.

Dans le même esprit, avant de me débarrasser d’un appareil électronique auprès de filières agréées D3E (pas aux encombrants), j’essaie de le faire réparer chez un commerçant du coin ou dans des repair cafés.

5-J’utilise un moteur de recherche écologique

Faire des recherches sur Internet génère des rejets de CO2 et de gaz à effet de serre. Ces émissions polluantes sont liées à l’énergie utilisée par les data centers hébergeant les données des moteurs de recherche tels que Google.

Je peux avoir une meilleure utilisation d’Internet en installant en un clic des moteurs de recherche écoresponsables. Il existe Ecosia qui participe activement à la reforestation en y consacrant 80% de ses bénéfices. Le moteur de recherche Lilo, quant à lui, reverse les revenus générés par nos recherches à des projets solidaires et environnementaux.

source : Association Zéro Déchet du Québec