Malgré le couvre-feu entre 20h00 et 5h00, en ce moment (20h30), les gens sont toujours dans la rue. La force publique lance des bombes lacrymogènes et des grenades qui ont déjà heurté plusieurs manifestants.

Le soir du jeudi 10 octobre, des indigènes de l’Amazonie équatorienne sont arrivés à Quito. Aux premières heures de la journée du 11, les dirigeants de la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur CONAIE, ont confirmé la constitution d’une commission politique composée de dirigeants actuels et anciens et la remise d’une lettre au Président Lenín Moreno dans laquelle ils demandaient à nouveau l’abrogation du décret exécutif 883, à savoir le décret relatif aux mesures économiques. Marlon Santi, président de la CONAIE, a indiqué qu’ils n’ont pas reçu de réponse. Cependant, dans l’après-midi et sur une chaîne nationale, pendant 40 secondes le Président Moreno a appelé les dirigeants et les bases du mouvement indigène à dialoguer sur la manière d’investir les ressources qui seront collectées grâce à l’application des mesures. C’est une façon de dire que le décret ne sera pas annulé.

Le Bureau du Médiateur, qui a envoyé hier au gouvernement un communiqué demandant la fin de la répression, a publié aujourd’hui le quatrième rapport exécutif sur la situation : 1070 personnes détenues, notamment à Quito et Guayaquil ; 855 blessés qui ont été traités par différentes institutions et par des brigades d’étudiants en médecine qui, depuis le début, ont accepté de soutenir, et 5 morts, dont quatre de nationalités indigènes.

Les mobilisations sont également enregistrées dans d’autres villes du pays telles que Cuenca, Loja, Guaranda, Ambato, Latacunga, dans les hautes terres du sud et du centre. Tena, Macas et Puyo en Amazonie et Guayaquil et Esmeraldas sur les côtes sud et nord respectivement.

De multiples organisations et collectifs, tant nationaux qu’internationaux, envoient leurs voix de revendication pour que la répression cesse et ouvre les portes d’un dialogue qui, jusqu’à la clôture de cet article, ne semble pas possible.