Ce mardi 15 octobre, le député humaniste Tomás Hirsch a présenté, avec les membres du Congrès Labra (PC), Fernández (PS), Marzán (PPD), Mirosevic (PL), Boric (Conv) et Girardi (PPD), un projet de réforme constitutionnelle qui vise à faire que le Chili renonce à la guerre comme méthode pour résoudre les conflits.

L’initiative comporte un seul article qui modifie la charte fondamentale. Il est justifié que notre pays puisse faire usage de la « défense légitime en cas d’attaque de guerre commise par des forces étrangères », mais « ce droit ne peut être invoqué pour exécuter ou justifier une attaque de guerre sur un territoire étranger », dit-il.

Parmi les arguments en faveur de l’initiative parlementaire, les députés indiquent que « bien que la reconnaissance du principe de la renonciation à la guerre par le Chili dans les traités internationaux soit un fait remarquable, nous pensons qu’il est nécessaire d’incorporer ce principe dans notre législation nationale – en particulier dans notre Constitution politique – afin de garantir la pleine application de ce principe au niveau national ».

Selon Tomás Hirsch, « le Chili, bien qu’étant un petit pays, a occupé une position de leader dans la promotion de la paix et de la nonviolence comme moyen de résolution des conflits. Le fait d’instituer constitutionnellement la renonciation à la guerre comme moyen de règlement des conflits renforce cette position, donnant également au pays un leadership pratique et moral dans le cadre de l’agenda mondial pour la paix. L’Amérique latine a également été historiquement une région caractérisée par un faible nombre de guerres entre États. Cela dit, considérer aujourd’hui l’existence d’une hypothèse de conflit semble quelque chose de déplacé par rapport à la réalité que nous sommes en train de vivre. Le fait que le Chili décide unilatéralement de renoncer à la guerre comme moyen de résoudre les conflits le positionne comme une avant-garde pacifiste dans une région marquée par l’absence de conflits armés ».

De plus, le député du Frente Amplio a souligné que cette initiative était une idée proposée depuis un certain temps par les humanistes, qui rejettent la violence sous toutes ses formes, et a ajouté : « Je suis convaincu qu’aujourd’hui il est nécessaire de donner un signal clair et fort en faveur de la paix. Tout comme nous connaissons des problèmes environnementaux, tout comme il y a une crise mondiale de l’eau, les raisons de la guerre peuvent être des raisons que nous n’avons même pas imaginées dans le passé. Pour la même raison, il est important dans le contexte actuel et futur de donner des signes clairs de l’engagement de notre pays envers la paix et le rejet de la guerre ».

Il a conclu en disant : « Si ce même engagement était incorporé au niveau constitutionnel par nos pays voisins, l’Argentine, la Bolivie, le Pérou et d’autres pays de la région, les dépenses militaires pourraient être considérablement réduites. Nous, les humanistes, proposons la réduction des dépenses militaires, proportionnellement entre les pays d’une même région. »