Le réseau guinéen des ONG et associations pour le développement durable « Jeunesse, service Guinée » a célébré en différé, dimanche 23 septembre 2019, la journée internationale de la paix.

L’événement a eu lieu au quartier Bambeto, dans la commune de Ratoma. Il a connu la présence d’une délégation du gouvernement, le maire de Ratoma ainsi que de nombreux citoyens, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Mme Bangoura Maimouna Yombouno, présidente de la Fondation Solidarité Féminine de la République de Guinée

Cette cérémonie a été mise à profit par les organisateurs pour clôturer une campagne de sensibilisation sur la paix qu’ils ont entamée il y a quelques jours. Selon madame Bangoura Maïmouna Yombouno, présidente de la fondation solidarité féminine de la République de Guinée, structure membre du réseau, « aujourd’hui, l’heure n’est plus aux forums coûteux aux manifestations de location des hôtels, ces frais pouvaient nous permettre de poser des actions de solidarité en faveur des femmes dans les camps des refugiés.

Ce sont nos femmes, nos filles et nos jeunes qui sont victimes de violences. Donc, la plateforme a pour objectif d’aller vers les femmes dans les zones de conflits, les femmes qui sont dans les camps des réfugiés, les femmes qui sont dans les situations de conflits à travers le continent ».

Parlant de la zone spéciale de Bambeto, théâtre de violences pendant les manifestations politiques et sociales, Maïmouna Yombouno a indiqué que son organisation souhaite que cette situation change. D’où le choix de cette localité pour organiser cette activité. « Nous voulons que Bambeto soit une zone de paix, que Bambeto ne soit pas classée en zone orange ou rouge, mais que ça soit une zone verte. Nous voulons un Bambeto où les jeunes, les hommes et les femmes vivent en symbiose », a-t-elle lancé.

Lamarana Barry, présidente de l’ONG Union des grands amis pour le développement

De son côté, la représentante de la jeunesse de Bambeto à cette cérémonie n’a pas manqué de revenir sur les raisons des violences récurrentes dans cette zone. Selon Lamarana Barry, présidente de l’ONG Uion des grands amis pour le développement, c’est parce que l’axe Hamdallaye-Kagbelen en général et la zone de Bambeto en particulier, est abandonné par l’Etat. « Nous citoyens de l’axe, nous voulons la paix, mais cette paix n’est pas accompagnée. Tant qu’on ne dit pas la vérité, nous n’aurons jamais la paix. Les jeunes de l’axe, la plupart d’entre eux n’ont pas d’emploi. Il n’y a pas de centres de loisir, il n’y a pas d’hôpitaux, il n’y a pas d’écoles.

Nos mamans souffrent, elles n’ont pas de marchés. Quand il y a la frustration, il y aura la violence. Nous voulons que l’Etat fasse face à l’axe. Nous ne sommes pas des ennemis de la paix. Aidez-nous. Si vous voyez que chaque fois Bambeto est chaud, regardez les autres communes, là-bas les choses ont changé, les choses ont bougé, mais pas ici. S’il n’y a pas d’infrastructures où on va se former et entreprendre des projets de développement comment il n’y aura la paix ? », S’interroge la jeune dame.

Issa Soumah, maire de la commune de Ratoma

Pour trouver solution à ce problème, le maire de la commune de Ratoma, Issa Soumah, promet une collaboration fructueuse avec les jeunes et les femmes de Ratoma. « Je dois vous dire que je vous comprends très bien. On dit que Bambeto est une zone de conflit. Mais, ce n’est pas de votre faute. Bambeto n’a aucune infrastructure pour exercer quelque activité que ce soit. Nous, notre souhait aujourd’hui, est qu’on voit Bambeto plutôt une zone de paix, une zone d’équilibre social, mais pas une zone où tout le monde a peur de venir. C’est pourquoi nous nous battons pour que les jeunes de Bambeto s’en sortent. Nous allons parler de tous ces problèmes aux autorités. On doit vous soutenir. Femmes et jeunes de Bambeto, nous devons travailler ensemble. Vous n’allez pas rester comme ça à l’ombre pour qu’on ne vous voie pas. Non. Les jeunes de Bambeto, levez-vous on va se donner les mains. La main dans la main, on peut s’en sortir. On peut faire de Bambeto une zone de paix, un havre de paix, une zone où il fait bon vivre », a dit le maire de la commune de Ratoma.

A rappeler que la journée internationale de la paix est célébrée le 21 septembre de chaque année. Une occasion de promouvoir la paix dans le monde.

par Mamadou Bhoye Laafa Sow

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