Le mouvement « Defendamos la Paz de Colombia » a tenu ce lundi 17 juin sa première réunion nationale à Bogota pour définir une stratégie visant à sauver la mise en œuvre de l’accord conclu à La Havane.

Des centaines de membres de cette force, à laquelle appartiennent d’anciens médiateurs du processus de paix, d’anciens ministres et d’anciens constituants, des membres du Congrès, des chercheurs universitaires, des artistes et des dirigeants de partis politiques se sont réunis d’urgence pour faire face aux plans de l’extrême droite au pouvoir visant à abroger des aspects importants de l’Accord de paix.

L’ancien ministre de l’Intérieur Juan Fernando Cristo a annoncé lors de la réunion, qui s’est tenue au Centre culturel Gabriel García Márquez, que le Mouvement descendra dans la rue pour recueillir un million de signatures en faveur des 16 sièges à la Chambre des représentants des victimes du conflit armé, qui auraient été approuvés au Congrès et rejetés par les partisans de l’ancien président Álvaro Uribe.

Cristo a affirmé que le quorum était suffisant pour approuver les sièges de paix, tels que ratifiés par la Cour constitutionnelle en validant de la même manière le rejet des objections du gouvernement national à la loi statutaire de la juridiction spéciale pour la paix (JEP).

Les personnes présentes à la réunion de lundi ont également vivement critiqué l’idée du parti au pouvoir, Centro Democrático, de promouvoir un référendum visant à annuler la Juridiction spéciale pour la paix JEP, et à révoquer les Hautes Cours, ce qui représenterait une fin à l’État social de droit dans le pays.

Dans une déclaration faite à l’issue de la réunion, le mouvement Defendamos la Paz a mis en garde contre l’animosité qui règne dans l’extrême droite à l’égard de l’accord conclu dans la capitale cubaine, « qui peut exprimer un contenu autoritaire qui, s’il est diffusé par des méthodes antidémocratiques telles que l’utilisation systématique du mensonge, incite la haine ».

Le bloc a exhorté le président de la Colombie, Iván Duque, à « ne pas être tenté par les courants autoritaires et à tenir sa promesse d’appliquer pleinement l’Accord de paix ».

De même, « d’abandonner la tentative de changer les règles du jeu de la justice transitionnelle et de tout mettre en œuvre pour mettre fin aux assassinats des personnes qui, dans les territoires, mènent la défense des communautés, et de ne pas ignorer l’aide généreuse de la communauté internationale pour la fin du conflit armé en Colombie ».

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