Nous avons interviewé Carlos Santos à propos de deux séries de vidéos de fiction qu’il a réalisées dans le cadre d’un projet intitulé « En deçà de la mort », dans lequel il cherche à approfondir les problèmes existentiels liés au moment final – ou peut-être seulement transitoire – de l’existence humaine.

Pressenza : Carlos, pouvez-vous nous dire brièvement et surtout pour nos lecteurs, quel a été votre parcours professionnel ?

Carlos Santos : Je suis technicien et enseignant en électronique et depuis de nombreuses années je suis en lien avec l’enseignement des sujets techniques du spectacle, mais c’est à partir de 2008 que j’ai commencé à faire mes premières expériences audiovisuelles, par besoin interne et aussi en raison des possibilités du marché qui se sont ouvertes en réduisant considérablement le coût de l’équipement et les possibilités de l’édition à domicile. J’ai d’abord fait des documentaires sur les peuples autochtones, la nonviolence, puis je me suis dédié à la fiction, en essayant de m’améliorer à chaque fois que je faisais un court métrage.

P. : Comment en êtes-vous arrivé à ce genre de sujets, si profonds et pourtant si communs, si courants chez n’importe qui, mais qui pourtant sont habituellement éludés ?

C.S. : Toute ma vie j’ai milité dans le Mouvement, dans le Parti Humaniste et dans le Message du Silo. Ces idées de nonviolence et de changement social sont présentes dans toutes mes productions, elles sont mon principal stimulant, mais la possibilité de le faire d’abord dans un documentaire et maintenant dans une fiction est beaucoup plus harmonieuse avec mon sentiment, montrant plusieurs possibilités et que chacun est vu ou pas dans cette sensibilité. Je crois que j’essaie d’atteindre ces questions telles que la mort qui sont aujourd’hui taboues dans une société de consommation et avec une vision très limitée des possibilités de l’être humain.

P. : Comment comptez-vous diffuser ces deux premiers chapitres ? le ferez-vous seulement en Argentine ?

C.S. : La diffusion des œuvres audiovisuelles est le grand goulot d’étranglement des productions indépendantes. Donc, par le biais des réseaux sociaux et en s’appuyant sur la bonne volonté que les amis mettront à diffuser les productions qu’ils auront appréciées. Heureusement que j’ai des amis dans différents pays et je fais un travail de fourmis en faisant un envoi personnalisé. J’espère que chacun transmettra et m’aidera ! (rires)

P. : Quels sont vos futurs projets, comment se poursuit cette série ?

C.S. : Cette série a un titre suggestif, « En deçà de la mort », c’est-à-dire, que pouvons-nous faire dans cette vie ? comment pouvons-nous rendre pertinente cette fermeture du futur ou, inversement, comment pouvons-nous entrevoir un nouveau seuil ? Pour ce faire, nous essayons de montrer des histoires de gens ordinaires qui ont des expériences révélatrices de la mort et de son dépassement… En ce qui concerne le projet, des scénarios ont déjà été écrits pour Santiago du Chili, Córdoba, Mar del Plata et Cinco Saltos (Argentine). J’ai aussi le scénario d’un long métrage écrit sur une histoire qui traverse le Brésil, l’Argentine et surtout la Bolivie, mais qui n’est pas encore réalisable en raison de problèmes budgétaires. Entre-temps, la mini-série a l’avantage de se dérouler dans différents endroits et de s’autogérer dans une certaine mesure, ce qui nous permet de dire que nous allons continuer avec d’autres épisodes cette année.

P. : Merci beaucoup Carlos pour vos réponses, vous nous avez laissé avec beaucoup d’envie de voir vos productions à nouveau. Rappelez-nous où nous pouvons les trouver…

C.S. : Elles sont visionnables sur www.masacadelamuerte.tv Vous pouvez y laisser vos commentaires et un onglet vous permet également de laisser une référence de la communauté du Message Silo pour ceux qui le souhaitent.