Ce matin du 6 novembre, notre Agence de presse internationale Pressenza a organisé, dans le cadre du IIe Forum sur la violence urbaine et l’éducation pour la coexistence et la paix, qui a lieu à Madrid, un atelier sur le rôle du journalisme comme sujet actif dans la construction d’une culture de la paix et de la nonviolence.

L’atelier a commencé par un échange entre les participants sur ce que chacun d’entre eux pensait du rôle du journalisme et du journaliste à cette époque et ce qu’ils comprenaient par la violence. Il était clair pour tout le monde qu’il n’y a pas d' »objectivité » dans l’information et que le rôle du journalisme dans la construction d’une culture de la paix est fondamental.

Tony Robinson, codirecteur de l’Agence, a expliqué le sens et la naissance de Pressenza : elle surgit inspirée du Nouvel Humanisme du penseur Mario Rodríguez Cobos (Silo) pour couvrir la Première Marche Mondiale pour la Paix et la Nonviolence, qui a fait le tour de la planète pendant cent jours et s’est terminée en janvier 2010 ; il a rappelé son histoire, les dix ans de publication en sept langues, le travail bénévole et la non dépendance économique.

Robinson nous a fait part de ce qu’il a appris au cours de cette décennie et qu’il a synthétisé en 12 principes pour la communication dans une perspective de paix et de nonviolence, parmi lesquels nous pouvons souligner : l’information comme bien social ; le caractère inacceptable de la violence ; la nécessité d’expliciter le point de vue du journaliste, – puisque l’information est toujours subjective – ; l’influence du journaliste sur l’environnement et l’influence de l’environnement sur le journaliste ; l’intentionnalité et donc l’implication du journaliste dans une attitude transformatrice ; encourager le dialogue et la réconciliation ; identifier les structures d’oppression systémique ; puis donner un contexte encadrant à l’information pour aider à faire valoir un point de vue sur un thème.

Il a ensuite présenté quelques outils pour une telle communication, en relation à la sélection de nouvelles, le soin du langage – c’est-à-dire positif, non dégradant -, montrant les modèles humanisants existants, dénaturer les croyances négatives telles que « l’être humain a une nature violente » ou « les choses sont comme ça », ou souligner la possibilité de transformation positive d’une situation à l’avenir.

L’atelier s’est terminé par un partage sur la façon de mettre en œuvre un agenda sur les nouvelles positives, nombreuses et variées au sujet de ce qui se passe dans le monde entier et qui demeurent enfouies dans les titres – surtout violents et décourageants – des grands médias. Un agenda qui touche les populations pour qu’elles puissent avoir des points de vue différents et savoir qu’il existe une autre réalité positive, qui nous est cachée mais qui se dessine progressivement dans les différents continents. Une réalité qui ouvre le futur des gens.

Les participants était d’accord que pour aider à tout cela, il était intéressant d’encourager la croissance de ce type de journalisme et le rapprochement entre les médias qui parient sur la paix et la nonviolence et les mouvements sociaux, généralement invisibles et réduits au silence.

A la fin de l’atelier, le sentiment qu’un autre monde est possible s’est ouvert parmi les personnes présentes.