Les militants antinucléaires du monde entier ont célébré l’immense succès que représente l’avancée à presque la moitié du processus avant l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en cette Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires. La date du 26 septembre rappelle le jour de 1983 où le lieutenant-colonel Stanislav Petrov des forces de défense aérienne soviétique a ignoré les protocoles et jugé que les armes nucléaires apparaissant sur ses écrans n’étaient que des fausses alertes et a donc décidé de ne pas en informer sa hiérarchie. Cette action a permis d’éviter une guerre nucléaire qui aurait pu anéantir la civilisation humaine telle que nous la connaissons.

La progression du nombre de ratifications cette semaine est due au fait que l’Assemblée générale de l’ONU est en cours avec des chefs de gouvernement venus du monde entier à New York, et que des militants de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) ont saisi l’occasion pour obtenir plus de signatures et de ratifications.

Aujourd’hui, Antigua-et-Barbuda, le Bénin, Brunei, la Guinée-Bissau, le Myanmar, les Seychelles et le Timor-Leste (Timor oriental) ont tous ajouté leur signature, tandis que la Gambie, Samoa, Saint-Marin et Vanuatu ont déposé leurs documents de ratification; l’Angola et Sainte Lucie devraient signer demain.

Le TIAN sera le traité de désarmement le plus efficace jamais signé ; à ce rythme de ratification, il entrera en vigueur d’ici la conférence de révision du TNP de 2020, qui cherchera une fois encore à amener les États nucléaires à se pencher sérieusement sur leurs obligations en matière de désarmement.

Sur ce thème, une réunion au plus haut niveau de l’Assemblée générale s’est tenue à New York, aujourd’hui, pour marquer ainsi cette date particulière. A cette occasion, le Secrétaire Général Antonio Guterres a déclaré : « La seule façon sûre d’éliminer la menace posée par les armes nucléaires est d’éliminer les armes elles-mêmes ». Se référant ensuite au TIAN, António Guterres a ajouté : « Le Traité témoigne de la nécessité et de l’utilité toujours aussi grandes du multilatéralisme ».

Certains pays ont profité de la réunion pour répéter à nouveau leurs discours hypocrites et obsolètes des années précédentes. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a déclaré à l’assemblée : « Les conséquences dévastatrices de l’utilisation des armes de destruction massive renforcent la nécessité de prendre d’urgence des mesures. L’utilisation de ces armes ne doit jamais devenir la nouvelle norme. » Et il l’a dit sans aucune ironie apparente, alors que les Pays-Bas abritent des armes nucléaires sur leur territoire, qu’ils sont complices des préparatifs en vue de leur utilisation et qu’ils refusent d’adhérer au seul traité qui les interdit.

 

Traduit de l’anglais par la rédaction francophone