Suite à une enquête, la plupart des personnes Hibakusha interrogées (ce mot japonais fait référence aux personnes touchées et frappées par la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki) pensent que le Japon doit ratifier le traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires, soulignant leur insatisfaction à l’égard du fait que le gouvernement actuel a déclaré son opposition à l’accord.

Les résultats de l’enquête du journal Kyodo News, publiés samedi 30/07, avant le 73e anniversaire des bombardements atomiques au début du mois d’août, ont également montré que plus de 60% des survivants ne parlent pas de leurs expériences, soit à cause de vieillesse, soit en raison de la réticence à se souvenir des détails de leur expérience.

La question de la transmission de la mémoire des bombardements de 1945 est devenu plus urgente, car ceux qui ont été témoins de cette horreur sont diminués.

La première attaque nucléaire dans le monde, à Hiroshima, le 6 août 1945, et la seconde à Nagasaki, trois jours plus tard, ont tué environ 214 000 personnes.

L’enquête réalisé pendant le mois de juin 2018 a questionné environ 6 000 survivants dans tout le pays, avec 1 450 réponses valides. Parmi les personnes interrogées, 80.8% ont appelé le gouvernement à signer et à ratifier l’accord, soulignant la position unique que le Japon occupe globalement comme étant le seul pays touché par une bombe atomique.

En juillet 2017, les Nations Unies ont approuvé le traité visant l’interdiction des armes nucléaires, qui inclut une référence spécifique aux « souffrances intolérables » des victimes des explosions des bombes atomiques. L’accord mondial a été soutenu par 122 pays.

Mais il n’a été appuyé par aucun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies: Grande-Bretagne, Chine, France, Russie et États-Unis, car tous ces États sont des puissances majeures de production d’armes nucléaires.

Le Japon, qui s’appuie sur le parapluie nucléaire américain pour sa sécurité, a également refusé de le signer.

Un des personnes qui ont répondu à l’enquête, de 76 ans, a déclaré que la position du gouvernement «ignore les années de tentatives des victimes de la bombe atomique pour débarrasser le monde des armes nucléaires ».

Alors que 80,2% des pays ont accueilli favorablement le traité, 4,8% avaient un avis différent. Parmi ceux-ci, nombreux étaient les sceptiques quant à l’efficacité du traité, s’ils n’étaient pas soutenus par les pays dotés d’armes nucléaires.

Plus de sept décennies après la catastrophe, 950 des survivants, soit 65,4 %, ont déclaré qu’ils ne parlaient toujours pas ces événements.

« Je ne veux pas me souvenir de l’enfer que j’ai vu ce jour-là », a déclaré un homme de 92 ans.

Parmi les 440 survivants qui en parlent sur les explosions de la bombe, la majorité a dit craindre que leurs efforts pour transmettre leur expérience aux jeunes générations s’arrêtera lorsque leur santé se détériore.

Les tensions pour le programme d’armes nucléaires nord-coréen se sont relâchées depuis le sommet transnational historique de la Corée du Nord et de la Corée du Sud en avril dernier. Environ 35% des personnes interrogées ont déclaré espérer que les objectifs fixés pour le sommet sur la dénucléarisation seraient atteints.

 

Source: The Japan Times