« Obtenir le vote pour les femmes, la loi sur le divorce, l’égalité du mariage, la loi sur l’identité de genre, la loi sur la fécondation humaine assistée, la loi sur l’éducation sexuelle intégrale, la loi sur la mort digne, tout cela a été fait en luttant contre le pouvoir clérical, qui cherche à avoir une domination totale sur nos esprits et nos corps. »

Des centaines d’Argentins ont fait la queue à Buenos Aires et dans toute l’Argentine ce week-end (N.d.T. 18-19 août) pour se joindre au mouvement « Apostasie collective », renonçant à leur foi catholique une semaine après qu’un vote contre l’Interruption Volontaire de Grossesse du Sénat a envoyé des milliers d’Argentins dans les rues pour protester.

Les formulaires signés par les participants seront remis à la Conférence épiscopale du Vatican, selon l’Associated Press. Les organisateurs ont dit au journal La Nacion que la participation aux événements a dépassé les attentes.

Le mouvement « Apostasia Colectiva », initié par la Coalition argentine pour un État laïque, vise à affaiblir l’emprise d’une église dont les deux tiers des Argentins sont membres. L’énorme participation aux événements de samedi a été provoquée non seulement par la décision du Sénat de maintenir l’interdiction de l’avortement pour les femmes jusqu’à 14 semaines de grossesse, mais aussi par le pouvoir de l’Église sur la nation et les nombreuses luttes que les Argentins ont menées contre l’Église au fil des années.

« Obtenir le vote pour les femmes, la loi sur le divorce, l’égalité du mariage, la loi sur l’identité de genre, la loi sur la fécondation humaine assistée, la loi sur l’éducation sexuelle intégrale, la loi sur la mort digne, tout cela a été fait en combattant le pouvoir clérical, qui cherche à avoir une domination totale sur nos esprits et nos corps », ont écrit les organisateurs de l’événement sur les médias sociaux.

L’Église catholique a exercé des pressions agressives contre le projet de loi sur l’avortement légalisé. Chaque année, environ 500 000 avortements illégaux et dangereux ont lieu dans le pays, et depuis le vote sur le droit à l’avortement, au moins une femme est morte d’une tentative d’avortement sur elle-même.

« Le discours de l’Eglise pour convaincre les gens de ne pas accepter la loi était tellement scandaleux que j’ai atteint le sommet de mon hostilité envers l’Eglise catholique », a déclaré Nora Cortinas, défenseur des droits de l’homme, à l’AP.

Sur les médias sociaux, certains ont indiqué que de nombreux cas d’abus sexuels dans l’Église, comme celui révélé par un grand jury en Pennsylvanie la semaine dernière, ont également fait partie de la croissance du mouvement ‘Apostasia Colectiva’.