La Hongrie, gouvernée par la droite raciste de Viktor Orban, s’est toujours distinguée par sa politique anti-immigrés (il suffit de penser à la barrière de barbelés construite en 2015 à la frontière avec la Serbie). Et maintenant la Hongrie est en train de combattre durement ceux qui aident les immigrés : en effet, le gouvernement a déposé un projet de loi prévoyant jusqu’à un an d’emprisonnement pour ceux qui fournissent nourriture, conseils juridiques et assistance aux immigrants en situation irrégulière demandant l’asile dans le pays et menaçant d’interdire les ONG actives dans ce domaine, les appelant d' »agents étrangers ». Le projet de loi comprend également un amendement à la Constitution pour empêcher les pays européens de renvoyer des migrants et des demandeurs d’asile en Hongrie.

Malgré sa dureté, l’initiative du gouvernement hongrois n’est pas isolée et pourrait même servir de modèle pour ses admirateurs locaux, Salvini à la tête (NDT. Dirigeant du parti de la Ligue du Nord en Italie. Vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur depuis le 1 juin 2018). D’autres pays « frontaliers » tels que l’Italie, la Grèce, l’Espagne et la France se sont engagés depuis longtemps dans une véritable criminalisation de la solidarité, même si les méthodes utilisées jusqu’à présent sont moins frappantes et « honteuses » que celles prévues dans le projet de loi hongrois.

Arrestations et blocage de militants, campagnes de diffamation contre les ONG et même des détournements de bateaux sont maintenant à l’ordre du jour dans le centre de la Méditerranée, sur les îles grecques et aux frontières entre l’Italie, la France et l’Autriche. Le plan est clair : criminaliser ceux qui pratiquent la solidarité et aident même avec de grands risques personnels, dissuader d’autres de suivre leur exemple, éliminer les témoins gênants et rendre leur travail de plus en plus difficile. Tout cela pour défendre les frontières de l’Europe forteresse d’une prétendue invasion, piétinant les droits inscrits, au moins en théorie, dans les constitutions, conventions et traités.

Tout en réitérant constamment son éloignement de l’Union européenne, la Hongrie d’Orban marque simplement un pas en avant dans une politique impitoyable envers ceux qui fuient la guerre et la pauvreté (il suffit de mentionner les accords avec la Turquie et la Libye, qui ont réduit les débarquements en Italie et en Grèce, créant des conditions terrifiantes de retard et échappant à tout contrôle humanitaire).

On ne peut qu’espérer qu’il y aura aussi en Hongrie des associations et des individus déterminés à continuer à défendre les droits humains contre toutes les tendances répressives et racistes.

 

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