Le week-end du 14 et 15 octobre 2017 avaient lieu plusieurs actions en France, comme « La fraternité générale », « Le village des initiatives » organisé par ATD Quart Monde et « Debout éducation populaire » (Commission de Nuit Debout).

Naturellement, je me retrouve toujours attirée par le même type de groupes qui fonctionnent de manière horizontale. Avec du matériel semi-improvisé, je fais un atelier artistique avec les enfants. Vu l’atmosphère aimante, je décide de revenir avec plus amples matériaux le lendemain. Personne ne me demande de compte à rendre, non seulement je m’installe tout naturellement avec la Commission « Debout Éducation Populaire », mais en plus de gentils hommes viennent m’aider à me placer.

Vu la multitude des attractions proposées sur la place de la République à Paris, je me posais des questions sur le choix de ma proposition. Mais rapidement alors qu’il y avait du soleil, des enfants sont venus vers moi les uns après les autres pour faire des choses qu’ils auraient pu faire à l’intérieur.

J’avais préparé du bricolage pour faire des chapeaux, des masques et j’avais imprimé des dessins à colorier et mis à disposition des feuilles blanches. Je proposais des gentils extra-terrestres, des dessins d’amours et des dessins écologiques. Quasi la majorité des enfants voulaient colorier des dessins écologiques. Spontanément, certains enfants voulaient afficher leur dessin (voir photo).

Alors que je me posais des questions sur mon utilité, outre le fait de pouvoir être plus « libre », j’entends un homme expliquer oralement au microphone en parlant de l’atelier artistique avec les enfants que « cela n’est pas grand-chose et que personnellement, cela ne nous apportait rien, mais ce qui est important, c’est de montrer une autre manière de penser et d’agir dans le monde ». Alors que pratiquement au même moment, une petite fille âgée de 4 ans frappe une autre petite fille pour obtenir la paire de ciseaux. Je vais vers elle pour lui proposer de demander la paire de ciseaux sans violence, et alors elle me répond : « mais tu sais madame la vie est difficile pour moi », et un homme à côté qui entendait la conversation répondit « mais tu intégreras vite ».

Alors que je n’avais pas prévu cela, je suis restée jusqu’au bout, et les acteurs de « Nuit Debout » ont vraiment été bienveillants à mon égard. Pourquoi pas choisir un mode de fonctionnement « organique » plutôt qu’une organisation ! Tout comme « les Indignés » qui ont pris une autre forme, le mouvement « Nuit debout » prend aussi une autre tournure. Certains commissions ou groupe continuent tout en étant reliés à la base et en gardant leur autonomie. Exemple : Nuit debout éducation populaire, Nuit debout écologie, Nuit debout féministe… tout comme pour les Indignés qui persistent à réaliser des Gratiferias.

Quant aux souhaits de la Fraternité Générale : il est de promouvoir la fraternité partout en France pour lutter contre les peurs, les rejets, les replis communautaires et identitaires ; susciter des initiatives portées par la société s’inscrivant dans le mouvement et les valoriser ; encourager le dialogue, le partage, et l’échange entre tous.

Aussi, 2017 marque le 30ème anniversaire de la Journée mondiale du refus de la misère créée en 1987 par Joseph Wresinski fondateur d’ATD Quart Monde ; avec tous les partenaires, un rassemblement a eu lieu sur le parvis du Trocadéro (voir photo), à Paris, ainsi que pour l’appel du 25ème anniversaire de sa reconnaissance par l’ONU comme Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Pour cette année, l’ONU a choisi pour thème de la journée : « Répondre à l’appel du 17 octobre pour mettre fin à la pauvreté : un chemin vers des sociétés pacifiques et inclusives ».

Par M.A.