Depuis plus d’un an, nous, riverains du quartier de Stalingrad à Paris, regroupés dans différents collectifs et associations, nous nous sommes engagés dans une aide quotidienne auprès des exilés. Nous manifestons ainsi le devoir d’accueil des personnes qui, au péril de leur vie et après d’immenses souffrances, sont venues chercher un asile chez nous. Nous ne supportons plus l’inertie des pouvoirs publics et leurs pratiques odieuses à l’égard des exilés (chasse aux regroupements, réveil de nuit, destruction de leur maigre bagage, méandres administratifs, reconduite vers des pays peu sûrs). Nous entendons ne pas laisser les citoyens être abusés par des slogans vides de sens (« Paris ville refuge ») alors que la réalité est celle de la brutalité du non-accueil, de l’invisibilisation des exilés. Des grilles ont été placées de Stalingrad à la Chapelle pour empêcher les campements, ainsi que du mobilier « factice ». Tout cela au lieu de loger dignement ces personnes. Aussi entendons-nous, partout où des grilles ou du mobilier urbain viennent souligner cette politique de non-accueil, placarder qu’il s’agit bien de « grilles de la honte ».