Nous avons interviewé Raul Florcita Alarcón, actuel candidat humaniste du Frente Amplio, qui postule à un siège au parlement pour Curico. Du simple fait de le voir, toujours si énergique et souriant, me reviennent en mémoire plusieurs situations caractérisées par son courage politique et son génie musical, depuis qu’il s’était présenté vêtu d’un smoking et de l’écharpe présidentielle au festival de Vina du temps de Pinochet, jusqu’aux innombrables fois au cours de la campagne pour le NON sur le plébiscite, où il nous a fait chanter et danser sa fameuse « valse du non » pour dépasser la peur, en passant par la campagne à la députation qu’il a faite à Villarrica, et tant d’autres odyssées auxquelles je l’ai vu participer avec un fort engagement politique et l’incroyable intuition que requiert le moment.

Pressenza : Comment perçois tu le moment actuel?

Raúl Florcita Alarcón : Je le perçois comme étant caractérisé par une éclatante transparence, à tel point qu’il y a des personnes qui ne veulent plus rien savoir, car elles ne savent pas comment éviter la violence que leur occasionne toute cette information. Savoir que l’argent seul est ce qui dirige la planète, c’est constater que ce n’est pas l’être humain qui est responsable de son avenir. La seule chose qui puisse donner des lignes directrices c’est de se réfugier au sein d’une nouvelle mystique spirituelle où «  l’ensemble qualifierait l’individu » mais pas n’importe quel ensemble. C’est l’ensemble qui grandit silencieusement comme la réponse à une « demande profonde » du simple être humain comme « une étincelle silencieuse » qui croît, « ce n’est pas le politique », c’est « le spirituel » depuis lequel nous est donné l’enthousiasme de déclarer pour tous « paix, force et joie ».

Pressenza : Penses-tu que l’indifférence qui a éloigné 64% des chiliens des derniers processus de vote sera maintenant ébranlé de quelque manière et contribuera à ce qu’un plus grand nombre de personnes aillent voter ?

Raúl Florcita : Ceci réussira dans la mesure où de fortes pointes d’inspiration se présenteront au « politique », et que les politiques puissent projeter de manière créative un futur aimable et bienveillant. Si cela se passe comme ça, les cœurs s’enthousiasmeront et de cette façon des « électeurs endormis » peuvent se réveiller et produire un réel impact. Cela dépend aussi du fait que notre Frente Amplio ait en interne, une relation respectueuse des groupes mais aussi des individus qui s’expriment de manière inhabituelle, obtenant en interne cette même dynamique.

Pressenza : Quels sont les espoirs suscités par le Frente Amplio, et quelles possibilités vois-tu pour la candidate à l’élection présidentielle, Beatriz Sanchez, au second tour ?

Raúl Florcita : Une très bonne possibilité en la personne d’une femme ignorant la « mauvaise façon de faire la politique », et dotée d’une forte impulsion de nouveauté et d’énergie, qui propose un puissant futur, avec de grandes possibilités de contaminer internement nos politiciens et de les convertir vraiment en nouveaux politiciens et de placer les chiliens désillusionnés face à une nouvelle opportunité d’ouverture vers de radieux futurs !

Pressenza : De quelle manière abordes tu ta campagne et te déploies-tu dans ton territoire d’origine pour rejoindre le Parlement?

Raúl Florcita : Le contact est lancé via les réseaux Internet pour lancer la campagne et apparaître d’ici peu davantage sur ces terres avec des groupes importants de commandos jeunes et enthousiastes et, avec cette jovialité et cette énergie, arriver en saluant la Paix, la Force et la Joie pour tous !

Pressenza : Quelle signification revêt pour toi le fait de te présenter justement dans le lieu où tu es né et où tu as grandi ?

Raúl Florcita : Il y a une forte composante de re-rencontre avec mon enfance et ma jeunesse d’étudiant à l’école N°1, après ma chère école normale de Curico où nous ont reçus de nombreux jeunes professeurs du Maule. Rencontrer aussi mes débuts artistiques avec ma mère comme « puissant guide » et me remémorer aussi mes premiers pas « en spiritualité » dans les groupes de jeunes qui étions alors des partisans du catholicisme, bien que je conserve de lui la mystique dont je remercie les pères Villalon et Mansi, que j’admirais, quoique je ne participe plus de cette église à présent. D’une manière générale une expérience que, de plus, j’ai besoin de compléter.
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Pressenza : Si tu es élu député, quels sont pour toi les projets les plus importants à encourager ?

Raúl Florcita : C’est très clair, j’encouragerais l’ensemble des lois que nous proposons en tant que Frente Amplio, c’est-à-dire NO+AFP, Assemblée constituante, loi sur l’eau, récupération du cuivre, etc… et de plus j’aimerais y ajouter d’autres lois que proposa le candidat potentiel Alberto Mayol, qui me semblent aussi très intéressantes comme par exemple, la construction d’un train traversant tout le pays, ou une loi développée « contre le centralisme », et aussi celle qui permet d’exproprier 20% des entreprises stratégiques, ce qui ralentira les probables « collusions » et « l’évasion » des impôts face à un système de lois intentionnellement inefficaces en matière de contrôles.

Pressenza : Que t’inspire cette énième aventure, qui te donne l’énergie que tu déploies ?

Raúl Florcita : Ces dernières semaines j’ai composé une chanson pour les 103 ans de l’antipoète chilien Nicanor Parra, intitulée « Nicanor aime la vie, il aime créer, il aime écrire…de la poésie. A Nicanor 100 ans de vie dans l’artisanat quantique du mot ». Je te donne le lien, comme ça tu peux le publier : https://soundcloud.com/florcita-motuda/nicanor-le-gusta-vivir-legusta-crear-le-gusta-escribir-poesia-final-final . Cette reconnaissance du poète à la vie m’a incité à suivre ses traces, alors, j’ai décidé aussi de vivre jusqu’à 100 ans, et cette candidature fait aussi partie des projets à réaliser dans cette temporalité. Évidemment poursuivre avec de nouvelles chansons, que certains amis connaissent comme « oraisons radioactives chantées pour engager les athées dans des requêtes spirituelles » auxquelles « certains athées » avons droit. Je me déclare totalement responsable de ce nouveau défi, vivre jusqu’à 100 ans, dans la paix, la force et la joie.

 

Traduit de l’espagnol par Ginette Baudelet