Documentaire de Martin Smith sur les ravages de la guerre saoudo-américaine contre le Yémen – Juillet 2017 (PBS). Durée : 10′ 50″.

Pour mieux comprendre le contexte dans lequel s’inscrit cette guerre, Pressenza présente un extrait de l’interview à Mohammed Ismail, analyste d’études économiques du Sana’a Center (PSEM) interrogé par l’Agence MISNA, Missionary International Service News Agency, en mars 2015, et qui synthétise les nœuds du conflit.

Quels sont les intérêts en jeu à l’heure actuelle ?

« Contrairement à ce que vous lisez dans les médias, l’origine de cette guerre n’est pas sectaire (NDE. Conflit opposant sunnites et chiites). Comme il arrive souvent les intérêts politiques et économiques sont cachés sous la surface. Bien qu’il ait pris sa retraite de la politique, l’ancien président Ali Abdallah Saleh n’a pas disparu de la scène. Aujourd’hui, il est devenu l’un des principaux partisans des rebelles Houthi et se trouve en lutte ouverte contre Hadi. (NDE. Abd-Rabbo Mansour Hadi, Président depuis 2012, aujourd’hui en exil en Arabie Saoudite). Donc, les intérêts sont stratégiques et économiques, car celui qui prend le contrôle d’Aden, contrôle également le détroit de Bab el-Mandeb, la porte d’entrée de la mer Rouge, un point névralgique dans le transport pétrolier mondial. Cela explique pourquoi l’intérêt pour cette ville est si élevé ».

Crédits image : Wikipedia Commons

Y a-t-il une interférence d’autres acteurs régionaux dans le conflit ?

« Dans le contexte de crise planent les ombres de l’Iran et l’Arabie Saoudite. Beaucoup croient que Téhéran soutient activement les Houthis, tandis que Riad – le principal rival de la République islamique du Yémen – et qui partage avec le Yémen une longue frontière commune, soutient le président Hadi. Si vous trouvez une solution à cette guerre, cela se fera aussi grâce à des accords qui vont au-delà de nos frontières nationales. »

Il a été écrit que ce qui est également consommé au Yémen est une guerre pour la direction extrémiste de l’univers d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) et le soi-disant État islamique d’Abu Bakr al Baghdadi…

« A la fin, pour nous, ce sont les deux faces d’une même pièce : ce sont des combats, les uns et les autres, fanatiques. Dans cette situation, l’avenir ne peut apporter que plus de guerres, et davantage de  victimes innocentes ».

 

Source extrait interview : https://www.pressenza.com/it/2015/03/yemen-potere-e-interessi-economici-i-nodi-del-conflitto/